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Audio&Games

L’heure est proche

Le game audio est de plus en plus souvent sous les spotlights. Longue interview de professionnels du milieu chez RPS.

Tendance: on veut du beau, on a sacrifié tout l’aspect interactif et changeant du game audio pour en faire un truc de plus en plus magnifique (orchestres classiques d’europe de l’Est à 3euros de l’heure, ça aide) mais de plus en plus rigide, de moins en moins utile et de plus en plus "tâche de fond". Comme pour le graphisme, la course à la promotion dans le game audio se situe dans le nombre d’assets à coller dans le jeu, pas d’être fluide, dynamique et de servir le gameplay.

Ca tourne effectivement en rond autour de ce métier pas évident:

"The truth is that sound design game audio design has become one of game development’s most sophisticated tasks. Designing music and sound effect systems for use games environments is a rather different challenge from that of simply composing music, or even making soundtracks for films or television. Games present some unusual problems, like the mix having to adjust itself to suit a situation created by the player, rather than the static vision of a single director."

Ce simple fait est je vous assure, très difficile à faire comprendre au reste de l’équipe qui en général, n’a jamais crée de contenu sonore de sa vie. Mais qui a malgré tout tout le pouvoir de décision.. Des gens qui ne comprennent pas le pouvoir du silence et de la dynamique sonore et pour cause, pour se rendre compte de ces paramètres il faut savoir bien écouter.

Hors les décisionnaires, chefs de projet, producers etc ne sont pas à leur position en ayant écouté. Ils sont ce qu’ils sont parce qu’ils sont "preneurs de décisions", c’est leur rôle. L’écoute est secondaire.

Il existe le projet BBQ, des sessions de brainstorming  autour du game audio lancé par George Sanger afin d’aller plus loin dans ce domaine. En même temps depuis dix ans que je suis ce type, lui qui semble avoir réponse à tout et le background pour proposer des nouvelles choses, ben il patauge et il parle. C’est tout. Merde faudrait pas que je finisse comme lui.

Il y avait un article très intéressant à l’AGDC sur la création d’un outils de game audio design, GAMS (Generative Adaptive Music System) par les mecs de chez Slipgate Ironworks et qui recoupait un résumé du think tank de George. Si un codeur dans le coin voulait faire un truc avec moi dans ce style, I’m all in.

A côté de ces réflexions et de ces lamentations je vois du nouveau. Encore une fois on n’y pense pas souvent de cette manière mais Rock Band et Guitar Hero sont des jeux qui ont été pensés autour de l’audio, pas du visuel. Du point de vue gameplay cela crée tout autre chose et du point de vue prod, ce n’est plus des armées de modeleurs et de textureurs à embaucher mais des avocats pour les droits et des sound designers. Le fait que ces deux jeux drive l’industrie est critique.

La Wii pousse à travailler l’audio, écoutez et jouez à De Blob vous allez comprendre. Et je peux vous assurer que ce qui a été fait à propos du son techniquement, ce n’est pas difficile. C’est juste que les capacités générales assez limitées de la Wii forcent les développeurs à se creuser et à exploiter tous les feedbacks en direction du joueur (et qu’il y a eu un producer intelligent dans l’histoire). L’indy game est obligé d’exploiter également l’audio, faute de budget.

Ce qui existait durant l’âge d’or 8/16bits, cette obligation d’être homogène et oserais-je dire, funky. revient. Ce n’est pas spécialement beau, c’est instantanément reconnaissable (chanson de Portal) ou immédiatement interactif (rewind in Braid). Comme les mélodies de Double Dragon ou le système MUSE.

L’âge moisi du jeu qui se prend vilainement pour du film est en train de s’effondrer.

Sinon, Soul Bubbles a remporté deux prix, celui du meilleur jeu de l’année et celui de meilleur jeu sur portable, alors si tu ne l’as pas encore acheté, tu sens mauvais tout simplement.

Multivinia is out. Je prédis un grand avenir pour le jeu sur Tablet PC (oui le multitouch aux doigts d’accord mais le stylo est très, très précis dans nos mains d’humains. Crayon Physics vite vite).

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Me Myself&I

Tchi tchaa


"ca va là ? Quoi mon dos ?"

Donc trop super merci à Lâm pour la rencontre, merci à Rémi (blog) pour la photo (et vous n’avez pas vu les autres..). Allez les filles un petit XL c’est cadeau, c’est offert.

J’ai peu de photos de moi, comme je me sens comme un point de départ j’ai l’impression qu’elles sont terriblement précieuses. Et lointaines.

"merde c’est moi ? hey pas mal" m’exclamais-je ce matin. J’ai vraiment pas cette sensation de force d’habitude alors que là j’ai l’impression que si je mets un pain dans le sol je change carrément l’ordre des marées. Faudrait que je me mate plus souvent le dos pour la bonne humeur tiens.

