Jérémy Rifkin ! Enfin je cherchais son nom depuis des années après avoir lu (je l’ai retrouvé Alex !) son bouquin L’âge de l’accès qui m’avait fortement ouvert l’esprit.
La notion d’accès tend à se substituer à celle de propriété.
Et qui dit notion d’accès, dit notion de gardien de porte. Ca paraissait assez lointain il y a cinq six ans mais c’est désormais tellement le cas dans l’activité qu’est le jeu numérique et plus largement du web. Et ce qui me fait peur ces derniers temps c’est ceci:
Yeah I’m from Alaska and gonna whip yo’ ass.
Après avoir jouer du message “ouverture” pendant quelques années voilà le retour de baton, les zones virtuelles. Ubi qui bloque l’accès à certains de ses jeux sur Steam à n’importe qui non-américain. Pandora interdit depuis longtemps ailleurs qu’aux US, Youtube qui me fait de plus en plus souvent le coup (pas dispo pour toi sale euroboy), la ps3 totalement dézonée pour les jeux mais pas pour la rétrocompatibilité ni pour les films en stream, la DSi qui se met à zoner ses jeux… Et ce putain de web qui se met à se localiser en français peu importe ce que je lui demande (Google Chrome en anglais, downloadé en Espagne, installé sur un OS US et ben il est en français cet abruti). C’est moche !
Le region lock comme on dit est quelque chose qui je croyais allais exploser: avant durant l’époque audiovisuelle analogique, c’était physiquement différent donc pas possible de lire des films japonais en NTSC sur ton PAL avec Péritel à maman. Ok.
En numérique toute conversion est possible et la prise électrique aujourd’hui, c’est l’USB (d’où ma question l’année dernière). Il n’y a pas de limites sauf celles qu’on veut s’imposer. Sur le DVD les majors ont réussi leur coup et le FBI encore plus..
Pourtant tous les acteurs du marché du jeu savent bien à quel point l’ouverture des machines est importante. Toutes les consoles portables à succès ont toujours été sans zones (et ça fait largement parti de leur succès), la DS n’aurait jamais autant cartonnée sans cet avantage. La DS n’aurait jamais cartonnée sans cette facilité de faire du homebrew, de prototyper des jeux et de permettre à pas mal de petites équipes (je pense à Mekensleep ou Arkedo et tant d’autres) de travailler.
Le PC qui semble reprendre du poil de la bête dans “l’intelligentsia” médiatique autour du jeu est la machine la plus ouverte qui existe de la distribution des softs dessus à sa construction. J’achète un boitier au Canada, une carte mère à Paris, je télécharge une application finlandaise et je peux tripoter des outils de création made in Australie et en discuter sur un forum brésilien. C’est juste beau et l’avenir malheureusement c’est qu’il va falloir se battre, dépecer le bullshit pour que ça continue.
Conclusion, seul le site web avec Paypal ou autre permettra à n’importe qui d’acheter n’importe quoi (àla 2D Boy). Tous les autres moyens sont des gatekeepers qui risquent de se retourner contre vous/nous. De toute façon le pattern est toujours le même qu’on achète du café ou des jeux: donnez au plus proche du producteur, du vrai.
N’oublie pas jeune hardcoregameux, ID Software et les créateurs de Gears of War sont nés grâce à ça:
“In the early 1990s, shareware distribution was a popular method of publishing games for smaller developers, including then-fledgling companies such as Apogee Software (now also operating under the brand 3D Realms), Epic Megagames (now Epic Games), and id Software. It gave consumers the chance to play the game before investing money in it, and gave them exposure that some products would be unable to get in the retail space.”
Fuck le Region Lock.
2 replies on “Global fix”
Exactement : vive la Liberté, vive le PC et attention aux walled gardens !
Sinon je te recommande "The End of Work" de Rifkin. Probablement son meilleur livre. Ca a été traduit en français à l’époque avec une très bonne préface de Michel Rocard. Je m’en souviens parce que j’en avait offert plein autour de moi. :)
Hey Olivier ! Merci pour l’info, je me demandais bien lequel j’allais pouvoir attaquer… :)