Plusieurs articles ces derniers temps qui me font beaucoup réfléchir, en plus de ma situation actuelle dans l’industrie. Mon écoeurement du système de milestone, ces consoles qui font tout pour être des PCs, ces PCs qui deviennent vraiment pas cher et ce online qui se répand à vitesse lumière… Tout se met en place pour la grosse fiesta.
Il y a un très bon article sur Gamasutra qui résume bien ce que je suis en train de ressentir. Le titre est "comment j’ai arrêté de me soucier des gamers et commencé à adorer les gens qui jouent". Ambiance.
L’article se concentre sur le fait que l’opinion gamer transcendée par les médias spécialisés abhore les contenus non-classiques: un jeu de gestion de revendeur de glaces ne peut qu’être de la merde en barre.
Pourquoi, si le succès est là que les gens demandent faudrait-il fermer ces portes sous prétexte que "nous, on sait" ? On sait rien du tout, d’autant plus quand on voit un truc comme Club Penguin (bénéfices à hauteur de 50% du chiffre d’affaire) et racheté par Disney pour 0.7 milliard de $.
I still have nothing but respect for my more traditional industry colleagues, but I’ve stopped worrying about impressing the games industry and its pundits. Or at least, I’ve stopped worrying about impressing them first.
Instead, I’ve started focusing more on the people who might be interested in different kinds of game experiences. People who fly for business more than three times a month, or people who read all of the Sunday newspaper, or people who have kids with food allergies, for example.
Je suis dans cette logique aussi et ce n’est pas que je n’aime plus les jeux tradis (un stick d’arcade, un bon shoot’em up et je suis heureux) mais leur absence total de sens me pousse vers autre chose du côté création et développement et plutôt qu’avoir une sorte de mille feuille de métiers et de contenu (on pose la programmation puis les graphismes puis le level design puis le son avec très peu d’interaction), d’aller vers un investissement dans la fusion de tout ça at an early stage.
Et cette longue interview (développeurs, vous vous devez de la lire c’est un ordre) d’un game designer indépendant, Jonathan Blow à la vision fortement burnée -comprendre à contre courant- de ce qui importe dans la vie. Quel bonheur, totalement enclin à être d’accord avec lui comme (en parlant de son jeu, Braid):
It’s not like “Mario” and every other game since then, when there are gold coins sprinkled everywhere, and you get them just by walking along a path or jumping up to some blocks, and that satisfies your reward-seeking reflex for now and pacifies you into continuing to play the game.
Et le reward immédiat, la drogue est ? Le son. "ta DING""ta DING" Et c’est pourquoi je trouvais Sonic plus mature avec sa responsabilisation de l’engrangement d’anneaux (plus t’en avais et plus c’était risqué) malgré le design similaire à Mario. Pardon je m’égare.
Mais je suis encore plus d’accord avec lui quand il parle de la vie:
From a very early age I was determined to find out the truth about life, and not to accept living for lesser things. Even when very young, as a relatively smart kid, you can look around and see that a bunch of what all these adults are doing is pretty stupid — and because you’re so detached from it, you’re not yet enmeshed in that adult world, the lameness is even more obvious. That made a huge impression on me. The problem is that if you refuse to accept easy answers, if you keep digging and insisting on understanding the truth, it becomes very difficult to exist. Because people only manage to get by in their lives, from day to day, by being at least a little bit stupid, by not thinking about this or that; because if they really cared about the answers to certain things, everything would fall apart. At some time in my early twenties I made a deal with myself, that I would let this relentless truth-seeking part of me go inside for a while, so that I would be able to exist and not go crazy.
Des fois je me sens pas loin de ce stade. Le bon côté c’est que c’est très excitant de dépasser une idée reçue et le mauvais côté, c’est de passer pour un dingue négatif.
Par exemple Jane résume parfaitement la situation quand elle dit que l’art n’existe plus:
It seems to me that the whole notion of trying to define "art" is, first of all, utterly irrelevant in our age. When vulgar homes display those ubiquitous prints of Monet’s waterlilies, when insipid pop songs can be desconstructed, when the face of the Mona Lisa is used on keychains sold to tourists, when collectors pay thousands of dollars for the scribblings of a madman who has "found art" – it’s a circus. It’s like trying to define what "food" is when we have everything from seaweed extract to Velveeta.
There’s no "art" anymore. Just categories of creation. And you can either enjoy it, or not. Just as food is simply something you eat. And let’s be clear, there is good food and bad, horrible, awful, nearly inedible food.
Voilà, et tout le challenge créatif aujourd’hui est de trouver les fusions de catégories qui vont bien… Et d’en créer d’autres. Ce débat est clos.
Je continue de creuser.
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