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Woot Gilb

Après un teasing de la mort sur son blog, Ron Gilbert annonce son prochain jeu au format épisodique, DeathSpank.

Si vous ne connaissez pas le bonhomme, ne vous fiez surtout pas à cette image cartoon. Enfin si mais dans l’autre sens.

The Secret of Monkey Island est le seul jeu de toute ma vie où à la fin je me suis dit "oh non pas la fin…". Bon le contexte s’y prêtait fortement (fin des grandes vacances et de l’été…). Le recul de Wikipédia est intéressant, un magazine nommant ce jeu "the first truly accessible adventure" alors qu’aujourd’hui avoir joué à ce jeu parait presque hardcore…

Mais bref. En tout cas peu de gens ont apporté autant de cynisme, d’auto-dérision et de phrases cultes -autant dire une belle qualité d’écriture- dans le jeu. RPS a interviewé le monsieur:

"adventure games are just as popular as they were back in the day, the real issue is that the rest of the industry took off without them. I blame Doom. That game showed up and interjected testosterone in gaming that wasn’t there before and adventure games had a hard time competing with that kind of energy."

Disons qu’en terme d’attrait le plus rutilant l’emporte. Mais je ne blamerais pas Doom, je blamerais le manque de bons auteurs de scripts à la Simpsons. Les jeux c’est fun, les scripts funs marchent parfaitement voir mieux que le super sérieux (Fahrenheit ?..). Mais les 15 ans d’hégémonie hardware sont derrière. Maintenant ça change:

"It’s not a realistically rendered world, it has a style and look that will be very distinctive and “artistic” and this scares some people. That said, things have changed in the last year because of the Wii and XBLA. Publishers are now looking for games that looks different. Team Fortress 2 is a good example of this."

Pour commencer…

"I love episodic. I’ve loved it since the day I left Lucasfilm and wanted to do episodic adventure games, but the cost of mailing out floppies was to prohibitive. The thing I like about episodic is not spending 2+ years working on the same game, and putting all my creative eggs in one basket."

Et je suis persuadé qu’avec sa qualité d’écriture son jeu en mode épisodique sera un carton… Surtout s’il tape sur la game industry, il y a comme un filon humoristique à exploiter.

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Me Myself&I

Naan

Vendredi soir j’étais invité à un concert privé chez une copine (très bonne idée, à faire plus souvent tiens).

Le salon était méconnaissable, à se demander où les meubles avaient bien pu passer. Une petite quarantaine de personnes, trois artistes mélangeant rock blues trip hop cold wave, du bon ponch un pote avec qui partager un kebab et discuter, la soirée commence bien.

Petit concert d’une traite et sans bavures, nous retournons dans la cuisine faire le plein, c’est marée basse quand même. Et là une nana me scrute mais genre, fort très. Je tiens le regard et j’essaie d’y détecter quelque chose mais je ne vois rien. Je lâche de toute façon il y a son mec le type avec qui elle est ce soir pas loin.

Je retourne à ma discussion musicale et quelques minutes plus tard, elle arrive. Je commence.

-Bonsoir…

-Bonsoir…

-…

-… C’est du shit que tu fumes ?..

-… Non c’est de l’herbe…

*yeuzes qui brillent*

-…

-… Tu veux ?

– Merci…

Un ange passe dans le brouhaha enfumé. J’enchaine.

-Vous, tu… Dans la vie ?

– Je suis blablabla et je travaille avec mon blablabla.

On discute 5 minutes le temps que le joint face le tour du couple et me revienne. Bonne ambiance toujours. Je retourne dans le salon discuter avec mon hôte. Un mec qui me zieutait aussi du coin de l’oeil me demande s’il reste du pétard qui tournait… Et non bien sur…

Quelques verres de vin blanc plus tard il est l’heure. Je me rentre tranquillement, longeant le canal St Martin tout silençieux… Je repense à cette petite anecdote en souriant me sentant plutôt valorisé par mon éthique sur ce coup là. Un peu affolé par l’intérêt que peut susciter une cigarette roulée avec de l’herbe de nos jours à Paris. Parce qu’à aucun moment je n’aurais pensé que c’était pour ça ce regard si long et envieux…

Je monte dans le trom’ m’assoit, lève la tête et voit ça:


Oui ba oui. 