Je me sens cérébral, vu les tartines que je colle c’est pas une surprise. Je lis en ce moment un bouquin du MIT sur la grammaire du jeu plus un autre sur la musique électronique et je regarde cette tof… Je suis embedded là dedans ?

Alors que je me fais chopper à l’aéroport comme un moins que rien, que je lutte au taf et que je signe un autre cdd, ben ça fait du bien de se voir fort. Je peux le faire.

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Me Myself&I

Le monde tourne mal partie IVa: Le bullshit expliqué

 

Suite de ma longue analyse sur ce monde de merde. Récap: la faute des femmes, la faute des hommes, la faute des générations. Et donc dernière partie faite en deux temps avant conclusion, d’abord explication et détails du mensonge et du faux de notre société occidentale (a), puis exemples et coups de sang (b).

Pourquoi un trou de huit mois entre la dernière partie et celle là ? Parce qu’en l’écrivant j’ai flippé, réalisé des choses à travers ma condition carrément spéciale… J’ai pas mal déprimé voyez-vous. Tant de fake…

Bien sur les anglais sont meilleurs que nous à ce sujet et je parlerais donc de BS et de fake parce que "mensonge" et "faux" en français, ça n’a strictement aucune valeur ni impact. Comme souvent hein, bref. Bullshit n’a même pas d’équivalent français si j’en crois Wikipedia. En français dire "tu dis d’la merde" c’est un peu violent quand même.

Donc, c’est en partant d’un article sur le net que je vais faire cette partie. Cet article s’intitulait "comment repérer le bullshit" par Scott Berkun. Je crois qu’il met bien le doigt sur ce qui fait chier avec le BS et sa culture qui est globalement celle de notre cher occident. J’ai fait une traduction libre (j’ai horreur de ça mais je sais que tout le monde n’est pas anglophile et cet article valait le coup) donc pour les gens pas trop cons (oh ça va je lol) voilà  le lien. Cet article est à avoir en tête pour le petit b avec les exemples. C’est tipar.


Ah ça, ça parfume et crée l’ambiance… 

"Tout le monde ment; c’est juste une question de comment, quand et pourquoi. De la protection de relation "oui, tu es fine et jolie dans ce pantalon" à l’improbable "votre table sera prête dans 5 minutes", manipuler la vérité fait parti de la condition humaine. Acceptez le maintenant.

Compte tenu de notre nature irrationnelle et de notre difficulté à accepter les vérités dures, on préfère collectivement nos petites supercheries; ça nous permet de créer un tampon entre nous, d’éviter des conflits pas vraiment nécessaires et de garder intact la superbe confusion de nos esprits, cachée à l’abris des autres. Ces minuscules mensonges supportent nos puissantes vérités, le tout maintenant plus ou moins bien le monde tel qu’il tourne.

Par contre les mensonges à répétition et les mensonges profonds détruisent la confiance, cette force qui lie les gens et les peuples. c’est là que le bullshit arrive, sorte de mélange astucieux de vérité/mensonge. Une belle cochonceté.

Le BS dans l’idée est fait pour se protéger. Le BS en général et en vrai fait des dégâts collatéraux. Le BS est en général défini comme "inventions faites d’ignorance des faits, avec comme but premier de se protéger". Le but des BS n’est pas de faire du mal à quelqu’un d’autre bien que ça arrive la plupart du temps. Pour beaucoup de raisons le BS peut être difficile à détecter.


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Pourquoi les gens BS

Déjà, on est bien loti avec l’ancien testament base de la culture judéo-chrétienne et berceau de l’occident. Ce vieux bouquin plein d’histoires commence avec celle de Dieu disant à Adam et Eve de ne pas manger un fruit parce qu’ils pourraient en mourir. Et comme par hasard le diable réussi à convaincre Eve qui convaint Adam et au final tout le monde ment.

Dieu ment en premier où tout du moins est franchement ambigu (les pommes n’étaient pas fatales). Un livre qui raconte des histoires et dans lequel la première ou les premières commencent par des mensonges et des cachoteries, evidemment le reste de la civilisation a suivi…

Les gens mentent pour trois raisons; pour se protéger. Protéger quelque chose qu’ils veulent ou ont besoin, protéger un concept qu’ils aiment ou se protéger de quelque chose qu’ils craignent, comme la confrontation.

C’est le syndrôme du "mon chien a mangé mes devoirs" que les enfants du monde entier essaient en utilisant tout ce qu’ils peuvent à travers d’improbables lois de physique et de trous dans l’espace-temps.

Le stress d’inventer et maintenir un mensonge est rarement plus facile que d’accepter les conséquences de la vérité.

