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Mon doux piano…

Alors que l’électricité est devenue standard sur les guitares et les basses, comment se fait-il que le piano électrique n’ait pas eu la même destinée ?
 
Premier morceau contenant ce que les pianistes de l’époque appelaient un jouet le 17 Mai 1968, par Miles Davis. Qui obligea Herbie Hancock à poser ses mains et à jouer sur ce "truc". Et Miles, il plie Jack en deux. Alors on rigole pas avec lui, on s’exécute. Il fera je crois, le coup à tout ses futurs claviéristes (et Keith Jarrett abhorrait cette merde branchée au secteur).
 
En Janvier 69, soit quelques mois plus tard (de fins limiers à tendances les 4 Connus) les Beatles enregistrent Get Back et Don’t Let Me Down avec Billy Preston -mort récemment- au clavier (dit le cinquième Beatles moi je dirais sixième parce que George Martin quand même, il a tout arrangé derrière le gars…) Puis c’est le petit titre Let it Be avec toujours Preston au clavier électrique, pardon au Fender Rhodes.
 
Ce nom ça claque comme une bannière déjà. Mais surtout ce son… Doux, voluptueux, chaud, profond rien à faire, c’est énorme. Ce qui peut être à double tranchant… Deux titres qui n’ont rien à voir, des tueries de leur genre quand même: Riders On The Storm et Return of the Space Cowboy. Qui qui y a au milieu de la compo ? Ben c’est monsieur Rhodes, vous transportant euh ouais dans l’espace-tempête, tout ça quoi.
 
N’empêche qu’on retient toujours que c’est l’instrument de prédilection de ces épouvantables chants d’ascenseur qu’on imagine au Brésil avec des moustachus en chemise hawaïenne dedans. Le deuxième tranchant.
 
Alors je dis stop, laissez-le tranquille ce pauvre instrument… C’est qu’un putain de piano électrique pas besoin de lui faire une sale réput’… Pensez Ok Computer, pensez Headhunters plutôt.
 
Le format Rhodes est pratique (pour les zicos sur la route), le son est si populaire et identifiable, qu’aujourd’hui Lonnie Liston Smith joue pour Orange. Bien. Par contre ça me pourrit le titre pour au moins dix ans mais tant pis.
 
Bientôt un demi-siècle d’épopée. Ce son est incontournable.
 
En espérant que les profs de piano soient moins coinçés du cul et encouragent les jeunes à jouer sur le son qui leur plait (comment ça je règle mon compte ?).
 
Hop l’über-lien qui va bien pour tout savoir sur l’engin.
 
 
Cette femme joue aussi du classique. Je rigole pas. Mag spécialisé, 1978.