Bon puisque tout le monde est devant le foot, je vais blogger.
Hier c’était le jour de la bête. Cette salope. Tout allait bien, il faisait beau. Et puis j’ai reçu les détails de ma mission de quelques mois au Maroc. Ca le fait. Sauf un truc (la bête qui vient de se réveiller). Il faut un passeport bien sur. Je suis up to date pour tout mes documents administratifs sauf pour ce dernier, facultatif. Evidemment. Ricane sale bête. Mon passeport est périmé depuis le 05/06/96, un jour en plus et je crois que je serais à l’hôpital psy là.
Bien sur je dois/devais partir dans 4 jours. L’urgence du travail (et du décès) n’en est pas une pour l’administration française et comme je ne suis pas un privilégié de parisien (seuls eux, dans toute la France, peuvent avoir une dérogation et obtenir un passeport dans la journée pour un motif professionnel), j’ai fais la démarche normale (impossible de gruger l’adresse en ces temps d’immigration et de passeport biométrique, tu ou-bliiiies).
C’est-à-dire en cette période de l’année au bas mot trois semaines de décalage dans les dents. Super tendu pour un projet qui ne peut pas être retardé (les jeux, pour être à la Fnouc à noël il faut qu’ils soient finis en Septembre).
Hier aprem j’aurais dû m’enregistrer, alternance de mugissements et de rugissements, c’était très proche de Jonathan Davis sur la fin des deux premiers albums… J’ai eu la rage, j’ai tenu bon pour ne rien péter… Et ce temps magnifique qui m’a fait suer des litres de flotte…
J’ai passé la journée d’hier et d’aujourd’hui à me grouiller de récupérer les documents pour refaire mon passeport. Les photos sont désormais TRES chiantes à faire (la nana a été cool et m’a remboursé, j’imagine même pas la gueule que j’avais enfin si, j’ai vu…), les allez-retours… J’ai fait un saut à la préfecture ce matin des fois que (vu que le site officiel dit que c’est possible) mais en fait non. Je vous décris la scène:
Une petite queue de 20 personnes, un vigile et un mec en costard façon premier de la classe devant la petite porte. Un vieux syndicaliste (pléonasme ?) en short avec son drapeau à la con devant l’entrée des voitures. Derrière les grilles, ce truc. C’est le tri. "C’est pour quoi ?" "Renouvellement de passeport". "Nationalité ?" Et là je suis trop con parce que je lui dit "ba, française". Non c’est pas évident Harold vu la situation et vu ta gueule. "Tout droit" qu’il me dit. J’entends les mêmes questions pour les gens derrière moi… "Roumains ? A gauche tout au fond"
Ca me fait froid dans le dos.
Acte II scène 3. Acte de naissance, mairie du 12ème. Pfff… 11h30, c’est chaud, 2 guichets sur 3 d’ouvert, c’est blindé de monde et les nanas veulent vraiment aller manger déjà. Du très classique, du normal, je suis zeeeen. C’est mon tour:
–"Il faut que vous me disiez quelque chose"
Je la regarde, éberlué.
–"Euuuh, comment ça ?"
S’ensuit un dialogue surréaliste pendant au moins trois minutes. Le mot-clé était "adopté".
–"Non mais parce que sinon je ne peux pas vous le donner, il faut que je sois sur que vous le sachiez déjà, sinon je ne peux le divulguer"
-"je suis au courant que je suis adopté, pas de problèmes" lui réponds-je en souriant et en ayant cru que c’était évident que je sois aware de la situation. Limite on se marre (ba ouais, je voulais lui montrer le livret de famille, qui dans ce cas là n’est une preuve de rien du tout). J’en ai pas du tout envie.
Parce qu’elle m’a fait flippé aussi, j’ai cru qu’elle allait me donner les parents biologiques mais j’oublie toujours que pour l’administration, ils n’existent tout simplement plus. Enfin en archives ultra confidentielles que j’y aurais jamais accès, ni la fonctionnaire en face de moi.
Et puis ça m’a vexé parce que j’ai pas dit adopté tout de suite comme si j’en avais honte et c’est vrai, un peu (plein de monde dans 15m²)… C’est une bonne vanne de dire à quelqu’un de la famille "mais toi t’as été adopté, c’est pas possible autrement…" ça me fait marrer même. Pas trop là.
Je suis fier de mes parents et je me suis senti tellement dégueulasse de faire comme si j’en avais honte…
Anyway, emballé c’est pesé, le dossier est dans les tuyaux. Ouais bon dans un tiroir à la mairie en attendant que ça parte vendredi…
Tout ça pour pas grand-chose… Ca ne résout pas le problème et maintenant j’ai l’esprit flou et le cœur vide. Je garde quand même le job à priori (on peut quand même pas m’en vouloir de ne pas avoir un document facultatif en règle ?)… Mais les conditions ne sont plus du tout les mêmes…
Ah oui pour finir, hier il ya eu un accident grave twingo contre vélo en bas de chez moi. Le 666, hier je l’ai senti dans mon dos…
En plus la Chine égalise, j’vous jure… Je me mettrais bien un peu minable ce soir, c’est con que ce soit la dèche…






