Depuis la semaine dernière je suis sous le choc de la keynote de Jonathan Blow au MIGS de Montreal. Jonathan est game designer et programmeur indépendant sans aucun gros CV mais avec une philosophie et une vision du jeu qui fait frémir tant elle est… Consistante. En plus il ressemble grave à un pote.
Jonathan a mis à disposition du public son speech ainsi que les slides qui vont avec et c’est obligatoire pour toute personne du gamedev.
Que dire… J’ai une hâte non dissimulée de jouer à son jeu qui sort l’année prochaine sur XBLA et PC. Il met le doigt sur ce qu’il nous manque. Déconstruit avec une facilité déconcertante deux blockbusters WoW et Bioshock. En tout bien tout honneur.
Le lien avec l’affaire Gamespot, c’est qu’en écoutant Jonathan, en tant qu’acteur du milieu je me dis qu’on balbutie encore. Grave. Et pourtant on a des dizaines de site traitant de l’actualité des jeux, des centaines de journalistes qui parlent, écrivent et sont payés à examiner une industrie qui marche encore à quatre pattes.
Il y a comme un truc qui n’est pas logique. Trop d’attention sur le bébé. Trop de monde qui regarde l’industrie et pas assez qui essaie de la faire grandir.
Steven Poole un journaliste-compositeur (pourquoi pas ? j’ai connu un coiffeur- astronaute une fois) avait écrit un bouquin sur l’histoire du jeu, Trigger Happy désormais dispo en pdf gratuitement. On se rend compte qu’on a pas évoluer d’un iota en 30 ans. Que le terme jeu vidéo est toujours utilisé alors qu’il ne veut plus rien dire et est réducteur au possible (what’s wrong with digital games or simply games?).
Mais ce qui me terrifie et me surexcite en même temps, c’est quand Jonathan écrit ce genre de choses:
"Systems are biased toward producing truth
(or at least consistency)."
Les systèmes de jeux ont tendance à produire de la vérité ou au moins de la consistance dans le raisonnement. Nomdedieu c’est vrai.
Je me rends compte que j’utilise le raisonnement systémique partout (en tout cas au maximum) dans ma vie. La suite dans un post perso tout à l’heure.