Ce qui amène à la deuxième raison de pourquoi les gens mentent: parfois ça marche ! C’est un pari, quand ça marche c’est cool. Même nos animaux de compagnie tentent de nous raconter des salades (style le chien qui dors dans ton lit qui se fait tout petit avec un regard de peluche… et au petit matin tu te réveilles sur la moquette)

Ce qui nous donne la troisième raison de pourquoi les gens mentent, une vérité que l’on connait depuis toujours: on veut être aussi bien vu que l’on se voit ou que l’on aimerait se voir. Tristement, ironiquement on pense aussi qu’on est les seuls à avoir cette tentation accompagnée de la honte qu’elle apporte. La vérité secrète est que tout le monde a ses moments de faiblesses: ces moments où la peur ou l’avidité rencontrent notre cerveau et que nous sommes tenté de raconter des mensonges qu’on aimerait vrais. Ce qui fait que les gens les plus honnêtes sont ceux qui admettent leurs mensonges ou leurs tentations et qui les assument.


Ouais. Please quoi. 

Comment repérer le BS

La première règle du BS est de s’y attendre. Les détecteurs à incendie sont designés pour détecter le feu à n’importe quel moment. Ils ne sont pas optimistes et c’est pourquoi ils sauvent des vies, en se focalisant sur la possibilité qu’il y ai le feu.
Si vous voulez détecter le BS il faudra avaler pas mal de cynisme et d’ajouter du doute interne à tout ce que vous entendrez. Socrate, père de la sagesse occidentale avait basé sa philosophie autour de la reconnaissance et la prévision de l’ignorance. Il est bien plus dangereux de supposer que les gens savent de quoi ils parlent, que de supposer le contraire et de prouver qu’ils ont tort. Soyez comme Socrates: supposez que les gens ne soient pas au courant de leur propre ignorance et poliment, chaudement sondez pour trier les différences.

Premier outil, la question qui tue: comment tu sais ce que tu sais ?

Tellement peu de gens sont défiés vis à vis de leurs propos que demander à quelqu’un d’expliquer comment ils savent, apporte la lumière sur la zone d’ombre qu’ils cachent et qui s’appelle l’ignorance.

Souvent les gens ne peuvent pas répondre à cette question rapidement. Il faut trier dans son esprit la logique, la séparer des suppositions et des faits. Identifier l’opinion de quelqu’un comme une spéculation plutôt qu’un fait, démonte la menace de la plupart des BS.

Deuxième outil: Quel est le contre argument ? Dans toutes les discussions, il y a raisonnablement plusieurs façons de voir les choses. Demander le contre argument ou disons prendre le problème sous un autre angle oblige la personne qui raconte du BS de s’enfoncer dans le BS (et de le rendre encore plus détectable), ou bien de lâcher du leste sur le BS précédent.


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Troisième outil: le temps et la pression. Un bon raisonnement tient tout seul. C’est une conception solide peu importe dans quel sens tu le malmènes. Le BS n’est que surface, n’a pas d’intégrité et tend vers l’urgence. Le BS n’aime pas qu’on prenne du temps à l’examiner. Le BS ne supporte aucune pression. Soyez un leader en créant un environnement déplaisant au BS. Si tout le monde sait qu’il doit passer par la case de l’examen au peigne fin de ses propos, les gens seront découragés de vous raconter de la merde.

Surtout dans le business et la technologie, les jargons et termes employés cachent une immense quantité de BS. L’extrème d’un vocabulaire surgonflé et spécifique est une technique d’intimidation classique. Le pari est que si vous ne comprenez pas de quoi ils parlent vous vous sentirez débile ou distrait et donnerez l’impression qu’ils en savent beaucoup plus que vous. Ce qui est bien sur du BS au plus haut niveau. Il faut pouvoir dans ces cas là tenir vos doutes exprimés aussi longtemps que le BSter tient avec son cortège de vocabulaire.

Le quatrième outil anti BS est de prudemment donner sa confiance. Ne jamais être d’accord plus que vous n’accordez de confiance envers cette personne. Peu importe s’il semble sur et certain de lui la question est: êtes vous vraiment sur de lui ? Il n’est pas offensant de "refuser" la parole de quelqu’un s’il n’a pas d’historique sur le sujet.

Et la confiance peut être déléguer. Je n’ai pas besoin d’avoir confiance en toi si tu as gagné la confiance de ceux en qui j’ai confiance. Rien n’est plus efficace pour éteindre le BS qu’un collectif de gens qui s’aident à détecter et à éliminer le BS. Si toute une équipe est témoin du démontage total des BS de quelqu’un, peu tenteront de le faire: ils sauront que votre monde est un monde vacciné au BS. Les grandes équipes et les familles s’aident et s’examinent autant à l’extérieur qu’à l’intérieur car des fois le vrai BS qui craint, c’est le nôtre."

Voilà. De quoi réfléchir dimanche midi avec tatie danielle et pépé claude. Petit b une fois que j’aurais fini de leecher Google Images.