Allez, un petit post "mais je suis mieux que ça même, je suis surpuissant", recul required.
Ces derniers jours, avec tout ce qu’il passe en France… Je reste bouche bée. Jamais je n’ai vu une telle différence entre ce que j’entends au JT (non non non NON ET NON) et ce que j’entends IRL (oui pourquoi pas franchement, je suis pas contre, faudrais tester si ça marche pas, on le retire). Ya forcément un tas de gens qui oscillent constamment.
C’est ce qui me fatigue le plus. Je suis pour l’expression et le fait de se battre contre quelque chose, peu importe ce que c’est. C’est bien de le faire, c’est la démocratie, c’est beau. Mais c’est important et même essentiel d’être cohérent parce que sinon, c’est pire que tout. Deux exemples vite fait:
Des étudiants anti CPE qui adorent l’Angleterre et son dynamisme, devraient avoir suffisamment de neurones pour comprendre que ce dynamisme est dû en grande partie à un marché du travail libre => concurrence => dynamisme => innovation (dans la musique c’est ultra criant !!!). Et ça, c’est totalement incompatible avec leurs revendications poussiéreuses -et déjà réglées- de sécurité de l’emploi. Ca tient pas.
Pareil pour Nicolas Sarkozy. Nicolas pour combattre le chômage, il regarde les avis des experts, dont le rapport Camdessus (indiscutablement pertinent) et s’en inspire pour mettre en place des mesures susceptibles d’améliorer la situation. Moi ça me va, je trouve ça juste logique. Pourquoi n’a-t-il pas la même démarche pour -comme ça- l’herbe ? Si Nico lisait les rapports gouvernementaux, il y verrait que l’herbe est la moins nocive des drogues (et c’est indiscutable) et qu’il ferait mieux plutôt que de marteler des valeurs républico-chrétiennes (et glou et glou et glou…lol) en s’extasiant sur la prise de 15 kg de shit, de laisser 2-3 millions de personnes tranquille.
Prendre les gens pour de sombres imbéciles (je rappelle que ces gens c’est nous, adultes consentants et responsables) en leur disant "non non cette drogue c’est le MAL, juré" alors que RIEN ne justifie cette mise à pied, pendant que l’alcool, la nicotine bien plus addictifs et dévastateurs (coûts pour la sécu, mmmh ?..), font des ravages… Ca tient pas.
Regardes Nico, en un coup:
– Tu crées une relation avec les 20-40 qu’aucun homme politique français n’a réussi à créer.
– Tu désacralises totalement le côté subversif de l’herbe et tu évites à nombre de mineurs de s’y mettre.
– Tu règles une grosse partie du problème des banlieues (business à ciel ouvert -valorisation-, légal -comprendre taxable-, c’est mieux que dans des caves dans "la honte", avec une bonne partie de l’argent qui part dans des trafics plus que douteux)
– Tu règles le problème des viticulteurs qui vendent plus de vin. Qu’ils fassent de la weed au lieu de faire les terroristes du Sud (terros qui rentrent chez eux tranquillou après avoir crevé des camions et vidé des milliers de litres de vin espagnol -c’est nos amis putain !- à la frontière; amis de couleur, tentez juste de faire la même chose sur un Kangoo de La Poste… Non ne tentez surtout pas en fait).
Bref tu prends pour 15 piges d’Elysée au min., elle est pas belle la vie ? :D
Blague et utopie à part, ce côté bordélique et incohérent c’est la Gaule, parait-il. J’en vois tout les bons côtés (remise en question, créativité, analyse même !) mais j’ai le sentiment que depuis un peu trop de temps, ça joue contre nous. Parce que ni les étudiants anti CPE, ni Nicolas Sarkozy ne me donnent envie de leur donner du crédit vu qu’ils n’arrivent pas à tenir leur raisonnement en entier. A le translater. Ne parlons même pas de la gauche qui n’arrive même plus à raisonner…
Alors je les laisse pourrir et je m’occupe de ma cohérence. Je fais du son. En France, il ya le statut d’intermittent pour ça. Première question (back in 98), pourquoi ce statut, un statut différent ? Un de nos profs en bts audio nous laissait comprendre que c’était… Complexe. Après discussion avec des intermittents, la plupart me conseillaient d’éviter ce statut soi-disant pourri. Ok. Mais pourquoi ya t-il autant de gens prêt à être intermittent ? Parce que ça permet aux boites d’audiovisuel de ne pas embaucher en contrat salarié "normal" ? C’est niet alors.
C’est là que je me suis intéressé aux cdds et cdis (enfin c’est surtout que des cdds m’ont choisi alors que je voulais un çaidaihi, *tousse*) et que j’ai vu qu’en étant employeur, c’était clairement à la limite du possible. Comment ça, le contrat de travail français de base à peine praticable ? Ben changeons le alors.
Personne ne veut travailler avec la Sacem dans mon secteur. Je me demande pourquoi, je me renseigne (back in 00). Je vois les tarifs aberrants (enfin pour moi c’est plutôt bien mais si la boite refuse le taf, les supers tarifs j’ai plus qu’à me les carrer…). Je vois que la Sacem est supra opaque et en train de perdre pieds dans un monde qui s’élargit, qui s’internet-ise (j’ai lu des tonnes de doc sur le droit d’auteur, c’est dur à suivre). Donc je m’inscris pas chez elle et je vais bien, j’ai même continué à faire de la musique et je peux la proposer à qui je veux quand je veux, pour toujours. Le droit français me protège déjà énormément de facto.
Si j’avais craqué pour ces deux petits problèmes, je serais sans doute moins dans la merde (encore que, ça ne garantisse rien du tout d’être intermittent et statutaire sacem). Mais je saurais aussi que je perpétue un système bancal dont je ne pourrais vraiment me plaindre, vu que je le fait perdurer gaiement. Alors on y va.
Tout est fluide, mais le monde dans lequel je vis lui, rame.
J’ai ramassé la grand-mère dans sa salle de bain cette semaine. La journée fut dure pour elle… Et moi. J’ai de la chance, elle abuse pas de chantage affectif. Mais c’est juste de pire en pire.
Hier j’ai entendu les mots "vacances, deux semaines". Non pas moi. Ca m’a fait tout bizarre, j’avais presque oublié en fait… J’en ai besoin hein ? Ouais je crois aussi…
