Sur les conseils d’Olivier, je suis donc en train de lire ce livre. J’aurais dû le faire il y a quelques années, ça m’aurait pas mal déstressé.
Résumé: technologie => gains productivité => moins d’employés => plus de chômage. Je suis au début et je viens de constater en quoi les chiffres du chômage américain sont biaisés et plus proches des nôtres qu’on pourrait le penser. Plus intéressant à ce sujet sont les paroles des économistes: dans les 70s un plein emploi c’était 2% de chômage. 90s, 5%. Aujourd’hui on considère que 7, 8% est convenable et considéré comme quasi plein emploi. Ben alors les mecs, on se chie d’annoncer que ça ne risque pas de s’arrêter ?
Comme dit Jérémy, l’ère industrielle a tué l’esclavage (en grande partie hein). L’ère de l’accès va tuer le salaire (en grande partie hein). La question est: que vont devenir les millions de jeunes (nous) pour lesquels il y a et aura de moins en moins de travail dans une économie globale de plus en plus automatisée ? Bientôt les usines, les fermes, les productions larges seront totalement automatisées. Le travail de la nana de l’assedic va être fait par un cpu et un disque dur dans peu de temps. Les messageries vocales n’ont plus d’opératrices et ça s’accentue. La production est délocalisée de France en Chine puis d’une région chinoise à une autre (usines modernes), laissant des milliers de gens sur le carreaux. Les transports en communs sur rails sont complètement automatisables depuis un moment et sur route, les derniers progrès prouvent l’inéluctabilité de la chose: 2004, aucune voiture n’était capable de traverser un désert sur 200km seule; en 2005, cinq voitures réussissaient; en 2007 le challenge était de naviguer dans une ville, six voitures 100% automatiques ont réussies: bientôt on roulera en jouant aux cartes (où pendant qu’elle se gare).
Même sur ce qui semble lointain les progrès vont plus vite que nos esprits ne sont prêts à les accepter. Bref il faut qu’on redéfinisse ce qu’est le travail et qu’on trouve des alternatives à la conception des rôles et contributions de chacun dans la société de demain. On a retardé la remise en cause, mais maintenant c’est là sous nos yeux et ça commence à sentir le roussi.
Tous les secteurs perdent des salariés, sauf un. Citation du bouquin (préface de 2004):
“Of course the fourth sector, which includes the informal and black markets and organized crime is a prospective arena for employment. In many countries, this is now the fastest-growing employment sector. […] The criminal economy on the other hand, is often a lucrative source of employment, but if allowed to grow and prosper, could further erode social relations in every country and lead to an increasingly dangerous and destabilized world”.
Vous voyez pourquoi il faut légaliser les drogues ? Plus on les laisse dans l’ombre, plus les gens qui travaillent dans ce secteur ne font plus parti de la société, moins ils y contribuent (malgré les milliards que cette économie transite, malgré les millions de citoyens qui en consomment).
Rangez votre morale ou vos peurs, ça ne change rien aux faits bien réels. On est interconnecté, c’est plié.