Il y a eu Georgio le déglingo. Bluffé de voir qu’un député puisse être aussi peu instruit, que même les footeux (je plaisante pour le "même" hein) ont compris le processus social qui fait qu’on retrouve plein de NOIRS (pitié, stop avec les "blacks", je trouve ça insupportable surtout dans la bouche de tout ceux qui ônissent l’anglo saxon et qui comme par hasard pour décrire les gens comme moi, ne parlent pas/plus français) dans le sport, la musique et les claquettes.
Il y a ce bouquin que je lis en ce moment qui bien sur, aborde largement le sujet des communautés et du rapport de force entre blancs et noirs. Edifiant, la construction de L.A.
Il y a ce truc que je viens de voir et qui m’a un peu mis KO avec une boule dans la gorge. Le ton trahi tout.
Et surtout surtout, il y a eu ce concert d’Arrested Development lundi soir. C’était génial mais… Pour un groupe connu pour être actif niveau communauté afro, voir une salle quasi vide de tout noir… De mon point de vue les paroles n’ont plus du tout le même sens et quand Speech le chanteur reprend Redemption Song de Bob… Il ya une petite voix égoïste dans ma tête qui dit "c’est pas pour vous bordel !". Je ne peux pas m’empêcher, pourtant je n’ai pas baigné dans la culture noire (récemment via musique mais c’est tout). Et quand le groove est là, que je plie mes genoux en rythme avec le groupe naturellement là où tout mes petits copains blancs sont raiiides du derche partout autour de moi et me trouvent sans doute trop gesticulant (et je comprends mais bon, ils zont qu’à savoir bouger aussi)… Lundi soir après ce dimanche un peu hara kiri, j’avais vraiment envie d’être au milieu de gens qui me ressemblent. En tout point. A la fin du concert on pouvait aller discuter avec le groupe et j’aurais voulu leur dire, genre "salut ça à l’air bien votre petite famille je peux m’incruster ? Parce que vous savez ça fait 27 ans que je me ballade dans un monde blackless là et euh des fois, je me sens super mal, je suis pas moi à 200% et ça me saoûle; ‘never kissed a black girl ever, man !!!"
Je pense à ça parce que j’ai lu récemment une brève sur un rapper américain qui disait avoir embrassé pour la première fois de sa vie une fille blanche, pour les besoins d’un film (à genre 30 piges).
Tout à l’heure je vais m’acheter un chti jeu de cordes pour guitare classique et je croise un noir (la quarantaine et un léger strabisme) à Bastille. J’enlève mes écouteurs pendant qu’il commence à me parler avec bien du mal en français. Il me dit que ma casquette est bien et me demande où je l’ai acheté (je vais me la péter mais on me fait le coup assez régulièrement):
– En banlieue, dans une petite boutique…
– Tu peux me la donner ?
– Comment ?
– Tu peux me la donner et toi tu t’en rachètes une ?
Limite tout content de parler à une personne qui me ressemble, en une minute j’avais envie de lui foutre une mandale à travers la face genre "mais OU t’as vu que ça marchait comme ça dans la vie ???????"
Je l’ai regardé un peu éberlué et j’ai fait frontside 180° sans me retourner en me disant… Rien en fait. Complètement vide le harold. Des fois je me dis que le niveau d’intégration des populations noires en France est franchement laid. Ceci dit tout le monde s’en cogne grave. Je ne compte plus le nombre de phases de ce type dont j’ai été témoins ces 15 dernières années et ça me rend assez malade.
C’est là que le paradoxe m’emporte, rêvant d’une communauté noire forte créatrice de dynamique sociale qui pousserait les gens à faire autre chose que juste vivoter tranquillou, vu que les autres l’ont et que bah, ça sert grave. Alors que dans le même temps je sais que l’universalisme est bien ce vers quoi on va (j’idéalise, mais pas tant que ça…) ce qui est incompatible avec l’idée même de communautés.
Pourtant l’universalisme liberté égalité fraternité, c’est beau mais ça donne rien en l’état actuel des choses, c’est clair aussi. C’est l’échec, tout autant que le cimentage des communautés qui ne conduit lui qu’à la violence, c’est pas au moyen-orient que je vais l’apprendre… Aux US je vois dans les discussions online les frictions inter-communautés et je me dis souvent qu’il faudrait pas grand chose pour que ça pète bien chez eux… Mais j’ai déjà parler de tout ça.
N’empêche que je cherche la filiation avec des gens. Les gens. Mes gens. Parce que ma famille c’est bizarre. Ma mère me disait récemment "tu sais blabla, avec MES parents…" en me regardant dans les yeux sans se reprendre. Non parce que ses parents sont un peu mes grand-parents aussi, même que je les ramassais à la petite cuillière en début d’année… Ma soeur me fait le coup aussi des fois en racontant "qu’avec ses parents blabla" (allo ? c’était les miens avant d’être les tiens j’te f’rais dire !). Ca fait un peu coup de massue à 500 mégatonnes. Bah. Un truc à la con -vous allez rire- c’est que le nouveau chien familial s’appelle Haran et des fois bien sur la famille l’appelle Harold ou moi on m’appelle Haran. C’est peut-être rien pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ^^. C’est ce qui fait (entre autres) que je ne peux pas passer plus d’une journée avec eux sans me dire "putain mais qu’est-ce que je fous içi ??". Même s’ils ont les bras ouverts…
D’où cette irrépressible et maladive envie de copuler, d’être en couple (d’avoir mon crew koi) ces derniers temps, de partager des trucs que j’aime et qu’elle aime et c’était bien parti là mais bon…
En parlant de ça (ouais je bloque un peu désolé) je fais une reprise que je mettrais bientôt en ligne (si madame la chanteuse veut bien se bouger un peu) et je me suis fait une petite version avec des textes pour mon Trésor et là je réécoute un peu et c’est pas mal, c’est fun, ça groove. J’ai envie de lui envoyer ça la ferait marrer mais en même temps je me sens tellement shitty…
Et le premier qui me dit que c’est normal vu que je suis couleur caca je lui dis ta gueule avant de lui en mettre une bonne sur le nez.