Alors la question que je me pose c’est: qu’est ce que vous attendez de moi Marcel et cie ?

Que je manifeste avec des feuilles de ganja autour des parties génitales devant l’Elysée ?

Que je fasse une Cannabis Cup à moi tout seul avec tout le vieux pneu vendu par nos super vendeurs en guise de protestation ?

Que je joue au Semeur "THC" Masqué ? Ou que je m’attache solidement aux grilles des entrepôts OCB afin d’avertir l’opinion publique ?

Cette année, c’est le moment de bouger. Naan sérieux.

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Music

Humeur full of possibilities

Santana Eternal Caravan Of Reincarnation, album Caravanseraï 1972

Aucune guitare stridente sur cette intro. Juste la parfaite illustration sonore de cette pochette, les claviers en guise de soleil, les guitares en brise chaude sablée et la basse en marche lourde. Un chef d’oeuvre de fusion musicale à écouter du début à la fin et ceci n’est que le début…

 

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Me Myself&I

Le monde tourne mal partie III: Les générations

Ou les frictions spacio-temporelles inter-générationnelles.

(ouais attache ton slaïp, c’est parti pour de la tempête de cerveau; première partie les meufs , deuxième partie les mecs içi; post tapé en octobre et remanié now)


Vieillesse et jeunesse sont dans un bateau… 

En écrivant cet article je me suis rendu compte que ces questions de générations étant fortement ancrées dans l’espace et pas vraiment déplaçable à l’envie: chaque pays à son histoire et sa version des liens entre les anciens et les jeunes. Ce que je décris est du coup valable pour la France mais pour les autres ce doit être différent.

Néanmoins s’il y a bien un paradoxe partagé partout dans la vie sociale occidentale c’est bien celui là: l’enfant, la génération future est intouchable et au dessus de tout: règne de l’enfant-roi, crystallisation de son pouvoir à travers la condamnation sans faille de la pédophilie et même sans aller si loin, de la fessée. Pourtant les enfants on les entube tout le long de notre vie avec le sourire. Parfois à la moyenâgeuse avec pince monseigneur rouillée. Pas directement non… De manière invisible, latente et visqueuse.

10 ans… 20 ans… 30 ans… A chaque dizaine la naïveté diminue tandis que l’empathie suit le même chemin. On vit avec les siens, c’est à dire plus ou moins ceux de notre génération, un peu au dessus et un peu en dessous. En général ça s’arrête là, sauf exceptions bien sur. Au début de notre vie c’est encore plus violent puisqu’il arrive qu’à l’école on ne parle même pas à la classe d’à côté.

Pourquoi est ce qu’il est si compliqué de maintenir des relations inter-générationnelles ?

Je pense qu’on est très mal préparé d’une manière générale à l’âge adulte, cet âge où on comprend vraiment ce qu’est la désillusion. Qu’en y entrant c’est souvent assez douloureux: si on a pas été déjà un peu dégoûté par les précédents des parents, frères et soeurs, toutes les premières expériences les stages foireux les petits jobs nous bouffent nos premières ambitions et volontés d’un monde meilleur: un monde où tout va bien "ouais, mais déjà faudrait que je croûte et que je m’en sorte !" se dit-on.

C’est un premier pas vers le repli générationnel. On s’assoit entre personnes d’à peu près le même âge et on se dit "monde de merde", par dépit et en se disant que ce n’est pas de chance.

Pas si sur. Le monde dans lequel on évolue aujourd’hui est celui que nous ont laissés les générations précédentes. Et qu’ils continuent de nous laisser.

 
Ca a l’air dégagé mais en fait, non. It’s a trap!

Vu qu’on en parle beaucoup en ce moment, pourquoi on se retrouve avec une dette qui a commencé à se creuser en 81 jusqu’à aujourd’hui alors que nous, nés à peu près à cette période ou après on a pas l’impression d’y avoir goûté à ces centaines de milliards ?

