La dernière

C’est donc ma mère qui s’est occupée de moi en ce début de semaine spasmodico-abdominal. C’est peut-être rien pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup

Une, deux, trois… Peut-être quatre quand je suis resté coincé un an à la maternité et que je plaisais bien à une infirmère. Ca fait beaucoup de mamans. C’est avec la dernière que ça a été le plus difficile. Normal de 6 ans à now, ça fait long. Mais c’est surtout que depuis l’adolescence, c’était une non-relation. Qui s’est envenimée, bizarrement. En début de vingtaine j’ai failli commettre l’irréparable et lui mettre un coup de toutes mes forces. J’ai respiré. J’ai bien fait.

Pas tendre avec moi, jamais, pas d’encouragements, jamais, une espèce de "je te fais la gueule" constant, et surtout cette horrible sensation d’injustice vu que je faisais plus pour l’aider à la maison que tout mes potes et copines réunies. Et que je recevais pas le quart de ce qu’un seul d’entre eux recevait d’amour et de tendresse maternelle (on courre pas après ado mais merde, quand même quoi). Non on ne s’embrassait pas.

Ce fut mon principal moteur pour me sauver de chez mes parents, merci le coup de main de papa et le petit chantage que je lui ai fait. Mais j’avais pris peur de faire vraiment des trucs irréparrables par la suite.

Time’s flying…

Mais j’ai jamais perdu de tête qu’elle m’a toujours impressionnée et qu’elle m’a toujours stimulée dans sa façon strictement indépendante de gérer les situations. Homme ou pas, elle compense en prévoyant. Un côté dynamique "je m’en fous vazy enchaine" derrière sa rigueur et son autorité. Ca me fascinais et me fascine toujours, comme je suis comme ça (à l’inverse ?) fatalement on allait bien s’entendre. One day. Je n’avais pas le droit de tuer ce lien au nom de l’ego. Je n’ai pas beaucoup de liens, je les capitalise sur ce qu’ils sont réellement…

8 ans de game audio design plus tard, au gré de mes aventures que je leur raconte je crois qu’elle a mieux compris ce que j’étais, ce que je voulais. Et je crois que durant cette période mon intégrité et mon courage d’aller toujours vers la même chose l’ont impressionné. Et puis je me suis occupé (un peu) de ses parents, c’est pas rien.

Bien sur l’âge, ma petite soeur (avec qui elle a fusionnée) l’ont détendue mais j’ai vraiment eu aussi le courage d’aller vers elle, de m’ouvrir et de ne pas créer de situation de fight. J’ai vraiment la sensation de l’avoir gagnée à la force du poignet durant ces dernières années. Et j’en suis heureux.

Maintenant je vais la voir monter à cheval et elle m’envoit des sms marrants. Bon, elle ne me demande pas de lui graver un skeud ou que je lui montre mes skills mais ça viendra peut-être…

En tout cas mardi j’avais l’impression d’avoir perdu 20 ans: allongé avec le coucher de soleil à travers les stores et ma mère assise à mes côtés. Une main sur mon genoux. Pfiiuuu.

Si je vous raconte ça c’est pas pour faire dans le voyeurisme sentimental, juste partager un point de vue assez rare.

Je crois qu’on a jamais vraiment tout dans ce monde. Que ça ne vous empêche pas d’aller le chercher…