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Sweet Funky Chicken

Sweet Soul Music. J’ai fini ce bouquin il ya quelques temps. Passionnant, il raconte l’histoire de la Soul Music à travers des évènements qui se sont déroulés à cette époque et dont Peter Guralnick se souvient comme étant des balises importantes; les débuts d’Otis, la ferveur de Solomon Burke, le travail de James Brown.. On parle encore de R&B mais cela va se transformer en Soul&Funk -sa version modernisée en fait- avec Stax Records, Muscle Schoals et l’inénarrable Jerry Wrexler.
 
Encore un exemple du faux débat qui pense faire cohabiter Art et Business. Sittin’ on the dock of the bay, c’était un job comme un autre, c’était le job d’Otis et il était payé à faire des chansons. Tout est comme ça, de la construction de Stax -les fondateurs y investirent tout leurs deniers, c’était pas pour la Pop Culture mais pour l’argent, comme tout les songwriters embauchés-, à son déclin, racheté pour éponger des investissements sans retour.
Le business de James Brown, les multiples entreprises de Solomon Burke… Le démarchage de DJs, les affiches, les tours du prochain patelin dans leque la tournée arrive, l’arrivage de galettes et la distribution aux stations de radios… L’Art le devient avec le temps. Si tu es occupé à faire ton truc et à vivre, tu ne te pose pas la question. Et ils ne se la posaient pas.
 
Le son de Stax est incroyable… L’acoustique de la pièce sans doutes (studio d’enregistrement érigé dans une ancienne salle de cinéma) mais aussi la façon de faire de la musique. Stax était en compétition avec Motown et même si Motown était numéro la plupart du temps, Stax parvenait à entrer dans le top 10 des ventes; Pas mal pour un petit label du Sud. Le son de Motown est plus gros, plus groove mais il perd également en sincérité, le label imposant des horaires et une certaine productivité: du coup ça tourne un peu en boucle.
Chez Stax… On sent que c’est c’est plus cool, porteur d’un certain espoir… Plus dur aussi, les tensions d’une entreprise multiraciale des années 60 aux Etats Unis sont perceptibles. Etre précurseur n’est jamais facile. Surtout quand tout s’arrêtera ou presque 10 ans à peine plus tard avec l’assassinat de Martin Luther King, la grogne des songwriters mal payés, et la pression des plus grosses maisons d’édition. On peut déceler qu’à cette époque déjà, le distributeur avait un pouvoir énorme qui lui permettait de gober les maisons d’éditions -si tu ne me vends pas ton catalogue, je ne te distribue plus, salut-… C’était le cas d’Atlantic, qui finit par tout avoir. Ou presque. L’histoire est un éternel…
 
L’Europe. Cette terre d’accueil, le paradis des Noirs qui leur permit lors de tournées, de voir qu’ils étaient bons, appréçiés, qu’ils pouvaient même toucher du bout du doigt un succès mondial alors qu’ils étaient à peine estimés dans leur propre pays. C’est ainsi qu’en revenant chez eux, ils persévéraient et se rebellaient. Stax en fit l’expérience, Charlie Parker, Miles Davis, Jimi Hendrix, et tout ces jazz(wo)men également… Cette ouverture d’esprit me fait penser que l’Europe sous son air de vieille rigide, est en avance sur tout le monde, normal vu tout ce qui y s’est passé mais je m’égare.
 
En tout cas sans cette Southern Soul, pas de yéyés en France qui pomperont les mélodies et progressions d’accords de ces obscurs groupes de noirs. Et dire qu’on aurait pu éviter les Johnny et Sheila…
 
Si vous aimez ce son, je vous conseille non pas The Complete Stax Volt Singles -c’est pour les frappés- mais plutôt le coffret Stax Story, qui en 4 CDs, fait le tour du label (un CD avec les tubes, un CD Live, un CD blues, un CD groove).
 

 
J’ai pas encore trouvé un moyen de faire rapidement des petits misques podcastés, sorry…