Ce qu’il y a de difficile avec les bons documentaires, c’est qu’ils font en général passer un sale quart d’heure. J’ai eu du mal à finir les 4h de "When The Levees Broke" de Spike Lee, dans le genre c’est un très bon docu’. Et donc ça fout grave les boules. Je n’avais pas idée à quel point.
Résumé ? L’ouragan est annoncé et on conseille aux gens de partir. Certains restent, l’armée garantissant que les digues puissent tenir le choc. L’ouragan arrive, frôle les côtes. Les digues pètent en une cinquantaine d’endroits. La ville est inondée et le gouvernement mettra plus de temps pour arriver à la rescousse des survivants que l’aide internationale n’en a mis face au tsunami. Sans compter la suite…
La New Orleans, c’est 67% de noirs.
L’abandon, ça me parle.
Ce qui me permet de faire une transition vers cet état bizarre que je ressens en ce moment. Cette année, par la magie des communications et de l’informatique je me retrouve avec mes deux familles connectées et donc régulièrement en contact. C’est tout nouveau, avant c’était bien séparé, avec ma première famille on s’appellait moins d’une fois l’an et là c’est plutôt tout les deux mois. Je me suis dit qu’il fallait que je merge les deux, psychologiquement c’est moins compliqué. Mais c’est pas moins dur… Et cette semaine oh putain, c’est chargé.
Quand ça me frappe le plus fort ? Quand je m’y attends le moins déjà, c’est une constante il faut l’admettre. Quand je vois un vieux noir en train de groover dans une rue de la Nouvelle Orleans et que j’ai cette horrible envie égoïste, modelée par l’environnement de voir en lui juste comme ça, mon père. Je me fais la simulation un quart de seconde le temps de pomper le liquide lacrymal et je m’arrête juste avant que mon esprit ne fasse "doesn’t compute, fatal error".
J’ai ce désir d’avoir un monde noir autour de moi et en même temps le monde noir dans le pays le plus riche de la planète, on le laisse crever. Alors je suis bien ici ? Aïe mon cerveau, stop. Stop…
Même pas de quoi me faire un joli ciel bleu dans mon esprit…