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Jilltro

Il est un des secrets les mieux gardé de l’ère Internet. On n’en sait toujours peu, mais fatalement en y jouant on se finit par se le demander: comment les Japonais font leurs jeux.  C’est pourquoi le syndicat des développeurs anglais envoya en l’an 02, un petit groupe rompu à l’Art Ninjas et autres techniques de combats totalement disparues afin de voir ce qu’il en était au pays du Soleil Levant.

Après une lutte acharnée dans les dojos Square Enix, Konami, Sega, Capcom, Sony, -they got some balls, yep- ils apprirent enfin le formidable secret de réussite (sous tout point de vue) de leurs jeux. Au péril de leur vie, ils mirent fin à leur périple en emportant avec eux le fameux parchemin qui allait nous éclairer de tout son Savoir et de sa Connaissance, et nous permettre enfin, nous pauvres no0bs européens d’améliorer nos modestes copies…

Une bonne âme me l’a transmise en pdf, quelques mois après l’aventure.

On en apprend un peu plus sur le processus de création Japonais. Il ya trois parties: le constructeur, l’éditeur et le développeur.  En premier et en général c’est l’éditeur qui va voir le constructeur avec une idée. Pas simplement une idée de jeu, un concept de série de jeux. Genre Capcom qui vient voir Sony pour lui filer du héros au style de ouf (DMC). Le constructeur donne son accord, finance le début de l’opération et file les kits de devs. Ou alors c’est le développeur qui vient voir l’un des deux autres avec des concepts aussi… Il est intéressant de noter l’aspect créatif de l’éditeur, un peu (pasmal) différent du rôle qu’il a içi en Europe.

Ce qui est fort, c’est qu’en dehors de bosser très vite (de l’idée de base au produit fini 18 mois voir moins), tout est fait pour que le projet arrive à terme (ben oui sinon on perd son temps et le reste avec). Un Design Document que tout le monde doit signer, est la première chose clarifiée, avant de filer le boulot à un studio indépendant ou in house chez l’éditeur.

 Quote:

"Regardless of whether the developer is inhouse or not, proposals may be as simple as a piece of paper, or as complex as full description of the entire development process, depending on the requirements of the publisher and the previous track record of the development team. The most important thing at this point is that there are clear concepts for genre, environment, artwork and music/sound."

Mmm intéressant…  Clear concepts, je le prends comme idée bien précise du style, du décalage de style, du "message" envoyé à travers l’aspect cosmétique et autre prise de tête passionnantes qui doivent être penser à un moment où à un autre. Et le plus tôt est le mieux, je pense que c’est nécessaire pour rendre un produit homogène. Je sais pas comment l’expliquer mais je trouve que ça se sent cette unité. Chez nous on modélise, on colle des textures, on teste vite fait un gameplay asmatique, on colle une zic juste avant de presser le Master… Ca se sent aussi.

"It is worth noting at this point that music is an important part of the design document and the development cycle in Japan. Dancing games were an enormous hit a few years ago and games like Final Fantasy have always relied on strong musical elements. New games have continued this trend, and game publishers have had considerable success selling game sound tracks, or special versions of the sound track, through music stores. This popularity of music, and the way it can be spun off while still enhancing the game franchise, may explain why it is not unusual for music to account for up to 7% of the development budget for a game."

Ah ça c’est sur ça me fait baver… Mais plus encore, je m’interroge sur le rôle d’un type comme celui çi:

onMonsieur Tsukasa_Saitoh.jpg Tsukas Saitoh San içi à gauche, est heureux de vous dire qu’il a composé les musiques d’Armored Core 3. Et d’autres jeux aussi. Manifestement pas au milieu d’un studio son si l’on en croit cette photo récente, mais au sein d’un open space rempli de programmeurs, autrement dit au milieu d’un poney club. Surtout l’hiver.

Je ne peux pas croire que le musicien n’apporte pas des choses, non pas au niveau du son mais au niveau du jeu. Sur l’idée de rythme, d’harmonie. La musique est un domaine très exigeant, l’erreur est difficilement dissimulable. Il faut donc un esprit plutôt prévoyant et avoir le sens de l’équilibre… Ce doit être très intéressant à exploiter. Bien sur, je ne saurais jamais ce qu’il se passe à l’autre bout de la planète sur la création de gameplay, mais pour avoir vu des game designers Japonais, et quand on voit le fruit de leurs brainstorms depuis 20 ans, je pense qu’on peut tout imaginer.

C’est vrai qu’on peut pas vraiment avoir un système de prod équivalent puisqu’on a pas de constructeur, et les Japonais favorisent les Japonais… Et comme les éditeurs sont içi loin d’être créateurs…

Cette semaine il y eu deux nouvelles concernant le développement français: Kylotonn rompt son contrat avec son éditeur et PAM est racheté par son éditeur. C’est pas bon signe.

De l’autre côté toujours cette semaine en fait depuis hier, j’ai Mario Kart et j’aime cette drogue Japonaise. Qui me fait faire n’importe quoi comme horaires mais c’est pas grave. C’est un gameplay éprouvé, aux oignons, du pur bonheur, le son joue un rôle essentiel, les musiques sont comme d’hab’ impeccables dans leurs styles. La ritournelle du dernier tour… [ il a fallu que je me fasse un petit circuit rien que d’en parler]. Toujours copié. Absolument jamais égalé. Putaiiiin ils sont forts.

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