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Me Myself&I

J’ai testé pour vous

L’intermittence du spectacle. Oui, j’ai fini lundi mais on avait besoin de moi hier. C’est à dire que comme le projet n’est pas fini mais que le budget lui l’est, et bien on m’appelle en mode pompier dès qu’on a besoin de moi (d’où sort la thune ? de votre cul). C’est à dire une bonne vingtaine de jours supra grosso merdo encore, dans le cas présent.

Une production sur le départ m’attend dans un mois et demi et moi je serais peut-être encore dans ce second hand job. Or cette production m’intéresse beaucoup puisque ce sera pour faire mon métier et avant ça j’ai besoin de vacances !! Aout 2004, ça commence à faire loin putain… Je ne pourrais pas enchainer là.

Et je peux pas partir me faire une bouffée d’air frais… Je peux pas laisser tomber mon pote sur la fin, comme ça. J’ai pas envie non plus de gratter des jours en plus (ça serait assez facile *tousse*). Même en étant un enculé de libéral, je ne peux pas.

C’est ce que je reproche à ce système intermittent: on joue sur le côté affectif des gens -qui sont toujours là, forcément- en les payant au lance-pierre et en les laissant en compagnie des gentilles assedics. Trop d’exemples. 

Dans un milieu qui est une industrie avec des processus de production toujours pareils, aucunes surprises, ya pas d’intermittence qui tienne… Si bien géré, il ne devrait pas y en avoir… Pour les tournages je peux comprendre, pour les acteurs de théâtre et spectacles de rue je soutiens même mais pour le reste, les gens comme moi devant un écran du matin au soir, ce contrat ne devrait pas nous concerner.

Personne ne conteste parmis les intermittents avec qui j’ai discuté que ce système est pourri de part en part et qu’il faudrait en changer mais bon, finalement ça marche toujours avec un zeste d’"après moi, la pluie" de bon aloi. Les gens sont contents de bosser dans ce milieu à deux pas du show-business (j’ai croisé Jean-Pierre Jeunet! oui bon), tu peux les payer moyennement voir queud pour les stagiaires, ils sont contents.

Ils reviennent. D’où sans doute cette mentalité un peu hautaine des seniors, propre au milieu. Oui je sais il y a pire mais je m’en cogne.

Moi j’ai mis le petit doigt dans l’engrenage et je savais que je faisais un peu une erreur dans le sens où j’allais galérer pour en sortir.

Mais on s’est bien marré. 

N’empêche c’était bizarre hier. Je n’étais pas avec l’équipe. J’imagine que tout les contractuels connaissent le sentiment mais lundi j’en faisais encore parti dla team… C’était la fin, c’était scellé psychologiquement je passe à autre chose mais en fait, non.

J’aime pas être entre deux-eaux, je le suis intrinsèquement déjà bien assez hein. Je suis conscient que cette partie de mon ressenti est bien personnelle. Pour le reste j’ai quand même l’impression de ne pas être le seul…

Et puis ça me gave de passer du temps et de l’énergie en stratégies d’approche des différents contrats de travail proposés, içi de faire de la lèche, là de demander des promesses d’embauches plus ou moins monnayé par du travail déjà fait, de relançer quatre, cinq, six fois, je veux me focaliser sur mon JOB, sur les PROJETS.

Mééé bon.