Oui je le pense aussi: enterrez-les tous.
Sympa cette petite semaine. Ah ça, ça m’a changé.
J’ai fait un chti tour au Pays aussi.
Je savais bien que j’avais des photos de mes un an à six dans le Cher. Je les ai revu aujourd’hui, pour beaucoup inconnues (mais les souvenirs sont intacts: ah le poussin jaune à roulette venait de là)… Sensation étrange -souffle souffle-, ponctuée de "rha putain" de bon aloi. Ca m’a vachement remué.
Peut-être encore plus impressionné par le fait que je suis plus âgé que tout leurs enfants à cette époque et les voir tous si jeunes, mon dieu… J’ai l’impression qu’il s’est passé un siècle. Ou qu’il y a eu un trou dans le continuum juste-temps.
Cette famille… Malgré quelques galères chroniques qui m’attristent (surendettement, alcoolisme, divorce, dépendance femme/homme), invisibles pour l’oeil d’un enfant et évidents pour un adulte, son coeur est grand. Je suis leur dernier p’tit gars, celui qui est parti à la ville et qu’on tâte quand il revient en disant té ben maigrichon, maaaange ! qu’on emmène se ballader à Décathlon ou à la Foir’fouille en rigolant dans les rayons, à qui on chantonne du Grégory Lemarchal… Another world.
En revenant tout à l’heure les yeux pleins d’eau (pas malin en conduisant mais bon), sur cette limite géographique 77-94-93 je me remémorais mon enfance d’après, celle qui commence dans un autre monde. Par ce petit parc avec des jeux en bois dont j’étais fou et auquel on allait des fois les soirs comme en ce moment avec mes parents, quand ils s’embrassaient encore.
Arrivé à la maison seules ma mère et ma soeur sont là. Prise de nouvelles rapides, je suis tout vide et puis leur raconter quoi ? Je me sens étouffé de sentiments paradoxaux et je ne peux simplement pas y réfléchir posément. Kernel panic.
Ma soeur me raccompagne à la grille, on discute rapide sur Zelda et les notes de math pendant qu’elle ferme à double tour. Je suis sur le trottoir. Je trace.
Il n’ y a plus de bruit. Seulement celui de mon souffle court.