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Me Myself&I

Ce que je fais. Srsly.

J’écrivais en cette fin d’été merdique l’année dernière:

"Exemple de compression toujours dans le monde du travail, aujourd’hui j’arrive à m’en sortir en jonglant entre tout les types de contrats nécessaires pour faire mon job. En moyenne en France il faut environ 8 ans pour décrocher son sacro saint CDI. Je suis dans la moyenne et surtout, je me rapproche de la date fatidique: je vieillis, l’expérience s’engrange, je suis de plus en plus séduisant, je risque de me faire chopper en CDI."

C’est fait. Grand Chelem du contrat de travail franchouillard ? Done.


"Ca c’est bon c’est épongé… Ca, ça roule…" 

Huitième année de taf, je me fais chopper. Chuis dans la moyenne (tout comme j’étais pile dans la moyenne du budget cadeau à Noël avec deux cadeaux offerts qui font partis des grands gagnants des fêtes, la machine à expresso et les poelles Tefal; des fois c’est flippant quand même). Marrant de réaliser d’un coup qu’un des arguments de la mutuelle, c’est la protection du conjoint et/ou des enfants. ‘Pouvez po me convertir ça en thunes ? :p

Ca fait donc un petit mois que j’ai commencé. Etrange sensation. La première c’est le retour de la famille et des amis. "un cdi ? mais dans quoi ?", le genre de phrase qui me fait un peu comprendre que vraiment, personne ne croyait en ce que je faisais (et oui le DTC me taquinait), que personne autour de moi ne comprend l’intérêt du jeu et de l’interactivité à part moi ce qui fait toujours un peu mal au derche. Huit ans à travailler dans le game audio bien sur j’ai immédiatement sauté sur un cdi d’éplucheur de bananes… C’est presque un affront à la persévérance (ce qui montre bien quelle valeur elle a dans la société française) ce genre de réflexions. Mais ok, je le prends bien.

Il y a la deuxième phase aussi "alors heureux ? C’est bien maintenant t’es sorti d’affaire après avoir tellement galéré…", le genre de choses qui montrent vraiment à quel point le contrat cdi est au dessus de tout -une sorte de passeport pour le paradis avec conduite assistée, ABS et miss airbags- dans l’esprit français.


Ouais, cette année je vais pouvoir faire ça tiens. Rien, sur une plage. "truc de ouf" comme dirait ma mère (photo en plusse grand). 

J’ai pas vraiment galéré, j’ai peiné et lutté plutôt. La galère c’est les gens qui ne savent pas quoi faire de leur vie, ça c’est une vraie galère la dérive. Moi j’ai juste été freiné par un système de merde ultra frileux. Mais mon plan reste inchangé depuis le début, même s’il a été remis en cause plus que souvent, le côté foireux ne venait pas vraiment de moi.

La mine déconfite des potes intermittents du spectable quand tu leur annonce que toi, ben non t’es pas dans le même bateau. Mal à l’aise. Quand t’es en cdi, faut le cacher par respect pour… Les autres.

Donc pour rester cohérent avec mes idées, même si c’est quelquepart ce dont je rêvais (j’ai déjà fait l’expérience de me lever après avoir rêvé de parapher des bas de pages en couinant de bonheur, l’inconscient est sans pitié) depuis que j’ai commencé à travailler, j’espère toujours qu’on butâsse le cdi. Demain contrat de travail unique rétroactif et suppression du cdi, je signe des deux mains quand bien même je viens d’en signer un. Parce qu’en huit ans de l’autre côté de la barrière, je vois bien le problème. Et parce que je vis dans ce système moisi qui me donne envie de dire dorénavant qu’il n’y a pas de problèmes dans le marché du travail, regarde j’ai trouvé un cdi. Je lutte contre cet état d’esprit globalement ancré dans notre société. J’espère tenir et je sais déjà que ça va être dur. Je vais me ramollir et fermer ma bouche. Au moins j’aurais cette trace écrite.

Ca me révolte comme les gens n’ont aucun courage, comme ce débat et cette solution n’apparaissent nulle part alors qu’ils sont une priorité haute (logement toussa).

D’ailleurs j’ai surtout l’impression d’avoir signé pour des projets, plutôt excitants. Le "indéterminé" pour moi il vient de la date de fin de projet, pas d’une fin de contrat.

Evidemment je suis excité parce que ce cdi me permet de ne pas penser à quand je partirais en plein milieu du développement ou en ayant raté le début comme je l’ai trop souvent vécu (le cdd doit mourir aussi, c’est l’autre côté de la pièce). Et sans déconner putain, ça fait du bien (notez qu’un contrat de travail unique remplirait la même tâche).

Ne plus être externe, de facto exclu d’équipes de dev c’est le grand plaisir de ces derniers temps. Et j’ai -encore une fois, merci l’écriture bloggesque- une MASSE de choses à partager concernant les jeux, toute cette synthèse du milieu aujourd’hui elle me sert à mort je crois même que j’en fait halluciner quelques uns (je veux dire, je suis censé juste être "le mec du son"). Et puis les rencontres et les formations des djeuns… Opportunités, quand vous me tenez.

Bref bien sur je râle quand je réfléchis au truc mais sinon ça va de soi, je kiffe. Let’s work.

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