Cet argent a servi et sert pour les générations précédentes. Pour nos parents, nos grand parents, on maintient un système qui nous les enfants, nous baise assez royalement il faut bien le dire vu que pendant ce temps là on ne fait rien pour nous (système scolaire non rénové pour le XXIème s., secteurs d’avenir gravement délaissés et j’en passe).

Et ça ne fait qu’empirer mécaniquement.

Exemple avec le marché du travail.

Mes parents ont commencé à travailler fin 70s début 80s. Chômage inexistant. Stabilité directe (mon père a dû acheter sa maison un peu avant 30 ans). Pas de réformes or on savait déjà que les années à venir allaient être euh, moins drôles.

Mon cousin a commencé à travailler début 90s. Galères, petits boulots, chômage en pleine hausse. Stabilité au bout d’un certain temps, achat de maison après 30 ans. Pas de réformes (multiplication de contrats pourris, modifications du CDD bref Tonton fait du trompe l’oeil) mais on commence à se dire qu’il faudrait quand même.

Moi j’ai démarré en 00s. Chômage chronique, concurrence mondiale âpre, contrats aidés inefficaces (emplois jeunes) la totale. Je m’en sors tout juste en travaillant dans un secteur dont le marché a DOUBLE depuis 2000, mon père ne s’en remet pas lui qui a connu le plein emploi. Toujours pas de stabilité et toujours pas de putain de réformes (enfin j’espère que si si si si si).

Pourquoi ? Pour sauver les culs de nos parents -et surtout des adultes qui n’ont pas prévu leur avenir seuls- et les laisser mener une retraite paisible alors qu’ils devraient nous aider -en bossant pour ceux qui ne le font pas par exemple- plutôt que nous laisser crever avec les dettes. Dont on va faire quoi ? Dans la plus grande intelligence, les transmettre gentiment à nos enfants, je suppose. Vous savez, ces être si chers… Comment ça se transmet concrètement ? Par des salaires de merde (et toutes les répercutions que ça implique) et une rigidité économique requise pour palier le soucis de trésorerie afin de faire les chèques pour les papy boomers. Merci les générations des 50s et 60s, merci l’après-guerre d’avoir fait copuler les gens à outrance.

Mais le pire je crois est qu’il existe un espèce de phénomène de compression: du fait qu’on vieillisse par la force des choses, on passe d’une catégorie à l’autre et puis voilà. Problème résolu de lui même. Mine de rien c’est une catastrophe qui nous apporte bien de paradoxes sociaux de ce monde.

 
C’est moi, EMO Y… 

Exemple de compression toujours dans le monde du travail, aujourd’hui j’arrive à m’en sortir en jonglant entre tout les types de contrats nécessaires pour faire mon job. En moyenne en France il faut environ 8 ans pour décrocher son sacro saint CDI. Je suis dans la moyenne et surtout, je me rapproche de la date fatidique: je vieillis, l’expérience s’engrange, je suis de plus en plus séduisant, je risque de me faire chopper en CDI. Mécaniquement encore une fois (c’est pas faute d’avoir essayé entretemps pourtant).

Donc je pourrais tout à fait me dire que je m’en fous grave des jeunes qui comprennent pas pourquoi au bout du xème contrat rondement mené, on ne les prend pas et qui ne se révoltent même plus contre ça d’ailleurs (ce qui est assez peu encourageant). J’aurais même envie de me dire -dans la plus pure tradition française judéo chrétienne- que c’est normal, moi aussi je suis passé par là et que ça me fait plaisir de les voir maintenant en train de ramper et mouiller de stages en stages hahahahahahahahaha.

Sauf que bon… Je préférerais qu’ils évitent cette galère, qu’ils montent leur boite, développent un business et me fassent bosser. Ou que je puisse faire pareil et embaucher des anciens et des djeuns. Plus d’interactivité et moins de friction. Fraternité quoi. Mais les étudiants et les lycéens en cette fin d’année se sont battus pour le statu quo, malgré les avertissements des anciens passés par là (la loi Pécresse est bonne, c’est pas des conneries).

