Je pédale. Le vent est frais, le soleil chaud. Ombre et lumière alterne selon les nuages.
Içi à droite un club équestre, ça sent la sueur et les rires des adolescentes montent dans l’air pour s’arrêter très vite stoppés par un mur invisible.
Je continue. Je descends, je monte, je prends à droite, deux mariages sur les marches de l’église et de la mairie plus tard je prends à gauche. Il n’ y a plus de bruit. Les pavillons se succèdent, le soleil cogne et au fond j’ai une petite montée que je m’enfile proprement. Quel couple marrant à la terrasse de cette superbe brasserie… L’odeur douce des rafraichissements -l’ombre des arbres, le Pastis- me vient aux narines.
Tout est calme, c’est la fin du repas du midi, du bon repas apparemment, vu les visages de cette famille sortant le ventre bien tendu. La vigne vierge parcours les murs, les quartiers. Des jardiniers s’activent içi, un peu plus loin ce sont des ouvriers qui repeignent une grille.
Sur la grande place, une manifestation, je vois des musiciens cuivrés et plein de cars. Les gens sourient et ont quasi tous des lunettes de soleil.
Je roule. J’arrive au bord de l’eau. L’instructeure d’aviron fait amarrer le euh…12 m ? 15 ? bref, avec des filles dedans, pendant que monsieur poilu fait du wakeboard.
Içi un couple de retraité en train de lire à l’ombre. Là un retraité en train de pionçer au soleil. Une jeune famille en train de pêcher "entre mecs". Une famille tout de rollers vêtue me croise un peu plus loin. Deux adolescentes se repeignent la tronche en rigolant sous le pont. Un couple de jeunes enlassés et allongés dans l’herbe. Un autre couple de jeune apparemment en brouille (assis en tailleur, elle tirant sur sa clope le regard au loin et lui penché vers elle avec les yeux qui cherchent).
Je m’arrête. Le banc est au soleil, vide. J’étire mes jambes et je souris toujours perpétuellement. Une vieille passe avec sa copine derrière moi. Elle est marrante avec sa démarche de B-boy, son teckel et son caniche, sans oublier son sac plastique télé7jours. Elle s’installe sur un banc derrière. A l’ombre.
Les canoës se croisent au fil de l’eau, certains coureurs les suivent et discutent avec eux. Le clapotis de l’eau contre la rive m’endormirais presque. Je repars.
Poussettes et poussettes et mamans qui vont avec. Le sol si lisse, l’absence de bruit dans mon déplacement me procure une satisfaction immédiate, portée par les splendides maisonnées du coin, qui donnent envie de passer une semaine dans chaque. Au moins.
J’ai calmé mes jambes et c’est tout doucement que j’arrive à cette représentation de théâtre pour enfants. Ils sont mignons tout plein et à fond dans le trip. J’évite tout ces p’tits loups et continue mon chemin. Ouh, eux non plus ne chôment pas, un gros ravalement de façade en ce samedi si joli… Respect.
Les immeubles se dessinent de chaque côté de l’eau et deviennent de plus en plus banals. C’est le moment de remonter vers le bois.
Vous venez de faire une partie des bords de Marne.
Dédicace à toi Aleks.