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Me Myself&I

Mon Koh Lanta à moa

J’en reviens :) J’aime pas du tout cette émission et je m’en tape assez le cul par terre puisque la télé n’existe plus pour moi (eh, on peut pas tout faire hein). Mais j’ai passé 3 jours en canoë/campements sur iles désertes avec un couple homo femme, un couple hétéro et oim. Moyenne d’âge 34 ans, et des niveaux d’éducation et d’habitudes qui couvre assez bien tout le spectre sociologique. Bon on l’avait déjà fait alors pas de mauvaise surprise mais même en se connaissant bien le ton monte par moment…;)
 
Objectif: se dépayser, se vider la tête de l’oppression urbaine. Munitions: un fleuve, des iles sauvages avec des castors comme seuls habitants, du pinard de la bouffe et du soleil. Enemis: la pluie, le vent, les nuages, le froid.
 
On embarque samedi midi. Temps au beau fixe, on se laisse filer sur l’eau. Apéro dans les bateaux, on doit rejoindre un campement (comprendre une grande bache pour se protéger de la pluie et une table pour manger à 12) prévu par les orgas car il est prévu de la pluie pour le lendemain. On arrive en vue de l’ile et surgit de derrière la dune une nana enroulée dans une serviette, un peu en panique. "Ya un campement dans le coin ?" "Oui juste derrière là !" nous dit elle pendant que nous accostons sur la rive. Son mec sors peu après: il bande à travers son short…lol  Désolé madame m’sieur… Ils plient bagage et remontent dans leur canoë aussi sec. Pendant ce temps nous faisons du bruit et débarquons le matos, quelque peu éméché par le rosé au soleil et l’adrénaline de "l’aventure". Ah ces parisiens…;)
 
Après midi bonheur: Barbecue et viande rouge supra bonne, légumes du soleil, ripaille & festoyance. Sieste au soleil, baignade. Tout le monde s’assure que le campement est au mieux (bois, vaisselle, rangement). On veille devant le feu, sans mot dire pendant une bonne heure, profitant de ce silence somptueux et inestimable… Je m’endors avec une banane sur la tronche.
 
Le lendemain est une autre paire de manche. La fatigue et la gueule de bois n’aidant pas. Le lendemain matin il pleut. Un peu d’abord ce qui en stress deux qui viennent de déplaçer à temps leur tente sous la grande bâche. Moi j’avais planté dessous et je dormais encore :D Donc je me réveille aux rouspètations du couple (monsieur n’a fait assez vite). Petit dej tranquille mais frisquet. Il est tôt, moins de 9 heures. Le vent s’est levé, les nuages sont chargés et gros. Deux heures plus tard et je ne sais combien de café Maxwell, la pluie tombe, mais bien. On remplis un jerican de 3L d’eau de pluie sans forçer. Sous cet affreux coup du destin les esprits ne vont plus dans la même direction; il ya ceux qui pensent qu’il vaut mieux rester à midi et partir l’aprem’ et il ya ceux qui pensent qu’il faut partir ‘de suite. La flemme l’emporte et le désaccord "envenime" les pensées. On rallume le feu qui faibli un peu après l’averse et on discute en préparant la bouffe. Le soleil revient et on a le temps de prendre l’apéro au soleil en faisant une partie de badminton dans le sable fin, avant de manger et de plier bagage histoire de ramer un peu et de faire fondre toute cette bouffe ingurgitée.
 
Il y a du vent. Ca chasse les nuages mais sur un canoë quand il est de face le salaud, on en chie un peu. Je dis un peu parce qu’on a tout à fait réussi alors qu’on est vraiment pas des sportifs (quoique tous toutes anciens, ça doit jouer). La grande question sur l’eau c’est comment trouver les meilleurs courants porteurs et se protéger du souffle en choississant la bonne berge. Tout en évitant les bancs de sable et les troncs d’arbre. Les discussions vont bon train:
 
-"hoo Ca me semble bien gris devant là ça sent le banc de sable non ?"
 
-"euh… Ouais à mon avis faut prendre l’autre rive et chopper le chenal de droite !"
 
(grand cri à l’autre canoë)
 
-"faut prendre à droite !!"
 
-"ben nous on pensais prendre à gauche, il ya l’air d’avoir du courant !!.. mais pourquoi pas à droite !"
 
