Samedi je postais ça (au fait Gore, tu devrais mettre photographie dans ton cv. Ose :) ) alors que samedi j’étais pas loin de ramper pour aller me coucher (un genou en rade, no sé porque). Aujourd’hui je pouvais le refaire ce saut. Et mon oreille est en bonne convalescence.
Mais aujourd’hui j’ai bringueballé mes grand parents a la clinique pour un scan IRM du grand-père. Lésions cérébrales, Parkinson qui se ballade dans le corps… Le truc à peu près normal quand on est né en 1924 et qu’on tient encore debout en 2006. Ma grand-père perd la mémoire, assez gravement ces derniers temps. Les carences en alimentation durant l’enfance et l’adolescence sont ravageuses pour cette génération…
C’est pas joyeux. J’ai évité toute la journée de penser à "avant", quand ils n’étaient pas tout les deux voûtés, recroquevillés et avançant avec cannes et difficultés. D’ailleurs j’évite toujours. Fallait nous voir, moi faisant l’aller-retour entre eux deux pour les soutenir dans leur marche vers le scanner, portant les radios en 4 par 3, les sacs de chacun, faire des blagues, sourire… Leur rendre le pénible un peu moins pénible…
Première fois que ma grand-mère sortait de chez elle en charentaise gonflée (ses pieds n’épousent plus ses chaussures, du grand classique pour ainsi dire). Première fois que je fais les lacets de mon grand père et que je les rhabille tout les deux après les avoir accompagnés aux chiottes. Il y avait du monde dans la salle d’attente qui nous regardait faire notre petit spectacle un peu sordide. Une mamie était seule et je crois qu’elle aurait bien voulu avoir un petit-fils à ce moment là, même si elle était nettement plus en forme et plus jeune que les miens.
L’IRM terminé, le compte rendu en poche (RAS de nouveau en trois mois _o/) et l’entretien avec la jolie doctoresse fini, c’est encore plus dur. Grand-père n’en peut plus, il fait un pas toutes les minutes. La grand-mère galope mais est bien obligé de s’arrêter et ça lui fait de la peine de voir son ami de 50 ans patiner dans la choucroute. Il n’y a personne dans les couloirs. Plus de blagues.
On arrive à l’ascenseur, un couple de jeunes (45 ans) nous attend. On entre. On se pousse. On ferme. On décolle. Gros choc de monte charge quand le "glig !" se fait entendre. On sors. C’est long. Le couple nous, me dit qu’il aurait fallu prendre une chaise roulante. ben ouais c’est vrai tiens d’ailleurs je la sors de ma poche, hop. Boulets. Je dépose le grand-père qui se liquéfie sur un banc. Je cours à l’accueil demander une chaise roulante. Je cours prendre la première que je vois après des explications un poil compliqué (à gauche au fond à droite vers le panneau bidule) pour mon esprit à ce moment là un peu à cran. Elle a les boudins à plat mais osef. La grand-mère au bras, le grand-père en position quasi fœtale dans la chaise, storm the front !… Je m’étais garé comme un pro alors ça l’a fait.
On a croisé une dizaine de personnes dans le hall. Il n’ y avait pour ainsi dire aucune activité. Non, elles n’étaient pas toutes malades. Personne n’a bougé.
Mais je m’en fous, j’ai assuré. Prochains exams dans deux semaines… Avec cette sensation qu’on veut se rassurer mais que le plus important n’est effectivement plus là: l’envie de vivre… Etre décalé, exclu, de la vie sans compter l’évidente diminution des moyens…
…
Ba, ça fait de l’xp pour les renps…Désolé.
4 replies on “La grippe des cannes”
La photo est déjà sur mon CV :D
(si si… là… oui, en tout piti… :$)
Tu devrais la rajouter sur ta page:
http://goredesign.soolbox.com/ :)
Je connais ça à un niveau bien moindre puisque c’est ma mère qui s’occuppe de grandma et de ses problèmes . Moi j’ai eu à le faire de temps en temps . Je sais que ça demande un certain courage , et en même temps je pense que ça rend un peu fier de soi . Donc bon … Chapeau bas , et pour la suite , la médecine évolue , donc on verra .
Yep… Comme je leur disais "avant qu’on soit quitte sur le nombre de trimballage, on a encore le temps…"
merci :)