Pendant ce temps une autre génération se plaint pour trois ans et demi de travail en plus. Je suis sur que les fonctionnaires de mon âge ne sont pas aussi à cheval sur ce principe d’acquis que les anciens. Putain j’espère.

 
Cassure inter générationnelle… 

Ca me rend ouf cette absence de respect -dans le sens intérêt commun, pas le respect pour le respect- envers ceux qui ont vécu avant, tout comme comment ces derniers se tamponnent le coquillard de leur lendemain, notre aujourd’hui à nous.

On est tous inter-connecté, il faut en profiter plutôt qu’essayer de lutter contre. Je sais que pleins de pessimistes me diront que c’est une vision kikoololbisous du monde mais ce sont souvent les premiers à pâtir de l’injustice et à jouer les fatalistes (monde2merrrrde) comme décris plus haut. Tss.

Une des tactiques de balayage (afin d’éviter toute "responsabilité personnelle") de ces discussions socio-culturelles est de tout mettre sur le dos des gouvernements successifs. C’est leur faute picétou. Sauf qu’ils ne sont que des interrupteurs, pas très bons en plus et font passer ou bloquent l’électricité qu’est la société, c’est tout. Ou alors on colle tout sur le dos d’une pseudo "déchéance occidentale". Trop facile. J’analyse notre manque de fluidité sociale de la manière suivante:

Les anciens ne veulent plus apprendre. Ils se lassent et se basent sur ce qu’ils savent déjà et qui marche encore à peu près bien (ou le croient). Pourtant la vie évolue et leurs connaissances peuvent être périmées que ça leur plaise ou non. En France (et dans une moindre mesure en Europe) cette génération bo0m a une véritable réticence au changement et à l’évolution. C’est sans doute le plus difficile, c’est vrai. Encore plus dur, changer pour le bien des autres (genre trier ses déchets ou ne pas acheter de vêtements fabriqués par des gamins) alors que ça nous donne du travail en plus.

Ou plus encore, changer sa vision du monde: je vais paraître un peu atroce mais des fois je ne comprends pas comment on peut travailler trente ans dans une société, n’avoir quasiment plus aucune obligation (maison ou enfants) et ne pas avoir prévu -ou ne pas admettre- que le vent puisse tourner (combien d’années qu’on nous parle de mondialisation et de ce qui en découle ?). Trente putain d’ans. Trois dizaines d’années sans prévoir, pour ma génération qui a du mal à avoir de la visibilité sur deux ans qui a dû faire face au sida et qui fait avec, des fois ça parait surréaliste ce manque de flexibilité, ne serait-ce que d’esprit.  

Brouillant encore plus les cartes que les anciens qui ne veulent pas évoluer, les jeunes qui ne profitent pas des évolutions précédentes (parce que oui quand même il y a aussi du mieux à chaque fois mais c’est terriblement mince).


X like…uh…  

Ma génération qui a vécu la chute du mur de Berlin et qui vit au quatre coins de l’Europe voir du monde comprend mieux les enjeux globaux et n’a pas de mal à se fixer sur un axe global-local (plus global que local d’ailleurs vu la séduction économique de la France). Par contre pour les générations d’après 85 j’ai comme l’impression que le sentiment est violent et amer: si c’est la merde en France c’est à cause de la mondialisation, de l’Europe. So fuck them, repli sur nous mêmes. Ou, c’est la merde en France je me casse direct là où on peut bosser avec moins d’impôts merci. 

Je pensais qu’avec une génération élevé aux dvds et au web, l’anglais passerait en seconde langue facilement, que cette génération serait encore plus à l’aise avec l’axe global-local, réduisant les écarts. Pas vraiment. Le sms, la francisation outrancière par peur de perte culturelle (mél, courriel je m’y ferais jamais) la télé aux émissions bien de chez nous (Star Ac, Morning Live haha) et ses stars locales de la réalité ont eu raisons de mes idéaux à la "we are the world, we are the children" façon Daft ou Phoenix. Parce que je pensais que l’Europe aurait envie de se connaitre et de fusionner et que ça se ferait en anglais de course. En fait chacun reste farouchement de son côté du Danemark qui n’a pas adopté l’Euro à la France qui ne lâche rien sur la PAC, jusqu’à la Suisse "je suis au milieu et je vous emmerde". On parle "d’OPA hostile d’un pays étranger" quand une boite italienne veut racheter une boite française, ça aide pas il faut dire. Les médias ont une immense force de sabotage.