(à l’équipier)
 
-"on fait quoi alors ?"
 
-"chai pas mais faut se décider là"
 
-"on suit le kayak, ça à l’air de passer pour lui"
 
-"ben non regarde il sors et il le traine dans 10 cm d’eau…"
 
-"bon tout à droite allez go go go !!"
 
Et ainsi de suite dans le désordre ou avec des variantes tout le long de la rivière… Quand c’est calme  après on se rejoint et on se marre un coup. On se repose en ramant paisiblement et en écoutant le son de la nature… Mes oreilles jouissent de ce bruit mélodieux (no music durant le séjour, fait exprès) J’ai toujours peur de me prendre une flèche quand on longe des petits cabanons à la con… Deliverance staïle. On a plus de pinard et ça nous démoralise pour une autre soirée, plus froide vu le temps mitigé de la journée. On s’arrête dans un bled et le plus sportif de nous tous se dévoue pour taper 4km à pieds et ramener du picrate et de la binouze. On repars en s’ouvrant une mousse et ça nous remet la pêche. On ramera bien durant cette fin d’aprem.
 
La fatigue arrive. On n’arrive pas à se mettre d’accord sur quel côté on accoste. Tout le monde donne son avis en finissant par "on fait comme vous voulez" ce qui plonge l’équipée dans une profonde léthargie incapable de trancher. Je décide d’aller vers une visite sur l’ile puis voir. L’ile est top, avec du sable fin du bois sec et des peupliers pour protéger du vent. Go go go. Pas de auvent mais une super vue sur l’eau avec petite plage et tout et tout. Pur bonheur. On s’embrouille un peu sur la bouffe (aaah la cuisson des trucs sur le feu de bois est un grand sujet de discorde) et la fatigue fait qu’on en a un peu marre de chercher les choses (qui a pris ça ? je trouve pas le chiffon tu l’aurais pas vu ?) mais on se fait nos chipos à la purée et courgettes grillées avec plaisir, une fois tout installé. Le pain et le Nutel’ en dessert (750g en trois jours bravo mesdames…huhu), miam. Ma tente est plantée un peu en retrait du campement et je suis à l’abris de tout bruit. J’entends chaque brindille autour de moi. Il fait noir et je me fais flipper. J’entends des bruits inquiétants comme des glissements de troncs sur le sable, me faisant imaginer un taré plantant un pieu à travers la toile et le sac de couchage ou bien des pas très rapides et légers sur le sable; c’est des dahuts c’est sur me disais-je. Non juste des castors qui bossent de nuit (double salaire) et des oiseaux coureurs nocturnes rien de plus… Au matin je caille ma race si je puis dire. A poil dans un sac de couchage ça suffit pas des fois.
 
Last day. On doit absolument rejoindre un point donné pour que le camion puisse nous récupérer. L’objectif est atteint non sans difficulté. Plus le temps passe et plus les esprits s’échauffent c’est incroyable de le vivre. Bien sur ça reste soft car ya aucun enjeu et qu’on est là pour se faire plaisir. Je prends le kayak et me trempe jusqu’aux os mais l’eau est bonne et c’est agréable de naviguer tout seul sans bagage et prise de tête :)). Toujours ce vent qu’on tente d’éviter. Les canoës me rejoignent et on se colle tout les trois avec moi au milieu qui tient les deux embarcations… Je me suis fait les bras la vache :x On finis les reuhbiais et on accoste après éclatage du radeau. Je suis trempé et rinçé. Pâtes à la tomate et fromage en guise de dernier repas, dernier café et le camion arrive. On plie bagage et nous disons à la prochaine :)
 
Je me suis juste lavé les dents et le troisième jour se sent; l’air inspiré à l’intérieur de la voiture avec nous dedans ressemble à celui d’un poney club après une reprise. C’est bon de retourner à ce stade primaire. Petite régression salvatrice dans notre monde urbain anti microbien.
 
La barbe, les ongles de pieds verts, les pieds blancs et des couleurs sur le visage je remonte ma rue pour une douche pas déméritée. Reposé ? Non. Mais objectif atteint, j’ai fait un bon reboot. Ca fait du bien. L’année prochaine on remet ça et on améliore le truc :)
 
Vivre en société est un sport et il faut s’entrainer… Ludiquement ;)
 
 

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