Voilà on est le 26, toujours chez les grand parents chez qui évidemment il faut finir les tonnes de bouffe en trop. Et ce midi je ne peux boire, si je veux pouvoir décoller en début d’après midi, ce qui est bien mais bon. fait chier quand même. En même temps je me sens bien dans le coltard déjà. J’ai envie de basser mais j’ai pas envie d’être seul ce soir. Faudrait que j’appelle Suzy tiens. On boira un coup comme ça. Et puis je pense beaucoup à Sensi, qui doit se débattre avec ses problèmes familiaux. C’est avec elle que j’aimerai boire un coup en fait. Elle revient sur Paris dans l’après midi. Pourvu que ça se soit bien passé. Elle a quelques torts dans l’histoire, cette façon de “se dédouaner”, genre je prend pas vraiment le “risque” de dire à mon père que j’ai pas envie de le voir avec sa new nana, je lui sors que c’est lui qui voit s’il a envie ou pas de me voir, c’est limite, très borderline dans l’idée. Enfin en tout cas ça fait rien avançer au schmilblik et je crains que ce midi, qu’elle devait passer avec son père, va mal se terminer. Il va en résulter de la peine et de la rancoeur. Hier soir à table en voyant la famille soudée, je n’ai pu m’empêcher de penser à elle encore une fois. Moi la pièce rapportée, j’ai droit à une famille qui tient, rien n’est tout rose mais ça tient. C’est finalement l’essentiel. L’attitude du père de Sensi est pour moi, plus qu’inadmissible. C’est inconcevable un coup pareil. Même pas je lui parlerai encore. Je l’aurais kick/ban de mon existence. Attend… Rien à foutre du “c’est quand même mon père” auquel je répondrai “c’est quand même ta femme, papa, d’ou tu te permets de te tracer maintenant, enfoiré de ta race”. Mais je sais que c’est facile pour moi de tenir ce genre de discours, vu que je n’ai et n’aurais jamais aucun liens de sang, à part ceux que je créerais dans le futur. Ceci dit Sensi n’est même pas sur non plus, mais au final ça n’a pas d’importance, c’est ce qu’on croit qui fait ce qu’on est. Elle espère être sa fille de sang, so she is. Et c’est important dans notre monde d’aujourd’hui, on tient des discours inverses dans la société (“tous égaux, les différences ne comptent pas blablabla) mais la seule foi qui unie tous les gens c’est le discours périmé et qui sent la poussière: je sais d’où je viens (sous entendu, ce qui explique pourquoi j’en suis là) alors que c’est très con, puisqu’au fur et à mesure de notre vie on change les choses. Rien n’est prédéterminé, même s’il existe des facteurs “aggravants”. Mon père adore ces conneries de savoir ce que veux dire son nom à l’origine, les différentes définitions de mots au moyen age, etc etc… Il lis trop de bouquin sur ces siècles passés. C’est bien de ne pas oublier le passé. Se rouler dedans en oubliant le futur, -son refus de se mettre aux news techs, tellement plus facile de lire ce qui n’existe plus- je pense que c’est malsain. Et c’est ça qui fait qu’aujourd’hui la société française a le cul entre deux chaises. Merde je fais le vieil aigri là non ? Ok j’arrête. Ben tiens Suzy vient de m’appeller. Jvais peut-être passer la voir ce soir. Vraiment pas envie d’être seul. J’ai envie d’appeller Bannay aussi. Bannay, c’est là où je suis apparu sur cette planète. Un petit village du Centre, à deux heures de Paris. dans une famille adorable. Une famille un peu Groseille. Là d’où je viens. Et je ne l’oublierais jamais…
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