Assassin’s Creed. Ubi. Ou le résumé parfait de tout ce qui ne va pas dans l’industrie du jeu pour consoles. Procédons par ordre.
Le jeu en lui même
D’après ce que j’ai pu en voir, des vidéos aux avis de différents joueurs à travers le monde: c’est super fun de faire le yamakazi. C’est beau. C’est très répétitif. L’histoire fait rire 90% des gens. C’est marrant de faire le yamakazi. Les objectifs et les quêtes ne sont pas tops comme le graphisme l’est. L’intelligence artificielle est à chier. Le reste est super classique voir simple. Mais c’est vraiment fun de… Ok vous avez compris.
Tout les travers de cette génération de machine en somme. Des années de developpement (5, 6 ans pour AC ?) pour un graphisme superbe, et le reste l’essentiel bien loin du même niveau. Encore une fois cela prouve les saintes paroles de Chris Hecker: ces machines sont faites pour tracer, pas pour faire des choses complexes comme de l’intelligence artificielle. Pourtant c’est quand même ce dont rêvaient les joueurs, s’imaginant dans des situations avec des gardes réagissants à presque tout mais heureusement avec la drogue HD un peu bidon tu les fait sauter de toits en toits avec des effets d’ombres et de lumières (il ya de sacrées pointures du dev chez Ubi sur ce point), ils sont contents les mecs.
Public Relation
Tout a commencé avec un film d’animation montrant ce que pourrait donner ce jeu. A partir de là il devient monstrueusement attendu (perso je suis stupide j’attends le footage ingame avant de mouiller). Chez Ubi on sait y faire pour chouchouter les fanboys et la presse (Laaapins ?) et c’est un paquet de vidéos très bien réalisées qui vont être distillées jusqu’à la sortie du jeu la semaine dernière.
Le problème de ces vidéos est qu’elles sont montées avec bande son et tout. A la vue de certaines vidéos ingame sans artifices personnellement j’ai pris peur: des persos qui glissent sur le sol et qui ont l’air crétins comme pas permis si j’avais attendu le jeu ça m’aurait mis la puce à l’oreille. Au final c’est pas aussi catastrophique que ça mais tout de suite, l’espèce de finition impeccable des vidéos marketing avait pris un grand coup dans la tronche: ça commençait à s’effriter. Et puis il y eu ce retournement de situation très violent pour Sony et Ubi puisque AC devait être une exclue PS3, puis a été déporté vers la version 360, les fanboys de consoles ne pouvaient que se crêper le chignon autour et crier à la mode RIAA, "Fuck Ubi !". Et c’est là qu’Ubi s’appuie sur la productrice, Jade Raymond afin de calmer toute cette horde de mecs:
Notez le shot Benetton…(version XXXL)
Jade Raymond et Patrice Desilets, directeur créatif d’Assassin’s Creed.
La presse est sous le charme, la hype est bonne et les forums et commentaires ne désemplissent pas de "I’d hit it". Oui surtout elle. Okayyy… A croire que les joueurs vont s’offrir ce jeu ou en dire du bien uniquement pour l’image d’une jeune femme qu’on leur a gravé dans la tête à coups de G4TV… En tout cas on ne parle plus des déboires de prod.
Derrière le rideau
"At Ubisoft, all about the editorials. Thing with them is, it is the same people in charge of everything, with power of life or death over any project, overseeing everything as 15 years ago when there was probably five projects going on worldwide. But now there is five times that, and its the same people, stretched thin, so they swoop down every couple of months to see the games and tell the designers to change everything over and over."
Ouch. Surfer Girl star montante du gameblogging (via gga) a écrit un billet sulfureux sur les méthodes de contrôle chez Ubi. Et… Ben j’ai passé 4 mois chez eux et entre les bruits de cafettes, les langues qui se délient et ce que j’ai vécu, je ne peux que malheureusement confirmer… Il y a d’excellents développeurs chez Ubi (et c’est pour cette raison que quand je vois l’IA asthmatique je me dis que c’est plié pour cette génération, vous n’aurez jamais de jeux de cette qualité graphique avec une IA de la mort) mais disons que là haut dans la stratosphère ça n’a pas l’air de tourner bien rond.
AC a sans doute coûté une fortune. C’est pour cela que quand Ubi voit les notes sévères ou les commentaires peu élogieux de la presse ils se fâchent tout rouge: vu le nombre de jeux d’excellente qualité en cette fin d’année (vraiment exceptionnelle), de mauvaises notes peuvent coûter des millions de brouzoufs et j’ai comme l’impression que c’est ce qui va arriver… Les critiques sont plutôt élevés (pas dans la presse totalement achetée, mais dans les forums) car le jeu commence fort et se terni rapidement (un signe qui ne trompe pas que le développement a été chaotique). Et la version PS3 a des soucis.
N’importe quoi
Il fallait bien que ça arrive, un graphiste à l’humour extraordinaire s’est lâché sur Jade. Et franchement ça fait mal. Je regarde cette femme compétente se casser les reins et se battre pendant des années pour mener un projet extrèmement audacieux à terme -et plutôt pas mal-, pour un marché de "hardcore gamers" qui la remercient en la dessinant au milieu de bites lui éjaculant sur la face.
Formidable comme achievement. Donner de soi pour récolter ce genre de dédicace…
Ubi attaque le forum en question et bien sur c’est stupide et faux cul en même temps. Mais le niveau intellectuel des joueurs est lamentable. Fais un artbook de Jade à poil avec un Hijab si tu veux mais pas des blagues bitechatte de collégien…
Donc pour en revenir à mon intro voilà ce que l’on trouve trop régulièrement dans l’industrie console en ce moment: des jeux moyens splendides, du PR à gogo, des gamers bas du front et heureux.
Jusqu’ici tout va bien n’est ce pas ?