"If being able to pay a small, monthly amount to a non-profit, worldwide artist organization means I can be free to do whatever I want with any music I like without having RIAA’s lawyers after my ass, sure as hell sign me up."
Ca c’était sur Digg il y a quelques mois. Aujourd’hui en France quand on demande si vous seriez prêts à payer 100$ de plus un ipod ou un iphone pour de la musique illimitée, les gens répondent en majorité:
"Si on me dit 100$ pour de la musique illimité et en toute légalité moi je dit oui."
Alors chers amis, le mythe du "je paie et c’est tout ce que je fais pour obtenir ce que je désire" déjà ça n’est pas bien répandu (peu importe le secteur) je sais pas si vous avez remarqué mais en plus c’est illusoire. Illusoire ça veut dire erreur de sens ou vaine espérance. En langage de tout les jours: c’est mort. Arrêtez de dire "oui! oui!" c’est dead putain.
Mais je comprends là où ça vous plait bande de mignonnes petites feignasses: ca permet de se laver moralement les mains du soi-disant vol des artistes, alors que ça ne résout pas du tout le problème or vous le savez (pas besoin de chercher longtemps pour avoir des contre arguments clairs) et vous voulez faire comme si vous ne le saviez pas. Genre:
1999, Matrix, Cypher and the faux steak.
La taxe, la licence globale sont des illusions: certains artistes ou créateurs de sons comme moi, bien placés pour parler de tout ça confirment. Mais les gens veulent ce putain de steak bidon. En espérant même qu’il vienne d’une seule et même boite pour tout le monde ça serait trop beau.
J’ai vraiment du mal à avoir du respect pour les gens qui pensent ça. Du mal à ne pas vous traitez de tout les noms d’oiseaux, vu les conneries que vous aimez gober pire pour beaucoup, en toute conscience et avec trois points d’exclamation !!!
La seule manière d’être un consommateur légalement et moralement en phase avec les gens qui font de la musique, c’est d’être actif autour d’elle pas de laisser trois boites ou pire une, diriger un marché et vous dire ce que vous aimeriez écouter. Bouche à oreille, achats, concerts peu importe, faites du bruit autour de la musique et arrêtez de faire les poseurs du son genre "t’as entendu le dernier gniagnia ?". Aimez la musique pour ce qu’elle est, pas pour ce qu’elle vous apporte.
Reconstruisez vos goûts personnels, allez dans le sens qu’ils veulent sans barrière en piochant le P2P et toute la musique disponible sur le net et dès aujourd’hui, gratuitement. Si vous aimez vraiment la musique, vous la paierez directement ou le plus directement possible au créateur, pas à une hydre internationale qui redistribuerais une taxe générale (les gens pour n’ont pas dû réfléchir ne serait ce qu’à la faisabilité du truc: c’est ingérable et tant mieux).
En faisant ça, vous garantissez un bouillon de créativité qui ne se tariera pas. Jamais.Les meilleurs en vivront.
Beaucoup d’artistes vont devoir faire autre chose. Le marché est ultra, méga saturé (je ne sais pas comment vous pouvez écouter autant de rock qui se ressemble, groupes après groupes). Les artistes qui ne font pas 30 euros à un concert tout les deux jours et qui vivent réellement de leur art, c’est même pas une poignée… La réalité du musicien de studio est pas glorieuse non plus (plus ou moins esclave en gros). Des chanteuses à la voix d’or ? Ca court les rues et ce n’est pas décisif dans le succès. Une industrie qui démarque ses produits uniquement sur le marketing est une industrie qui a perdu le focus. Aux gens de redonner de la valeur à la musique là où ça compte vraiment.
Michael Arrington se fait déglinguer sur le sujet chez CDM. Michael argumente que la musique enregistrée est simplement un outil de communication et marketing pour les artistes. Peter de CDM s’étouffe et dit que non, la musique enregistrée a de la valeur.
Je me situerais entre les deux.
L’enregistrement, la production sonore a de la valeur. Ecoutez Thriller ou Off The Wall et osez dire que les techniques de mixage, le montage audio n’ont aucune valeur artistique et servent uniquement à annoncer des concerts pour voir. Je suis plutôt vieux jeu là dessus, j’aime les albums aventures, les albums histoires. Ou les albums superbement équilibrés dans l’enchainement des titres (je me souviens encore de la BO Judgement Night, en version K7 l’ordre des titres nickel, en CD rien à voir de la merde) Les collections de titres et les compiles, les albums qui n’en sont pas, montés de toute pièce par les maisons de disques ont tués l’écoute. L’écoute d’une oeuvre de a à z j’entends.
Mais effectivement je ne peux pas considérer les formats compressés du web, les players embedded dégueulasses, Deezer et cie comme des formats agréables. Je considère cela comme de la com’ effectivement.
L’autre jour j’écoutais un vieux Pearl Jam en CD, avec un bon volume sonore: putain, qu’est ce qu’on se pourrit les oreilles avec le mp3 c’est impressionnant sur des titres connus sur le bout des doigts comme le non compressé respire.
Sur mes titres, entre le mix qui sort de mon ordi en 32bits, puis la version non compressée en 16bits puis la version mp3 vbr à laquelle vous accédez il y a comme un monde.
Ecouter de la musique dans un métro bruyant, à travers des petits écouteurs ridicules (non, entendre la basse et la sentir dans son corps ça n’a rien à voir) c’est comme de mater un film sur un iphone. Ce n’est pas la vraie expérience.
Je sais, les jeunes s’en foutent. Jusqu’au jour où. Rien n’est statique et je sais que dans ce monde sur-saturé d’images, le son l’écoute et la musique vont reprendre une place importante, just wait a little bit I’ll be there :)
Last.fm a lancé son music manager pour les artistes, une sorte de feedburner pour accéder à ses statistiques et gérer ses albums, ses streams etc. C’est génial, des listeners, des créateurs, un site flexible entre les deux. Pas besoin de 30 000 intermédiaires bien rigides. Etant hors SACEM, je fais ce que je veux, je gère mes titres comme je l’entends. Et j’écoute qui je veux. Non je n’en vis pas. Mais toi non plus tu ne vis pas de tes trois titres dispos sur itunes_qui_te_propose_un_safari. Pas plus que de tes 100 vinyls écoulés bon an mal an chez un label obscur.
Ayez des couilles, soyez vrais. Ou comme dit David: Get real. Faites autre chose qu’uniquement de la musique si vous voulez manger.