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Sur la reconnaissance des créateurs de jeux (via le blog d’Eric Viennot):

En un sens, le rôle joué par des créateurs comme Fumito Ueda sur Ico et Shadow of the Colossus, Michel Ancel sur Beyond Good and Evil, David Cage sur Fahrenheit s’apparente assez à celui d’un auteur ou d’un réalisateur de film.
Cette reconnaissance arrive donc à point nommé. Elle permettra sans doute de faire avancer notre domaine en lui permettant de s’émanciper du secteur de l’informatique qui l’a vu naître et se structurer.

Oui et non. Déjà pour une raison qui me parait essentielle, qu’on le veuille ou non: les programmeurs sont la clé de voûte du jeu numérique. Il faut expérimenter, tripoter et la technique reste et restera prépondérante. En tant que designer ça m’intéresse d’avoir plus de pouvoir sur le rendu final via des interfaces graphiques donc en travaillant ave un minimum d’assistance de la part du programmeur, c’est le but des Fmod et autres XNA. Le but n’étant pas de supprimer une part du boulot de la technique mais d’être plus efficace en permettant le travail en parallèle et le retour rapide d’infos.

Au final on est indissociable (coders/designers) et il est grand temps de passer plus de temps à se comprendre plutôt qu’à se balançer les problèmes -et les responsabilités- les uns sur les autres.

La reconnaissance de "l’auteur" -je dirais plus du réalisateur- dans l’idée je suis pour. Mais pourquoi par exemple les créateurs de Bully ferment leur bouche quand on les questionne sur leur simulateur de bad boy ? Pourquoi quand Gamasutra questionnent les développeurs, ces derniers répondent en mode "anonymous coward" ? On veut qu’on parle de nous mais quand on nous pose les questions qui dérangent (et c’est rarement par la presse spécialisée), on se ferment comme des huitres, mutisme spotted.

C’est une attitude désastreuse que de ne pas être capable de défendre son oeuvre, son produit, sa création.  Il faut qu’on évolue à ce niveau là.

Le fond d’aide à l’édition multimédia (FAEM) a été voté par le gouvernement et  les sociétés qui voulaient en profiter devaient:

  • développer un concept original dont la société détient les droits, ou une adaptation dont la société détient les droits d’une œuvre tirée du patrimoine littéraire, cinématographique ou de la bande dessinée.
  • exclure les jeux à caractère particulièrement violent ou à caractère pornographique.

GTA, produit culturel –made in Europe, Irlande- phare des dernières années dont le volet IV est trèèès attendu n’aurait donc jamais vu le jour en France.

De telles contraintes dont certaines totalement subjectives, contrôlées par une commission arbitraire sur un média extraordinairement libre (on crée des expériences, des mondes !), ça n’a pas de sens. J’espère que l’EGDF s’y oppose et que l’UE refusera.

Parce qu’on le sait à travers l’expérience d’exception française du cinéma et de la musique: on se cloitre du reste du monde, la créativité s’appauvrie et le système profite à une poignée d’élus.

Bien sur qu’une boite comme Ubisoft est pour: d’un côté ils utilisent le système libéral canadien -impôts offerts- pour embaucher des milliers de gens pour faire des jeux qui inondent les rayons, et de l’autre ils pourraient faire des jeux "pour l’image" au succès mitigé -mais on s’en fout, c’est pour l’image- avec l’aval de l’état français et une ristourne en plus. Bingo.

Des fois j’ai des doutes…