Et dire que mon grand-père résistant voulait que mon père apprenne l’allemand "pour en finir avec ces conneries". Et moi en sixième on nous tartinait la face à coup d’Europe bleue étoilée. Les intentions sont là, il faudrait accélérer les actes.

 
"Désolé pépé mais faut que vous partiez"

En examinant les différentes générations françaises aujourd’hui. Mes parents et mon cousin reprocheraient à ma génération d’être une génération de branleurs du travail. Moi je leur reprocherais d’être une génération de feignasses à la formation: changer une habitude pour le meilleur, quand bien même le meilleur est sacrément mieux, mmmh nan je vais faire comme d’hab’. Ce sont eux qui nous ont planté grave dans les réformes, qui fait que maintenant oui elles sont douloureuses, merci les gars d’avoir laissé moisir, merci d’avoir un esprit rigide kikoletkipu. 

Nous (je vais dire 75-85, Wikipédia dit 61-81 dit Génération X) c’est vrai qu’on est pas des enragés du boulot ou disons qu’on module très rapidement mais c’est parce qu’on vous a vu à l’oeuvre les parents. Les copains portugais n’avaient pas forcément envie de se déchirer sur les chantiers comme leurs pères l’avaient fait. Etre en morceaux dans une belle petite maison durement construite après une carrière dans le bâtiment n’est pas spécialement attirant, surtout en grandissant avec Beverly Hills à la télé. Génération cynique ? Tu m’étonnes.

Les générations d’après (85 et + dit Génération Y) n’ont pas ces soucis. Elles apprennent très vite et n’ont pas peur de mouiller le maillot (à condition que ça leur plaise). Ce qui m’intrigue c’est leur difficulté à faire des choix et à prioriser des buts, ce qui semble être leur principal problème. Nées dans l’opulence la plus totale (en termes socios hein), ils sont condamnés à apprendre quelque chose que les générations précédentes avaient par défaut: l’autonomie.

On pourrait se dire qu’on devrait fonctionner main dans la main en exploitant le meilleur de chaque. Les anglo-saxons le font plutôt bien et c’est bien pour ça qu’ils nous niquent tout le temps: ils savent pertinemment que les jeunes savent mieux que les anciens ce qui va marcher demain. Demain qui se construit aujourd’hui. Alors tout le monde sur trois générations, au boulot ! 

La boite dont tout le monde parle Facebook qui fait 100 millions de dollars de chiffres d’affaire avec 50 millions d’utilisateurs, est dirigée et a été créée par un jeune de 23 ans sans doute brillant mais qui sans vieux pour lui donner du blé pour lancer son projet, n’en serait probablement pas là (et en France autant dire qu’il nettoierait encore les chiottes d’un Quick). Sans le lien inter-générationnel, c’est dead. Etsy, pareil. Google (financé par Andy Bechtolsheim, président de Sun et ancien de l’université privée Stanford d’où viennent les fondateurs de Google, on en revient à la loi Pécresse) pareil. Et tant d’autres.

Je pourrais vous parler de PJ Harvey, décollant grâce à sa participation et à son intégration au sein d’un groupe dont les membres avaient tous plus de dix ans de plus qu’elle. 

Je pourrais également vous parler de Dr Dre lancé dans sa carrière musicale par un vieux producteur juif (à gauche en compagnie d’Eazy-E) quasi à la retraite qui s’est dit "ouais, je vais faire confiance à ce type qui fait le guignol avec sa troupe de danseurs aux vêtements multicolores" pour sortir le premier album de NWA (Niggaz With Attitude) et lui payer ses premières avances sur recette. 

C’est énorme sérieux. Imaginez François Feldman produire le premier Ministère Amer et faire la promotion de "Brigitte femme de flic".

