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Audio&Games

Roi(s) du monde

Bill Gates, les ordis, les jeux.

Je sais, aujourd’hui ça parait être un monopole de fait, là depuis toujours mais il n’en est rien. J’ai vécu la montée en force des mecs de chez Redmond, leurs erreurs et leurs réussites. Le jeu en est une de leur meilleure. Autant MS a raté le virage online, autant celui des jeux ne lui a pas échappé.

Mid 80s. L’IBM PC, sa carte CGA 4 couleurs et son beeper en guise de carte son. Les jeux, les applications qui font rêver se trouvent sur ces machines fermées et très bien conçues telles que les C64 et autre Apple II. Puis c’est au tour des Atari ST Amiga de prendre l’avantage et de se trouver comme machines qui définiront le divertissement interactif numérique futur.

Hahaha. Epic Fail c’est le mot.

Je replonge dans cette période en lisant un post sur le sujet chez Jeff Tunnell. C’est que lui, travaillait déjà dans l’industrie. J’adore:

"While we were working on the Amiga, Apple, and C64 we used a cross compiling system that worked on the PC, but we never even considered making games for that platform. Why would we want to learn a completely different architecture to support crappy four color CGA graphics and no sound system? For us, it was Amiga or nothing!

My friend Greg Johnson (of Toe Jam and Earl fame) was working on designing Starflight, which was targeted to be released on the PC as its first SKU. I thought it was going to be a failure. Starflight’s huge success shows that I’m certainly not right all the time! Even though it only had four color graphics Starflight showed just how powerful the PC was plus it showed that the huge audience on the PC wanted to do more than just make spread sheets with Lotus 1,2,3."

Clairement il y a 25 ans, le jeu sur PC était presque une hérésie. Le PC = machine sérieuse (angle qu’Apple exploite encore dans ses pubs c’est dire comme ils n’ont toujours pas compris). Une architecture absolument pas faite pour faire du jeu (là où les autres étaient des trésors de non-compromis et d’optimisation) mais une puissance de calcul brute qui doublait voir triplait chaque année. Techniquement c’est par la 3D que le PC a occis ses concurrents.


Sur le 1512 de Marco sous le velux, muhaha. 

Et la 3D à l’époque c’était pas plus beau ou plus réaliste. C’était véritablement une autre dimension, quelquechose de profondément nouveau. Les simulateurs de vol (donc pas seulement la 3D, la physique des fluides aussi), pfiu un pan de jeunesse, sans doute un paquet de synapses créées. 90% des jeux de l’époque toutes machines confondues étaient en 2D side scrolling-style. Le PC et sa 3D qui défonçait n’importe quelle version sur les soi-disantes architectures qui tuent. C’est peut-être là que j’ai compris qu’être ultra-spécialisé était ultra-dangereux, pour une machine comme dans la vie. Ca rend ultra pas flexible et ça, c’est rédhibitoire.

"Through out these changes on the platform Bill was always right there giving the development community encouragement and direction as well as making changes in the MS-DOS and Windows operating systems to support games. Behind the scenes Microsoft was moving the industry along from the C prompt to Windows while figuring out how to address all of the needed technologies within the operating system, e.g. we would need more more memory, put in hacks break it, then MS would figure out how to rein it back in."

MS a depuis la nuit des temps filé des coups de main au gamedev et aujourd’hui ça n’a plus rien d’extraordinaire mais je me souviens très bien lors de la présentation de Windows 95 et les débuts d’une petite révolution (via magazine à l’arrière de la ZX), que Bill et MS argumentaient sur le fait que le jeu était important et qu’il fallait qu’on s’en occupe bien. C’était très, très courageux d’annoncer ça à cette époque où on déboitait de l’IMP à Doom.

Aujourd’hui le jeu, le développement de jeux (DirectX, X360, XNA) est le seul secteur où MS reste prépondérant et sera sans doute celui qui les sauvera dans l’avenir.

Mais revenons aux jeux et à la nostalgie:

 
Dans mon sac de couchage devant mon 14" avec le sourire et la rigolade prête. 

"The early Nineties were the absolute heyday of PC games. It was heady times with publishers like Sierra, Broderbund, Electronic Arts, and Microprose filled with great developers like Origin Systems, Westwood, and Dynamix (even if I do say do myself) making cool games like Command and Conquer, Wing Commander, F-15 Strike Eagle, King’s Quest, and The Incredible Machine (!!). The big got bigger and went public, supplying enough money to the industry to make innovative games and create new genres. Game development risk was not so large yet that risks could not be tolerated."


1991, Fnac, achat Prehistorik, owned by Wing Commander II and Sonic the Hedgehog.  

Good God I so played all of that. C’était vraiment… Je sais pas, entre la 3D/physique révolutionnaires, les histoires merveilleuses et la maturité de contenu dans les point&click (Monkey Island où tu joues le rôle d’un noobie qui veut devenir pirate, sauvé par le gouverneur qui se trouve être une nana, que tu dois re-sauver par la suite mais en fait ça bousille ses propres plans d’évasion, how fucking cool was that?).

Le PC était terriblement unique alors que paradoxalement c’était la machine de jeux qui avait le moins d’identité. Encore une fois, le software fait tout.

Perso les consoles me semblaient moins charmantes, techniquement bien plus (l’audio des 16bits rahlovely), mais ça ne suffit pas (Zelda III si tu veux à côté de Monkey Island c’était tellement planplan dans l’histoire que j’ai jamais pu). Beaucoup moins de personnalité dans les jeux qui fait qu’à partir du moment où on a eu le combo SF II/ Mario Kart/Bomberman pour jouer à plusieurs… Ah ben c’est le début de la fin. L’explosion 3D/PS1/Voodoo/T&L vient ensuite et c’est depuis que c’est… Différent.

Bref merci Billoute, merci Jeff et les autres. Grâce à vous putain, j’ai vraiment eu du bon temps.