Un article sur Telos m’a fluidifié le sang d’un coup là avec ce passage:
“La France n’a pas connu l’expérience de l’esclavage et de la ségrégation. La Convention de 1792 n’a pas attendu la déclaration d’émancipation d’Abraham Lincoln de 1862 pour abolir l’esclavage et à l’exception de la période de Vichy il n’y a jamais eu de ségrégation de droit sur le sol français. Les Etats-Unis ont au contraire un passé lourd : leurs recensements de la fin du XIXe siècle décrivaient une classification des personnes selon le nombre de leurs ancêtres noirs ; l’égalité de droit entre noirs et blancs n’a été acquise qu’à la fin des années 1970 par le vote des Civil Rights Acts successifs. De fait, la discrimination positive d’aujourd’hui tente de corriger la discrimination négative d’hier.
La France n’aurait donc pas a priori de raison d’être inquiète – notre histoire étant bien moins lourde, ses conséquences devraient être plus légères. Pourtant les expériences de testing publiées en 2007 par le ministère de l’Emploi et le Centre d’analyse stratégique révèlent un degré de discrimination à l’embauche tout à fait similaire en France et aux Etats-Unis.”
Conclusions: c’est donc bien pire en France et comme d’hab’ on en finit plus de se toucher sur l’Histoire comme quoi on a “inventé” les droits de l’humain et que donc, pas la peine de faire des efforts.
La France a tellement changé depuis 1792 –prendre le RER ou mater Téléfoot suffit à le comprendre- que ne pas crever cet abcès de l’inégalité, ne pas tenter de le mesurer avec des chiffres et de le résoudre non pas avec une discrimination positive mais en encourageant une transformation sociale –oui métissage appellez ça comme ça- c’est prendre de gros risques, les doms-toms et les feux de voitures en métropole chaque année nous le rappelle. Créer des communautés, c’est pas bon. Du tout.
C’est politiquement extrèmement complexe et suicidaire à gérer, il faut voir à quel point les partis politiques s’attèlent à la tâche. Il n’empêche qu’il faudra traiter la question et être clair, un jour ou l’autre. Et je crois assez fortement que ça ne se fera pas sans quelqu’un avec une certaine légitimité ethnique pour le faire.
Autant dire qu’aucune tête de liste de la classe politique française actuelle n’en est capable.