Je veux prendre soin des choses. Je viens de finir la vaisselle, appart bien rangé bien propre, instruments au loin avec leurs petits chiffons autour du cou…
J’aime prendre soin. Par exemple la légalisation (même pas besoin de dire de quoi, c’est pratique quand même) c’est devenu depuis que je fais le prosélyte une véritable question de santé. Pour moi et pour toutes et tous bien sur. Vraiment. Vous penserez à moi quand il y aura des gros titres sur toute une génération touchée fortement par le cancer des voies aériennes.
Quand je voudrais que le jeu devienne autre chose que vidéo, autre chose qu’ado ce n’est pas pour me la péter ou parce que je fais du son c’est principalement parce que je veux prendre soin du truc, pas le laisser mourir ou prendre une mauvaise route, vu sa force ça serait quand même bien dommage. Or si vous avez lu mon dernier post sur Heather Chaplin vous voyez que beaucoup pensent qu’il ne faut surtout pas réfléchir à ce genre de trucs et qu’il vaut mieux balancer la purée dans sa sale tête de biatch. Ce qui me fait penser à quelques racines féministes.
Prendre soin ça veut aussi dire penser loin. Exemple tout bête, ces derniers jours temps de ouf, parc public blindé le midi. Subitement parce qu’il fait beau, les djeuns deviennent dégueulasses, genre vraiment à laisser trainer les grecs et cie. Avec le vent, charmant. On ne faisait pas ça au parc de la mairie vers 96-98 parce qu’on savait que le lendemain le banc serait plein de ketchup et qu’on serait bien comme des cons. La dernière fois avec un pote on a nettoyé le skatepark qui était dans le même état, ramassé les déchets de ces gorets.
Bref, je ressens ce grand contraste, cettre grande différence entre ce que je crois qui tend à aller vers ce qui marche et le monde, vautré dans sa grosse inconsistence.
Encore plus avec des trucs auxquels je ne pense pas aux premiers abords, comme cette satané solitude de couleur de peau qui fait que c’est super bizarre de voir des noirs toute la journée –nourrices, caissières, vigiles, mcdo, livreurs, ouvriers, balayeurs sous terre-, d’être dans mon équipe de travail celui qui “fait faire”, “le visionnaire, le relou qui tanne et qui veut du RID (rapid iterative development)” alors que les gens de couleur n’ont jamais vraiment de responsabilités où que je regarde ce qui fait que j’ai presque du mal à tenir ce rôle tellement la société me dit “tu devrais être dans ton arbre avec les singes de ton espèce”. D’être avec mes deux teléphones portables blingbling au bois de vincennes en train de cogiter un level design, sans doute pris pour ce que je ne suis pas, fournisseur de *tuuut*, vous savez le truc là… Ah merde, faudrait peut-être bien financer des recherches. Et pendant ce temps, le couple à l’aura quasi divine en ce moment… Haha-haaaaaa..
Vraiment l’impression de me prendre des tartines dans la tête. Des tartines qui me disent “t’as raison mais sérieusement, t’es pas normal”. La normalité d’une société un brin vrillée, c’est quand même pas ma faute…