Bref la France est vécue (et en apparence vue) comme un pays avec le coeur sur la main et progressiste mais le détail du tissus social français montre plutôt l’inverse et un manque fort de générosité et de confiance envers les autres dans la vie de tout les jours. Avec une dose de mauvaise foi gauloise traditionnelle. et là je suis sur que vous avez des exemples, voilà les miens.


Le chantier en bas de chez moi: toutes les semaines il y a un embouteillage causé par une voiture mal garée. Vous pouvez voir qu’en bougeant ce putain de tas de parpaings, posé là et n’ayant jamais servi en 12 mois il y a moyen de dégager de la place. Vous croyez que les ouvriers l’auraient fait ? Non. Ils matent les voitures faisant hurler leurs klaxons (imagine t’es pressé tu ne sais pas pourquoi c’est bloqué et tu ne bouge pas pendant 10 minutes) et se marrent. Et pourtant c’est pas la place qui manque sur le chantier. J’ai eu idée de les déplacer mais tout seul c’est du boulot alors qu’avec un tracto-pelle ça prend 5 minutes. C’est génial.  

La générosité de tout les jours est vraiment absente. Je repense à samedi en faisant mes courses, 14h, 10 personnes cinq caisses, une caissière. Déjà tu apprécies la générosité et la flexibilité de la superette. Ensuite tu vois les gens (d’un certain âge) râler, grogner et fusiller du regard la seule personne qui travaille pour eux, la caissière (jeune). Tout ces connards sont en plus capable -et franchement c’est sur ce genre de choses que mon pays me rend malade- de prendre leur putain de temps une fois que c’est à eux, genre je suis trop-ma-lin. Aux chiottes le pragmatisme qui consiste à se dépêcher quand il y a du monde peu importe ce qu’on pense ou ce qu’on aimerait faire. Truc de ouf.

Je vois aussi qu’à l’usure, mon père devient comme ça avec l’âge (ça y est il conduit vraiment comme un trou du cul régulièrement). C’est parti pour le repli et la lamentation d’un pays qui part en sucette pendant qu’il fait exactement la même chose…

Franchement, faut qu’on évolue

Liberté. Egalité. Fraternité. Aucune de ces valeurs n’est véritablement en vigueur en France en fait, on se prend pour des gens généreux en donnant au téléthon ou cinquante centimes dans le métro ? On serait des gros menteurs alors ???

La société construit beaucoup de vent. Dans la prochaine et dernière partie de cette aventure intérieure.

 

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http://Pirates.eu

 
Mad props

J’ai donc regardé les deux parties de Steal This Film, film sur les pirates des Caraïbes, de l’Europe. La première partie raconte comment The Pirate Bay, site bien connu des habitués du P2P avait été victime d’un raid de la police suite à une forte pression venant de la maison blanche sur le gouvernement suédois en 2006. Une semaine après l’arrestation le site était de retour à 100%. Le seul ennui pour les lobbys d’Hollywood, c’est que cela a créé une opinion publique suédoise très favorable envers le P2P, rendant The Pirate Bay plus fort que jamais, virtuellement indémontable désormais.

Les lois américaines ne sont pas les lois mondiales et les voir dans l’obligation de l’admettre -pour une fois- et de rentrer chez eux est franchement réjouissant.

La deuxième partie (liens directs, pour une fois que je peux linker à mort du torrent: Xvid, DVD, Youtube 1/5) est nettement plus intéressante puisque parlant de l’histoire qui se répète et de la culture de la copie qui est un fondement de l’apprentissage humain: on né, on utilise nos sens pour capter, on copie. La copie en elle même est un processus naturel et le fait qu’on puisse tout copier, tout mélanger et remixer est sans précédent dans l’Histoire.

Sauf cette histoire de copyright (imprimerie, phonogramme, radio, cassette audio, VHS…) et c’est en France que cela a commencé (quand on avait des couilles d’acier pour défendre une liberté), quand la presse permis de faire des copies de livres et de les distribuer partout à travers le pays au moyen-âge. C’est le passage d’un pays à tradition orale à une tradition écrite. Et ça change tout car les gens accèdent au savoir sans qu’il soit détérioré peuvent le lire et le relire. C’est ce qui a intellectualisé la France pour les siècles à venir quand même.

