Mon pti Fuji, RIP…
Je venais d’arriver en appart. Le papier est pas top mais pas désagréable. Il commence à se décoller. Ca sent la peinture ça… Je jouais du piano non pas debout mais assis par terre. Depuis j’ai un tiroir coulissant sous mon bureau. Strop balo.
Oui l’immense ombre fait partie du jardin…^^
Je venais de quitter la maison. Elle n’est pas énorme, elle est juste agençée bizarrement. Une ancienne ferme. Je l’ai surtout connue en chantier perpétuel mais même avec ça je l’ai toujours adorée. Et toutes ces dernières années quand je tondais la pelouse nickel, je me retournais et voyais ça. C’est bizarre d’être adopté parce que j’ai toujours eu cet espèce de sentiment ultra froid d’avoir signer un contrat et de me dire: "franchement, j’aurais pu finir dans n’importe quel cadre et voilà celui que j’ai… Merci les parents, j’ai bien fait de ne pas refuser…".
Seulement si je me dis ça c’est aussi parce que pour le reste… L’amour parental. . J’étais jaloux de n’importe quel copain à ce niveau là, du soutien qu’ils pouvaient obtenir de leurs parents même quand ils bran faisaient rien. En même temps j’étais très indépendant et je voulais pas de mes parents, pour le moins de choses possibles. Pour la raison que ça me gênait de ne pas leur ressembler. En public. J’aimais pas franchement ça parce que c’était moi qu’on regardait et c’était des questions, des questions, des questions… Après un certain âge on accepte ce genre de choses mais petit… J’ai pas réussi en tout cas. Et puis je sais maintenant que c’est ça, mais à l’époque j’arrivais pas à mettre le doigt dessus, pourquoi je me sentais pas…"full" alors que tout le semblait.
Je savais que ça ne comptait pas ces histoires de couleur, mais ça ne comptait pas dans l’absolu, j’ai compris la nuance au fil du temps, assez rapidement. La réalité était tout autre et j’en étais encore loin dans ma tour d’ivoire (la fenêtre à droite de la glycine, entre deux branches). Mais je la pressentais. C’était quand même dingue de ne pas croiser au moins une "personne qui me ressemble" sur les pistes de ski dans les 80s. J’étais le seul putain ! Un exemple parmis…
Je leur dois beaucoup. Déjà pour avoir osé prendre un petit garçon noir de 6 ans à adopter. Personne n’en veux, tout le monde vous le dira. Les gens qui adoptent veulent des bébés, pas des enfants. Déjà. Et les enfants asiatiques ont toujours eu la côte number one. Sans doutes que c’est plus facile de se faire passer pour parents/enfants. Ca doit jouer.
Alors c’était un gros pari quand même. Et ça s’est plutôt bien passé.
Mais j’arrive pas à tisser de liens avec eux. A créer ce lien affectif qui fait du bien et qui donne de la force. On a rien en commun je crois… A part apprécier un boulot bien fait. Aucunes refs culturelles (ils dénigrent ma soi disante sous culture de bouse, pendant que je fustige leur élitisme asthmatique et arriéré) en commun autre que la vieille bd, ça fait maigre pour parler à table… Je me fais chier quand ils parlent de leurs trucs et je les emmerde quand je leur parle des miens.
Heureusement pour eux il ya ma sœur qui leur permet d’avoir ce lien émotionnel, affectif. Par contre ils sont en train de la pourrir (pas gâtée pourrie, mais disons…"vivant hors de sa génération" à un point assez élevé), j’ai jamais l’impression d’avoir une personnalité distincte des parents en face de moi. Mmm.
C’est compliqué tout çaaaa… Il faut VRAIMENT que je bosse :)
4 replies on “Des toits et des liens”
C’est pas facile à comprendre ce lien avec tes parents . On se demande si tu as l’impression que tu n’arrives pas à tresser des liens avec eux parce-que tu es adopté . Ou si c’est plus une question de personnalités et de visions du monde , voire de couleurs de peau . Dans mon entourage familial , il y a trois enfants adoptés , dans trois familles différentes (environ 2 , 9 et 12 ans j’crois) . Aucun asiatique :) . Chacun a son histoire , et en même temps on a l’impression que quelque chose les rassemble . Peut-être une distance avec leurs parents . Peut-être pas .
Je pense que la personnalité des parents joue aussi un rôle . L’un est élevé un peu à la dure , on lui apprend les bonnes manières , la politesse etc …
Un autre est pourri gâté de jouets . Une bonne centaine au moins la dernière fois que je suis allé chez lui , avec des parents pourtant pas très riches (mais pas pauvres non plus) .
Et le dernier est encore un bébé . Un mariage entre une martiniquaise et un italien . Et il a l’air métisse . Il ressemble à ce que pourrait être leur fils .
Quand il leur est arrivé , sa mère a perdu ses cheveux . Sûrement l’effet "pas de grossesse " qui prépare au stress d’avoir un enfant .
Depuis , elle les a retrouvé et leur bébé est tout mignon et plein de vie .
Déjà , avoir un enfant ça doit être bien spécial . Alors l’adoption …
Je crois que ça tend à rendre excessif dans l’éducation, l’adoption…
Ils pouvaient avoir des enfants dans ta famille ?.. Ma mère pouvait pas et c’est seulement après de lourds traitements hormonaux et une fécondation in vitro qu’elle a pu avoir ma soeur…
J’ai du mal à comprendre aussi, c’est assez inextricable tout ça :)
Dans le cas du garçon élevé avec des bonnes manières (il est originaire d’amérique du sud), c’est une ligne de conduite qu’ils ont à peu près tenus pour leurs trois enfants . Ils ont décidé d’adopter car la femme avait dépassé 41 ans il me semble . Il est le troisième , il est arrivé chez eux il avait environ 5-6 ans.
Pour le métisse sa mère avait des problèmes . Et celui qui a plein de jouets , je ne sais pas . Lui , il est d’origine ukrainienne et vivait dans un orphelinat vraiment limite paraît-il . Il est parti de là-bas vers 3 ans je crois .
Bon ben dès qu’ils ont l’âge, tu me les envois qu’on discute un coup, ça m’intéresse :))