1535 François 1er fait interdire l’imprimerie sous la pression de l’Église car considérée comme « subversive » et « libertaire ».

L’institution de l’époque n’aimait pas ça non plus, cette liberté. Tu m’étonnes un truc qui permet de lire des blagues, du cul et pas notre père qui êtes aux cieux, ça niquait un peu leur business. Et j’imagine qu’à cette époque un raid Chrétien devait se finir en écartèlement, pas juste avec une convocation au tribunal.

Aujourd’hui l’institution s’appelle Mega Corporation, une sorte de monstre hybride avec de l’entreprise (Hollywood), du syndicat (MPAA) et des bouts d’association (SACEM) dedans et de la morale religieuse pénible (tu ne voleras point… Je vole pas, je copie) autour. Qu’ils s’adaptent ou qu’ils meurent bizarrement, ils ont choisi la deuxième solution.

Je fais parti de ces gens qui ont largement profité du P2P, pas pour les Bronzés 3 mais pour apprendre des softs et me perfectionner sur des skills informatiques. Tout ces pirates, mes petits frères en terme de génération (trop marrant de voir leurs têtes de d’jeun’s !), je leur dois énormément tout comme ces millions d’anonymes qui partagent des choses intéressantes sur le web.

Tout ce savoir et cette connaissance libre, vont je pense tuer les derniers pans de civilisation basés sur la tradition et l’arbitraire. Les religions se rebiffent quand le Savoir avance.

Et vu la lame de fond… Ben je crois qu’on va finir par se les faire.


So are U readay?

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Me Myself&I

Douce France, mais bouge !

LYON (AFP) — La police a verbalisé vendredi soir un client d’un café à Lyon, dont le patron avait décidé mercredi d’entrer en "résistance" face à la nouvelle loi anti-tabac, a-t-on appris auprès du gérant de l’établissement.

"Quand les policiers de la BAC sont arrivés, une quarantaine de clients fumaient, mais ils n’en ont verbalisé qu’un, qui se trouvait au bar", a déclaré Christophe Cedat Cedat, gérant du café 203. La police a dressé un procès-verbal de 68 euros au contrevenant.

Selon le patron du café situé dans le centre-ville de Lyon, une vingtaine de policiers étaient présents "pour une opération de communication" et sont repartis rapidement.

"Ils ont pris mes coordonnées et m’ont dit que le tribunal administratif m’enverrait à mon domicile le PV (pour "incitation" à l’infraction, ndlr)", a-t-il précisé.

Interrogée par l’AFP, la commissaire de permanence à l’Hôtel de police de Lyon a confirmé les faits. Elle a dit avoir été contactée par une association pour le droit des non-fumeurs signalant que "tous les clients du café 203 fumaient".

Super notre pays. Quand il faut dénoncer les violences urbaines d’un quartier difficile et donner des noms, il n’y a personne. Quand il faut dénoncer un propriétaire d’un lieu privé carrément, il y a une assos. On a une vraie culture de la délation-sans-risques.

«Soyons réalistes, demandons l’impossible!» clamaient en 1968 les étudiants du haut des barricades. Mais c’était la préhistoire. Aujourd’hui, le conformisme est de mise: 1 jeune Français sur 4 juge «important de ne pas se faire remarquer dans la vie», tandis que 1 sur 2 – 54%, record mondial! – estime que «le regard des autres est déterminant» dans ses choix professionnels. Plus sidérant encore, cette donnée relevée par le sociologue (1) François de Singly, professeur à l’université Paris-Descartes: «Parmi tous les pays étudiés, seuls les jeunes Français considèrent que l’obéissance est une valeur plus importante à transmettre à leurs enfants que l’indépendance

Enquête Express. Et la question qui tue:

La France est solidaire dans notre imaginaire.

 

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Soleil levant

Des articles en profusion chez Gamasutra. En plus les com’ sont ouverts ça sera toujours plus facile de dire un mot que chez Kotaku.


"Ces sourcils…" 

Une interview avec le créateur d’Harvest Moon Yasuhiro Wada, le succès de son jeu qui consiste à jouer au fermier, son message personnel (n’oubliez pas la nature !)… Ou en gros comment faire des jeux avec des thèmes inédits.

Un article sur le zen gaming, par Ian Bogost game designer de renom et chercheur de talent (j’ai pas son bouquin, oui j’ai honte). Pour penser zen, pensez Solitaire, jeu sans stress. J’ai toujours eu un faible pour ce genre de jeux -ou de gameplay-, ca détend mieux que d’avoir un corps totalement passif devant un écran… Du challenge ok mais quand j’en veux plus je veux pouvoir me ballader dans ces univers si uniques, de Test Drive III en roulant le long de la côte sans bourriner pour échapper aux keufs, en passant par Tony Hawk en ridant tranquillement sans chercher à faire le highest combo. Voir arracher les mauvaises herbes dans Animal Crossing ne rigolez pas hier j’ai été surpris de faire ça un bon quart d’heure pendant que je pensais à autre chose.

"to create new ways for non-musicians to experience the unique joy that comes from making music."

C’était la mission première d’Harmonix les créateurs de Guitar Hero et Rock Band. Interview over the phone des débuts d’un succès populaire sans précédent.

Monsieur Silent Hill parle:

"People who design games are seen as creating interactivity, and I think musicians should also be recognized as part of that… what should I call it — entertainment group? Something like that.

It should be recognized in a different way… maybe it should be a new category, but sound and music creators need to be thought of as part of that interactive creation process from the beginning. I think if you do that, something different will happen, just from a change of project perspective. I’ve always thought you should get everyone thinking about the interactive and creative aspects of the game together, from the very beginning."

Tu as raison x1000 Akira mais tu sais, les producers ont vraiment les oreilles bouchées. Par contre quand tu dis:

"One is that the development environment in Japan is divided into developers and publishers. Publishers have to create a game in a short amount of time at low cost, and it’s a lot of pressure on them in that respect, and they pass that on to the developers. So basically it has to be done as quickly and cheaply as possible. And the people doing this are getting old like me. And tired! And the salary isn’t that great. […] I look at a game magazine, and I see interviews with the "important creators," like Mr. Sakaguchi. He’s a great game creator, but he’s not young. And I don’t see many young game creators in Japan. Then I look at the west, and I see all these young guys coming up so fast, it’s just amazing."

C’est vrai et pas vrai. Les créateurs européens dans la presse sont toujours les mêmes depuis que j’ai 10 ans (Peter Molyneux ou Fred Raynal) alors c’est pareil qu’au Japon. L’afflux de jeunes dans l’économie du jeu dans le monde occidental nous donne des jeux à la pointe technologique certes, mais qui perdent leur focus sur la finition (aucun jeu récent n’est exempt de défauts assez graves) là où les japonais, vieux, avec de l’expérience, ne s’encombrent pas de soucis techniques et se focalisent sur l’essence: le gameplay. D’où des jeux pas forcément au top technique mais procurant un fun de tout les diables ou un challenge top niveau.

Bref l’occident a encore du chemin à faire parce que le très haut niveau graphique ne suffit pas pour cacher les grosses faiblesses de gameplay ou le manque de synergie.

Il me reste ces 21 pages sur quelques développeurs coréens à lire.

Ah et une vieille news (un mois, une éternité réseau), les créateurs de Parappa sont de retour pour un jeu exclusif sur Wii.


And I’m sure it’s gonna be funky… (Masaya Matsuura, musicien et game designer).

 

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Humeur 2008

The Emotions, So I Can Love You album éponyme, 1969

Oui vraiment pas d’actualité mais en tombant dessus hier, je me suis dit que ça le faisait carrément comme intro pour une nouvelle année. Enregistré alors qu’elles étaient encore au lycée, les paroles sont signées par la plus jeune des trois, Sheila. La musique est signée Isaac Hayes et David Porter, la pureté d’un son né d’un endroit pas comme les autres, bourré de tension mais aussi porté par une grande ferveur et chaleur humaine: Stax records. Alors chers lecteurs et chères lectrices…

Stay right here, so I can love you… 

Bonne et heureuse année 2008 !