Categories
Me Myself&I

New Deck


Un pote les avait choisi pour moi. Royal Classe.

 


Dude, I have a dead body under my screws can’t you DO something please?

 


Here comes the sista (shaggy style). Look at those curves, damn baby!

 


“How do I look?” she said. “Almost as good as me” I replied. “Now let’s go!”

Categories
Me Myself&I

Too much contrast

Je veux prendre soin des choses. Je viens de finir la vaisselle, appart bien rangé bien propre, instruments au loin avec leurs petits chiffons autour du cou…

J’aime prendre soin. Par exemple la légalisation (même pas besoin de dire de quoi, c’est pratique quand même) c’est devenu depuis que je fais le prosélyte une véritable question de santé. Pour moi et pour toutes et tous bien sur. Vraiment. Vous penserez à moi quand il y aura des gros titres sur toute une génération touchée fortement par le cancer des voies aériennes.

Quand je voudrais que le jeu devienne autre chose que vidéo, autre chose qu’ado ce n’est pas pour me la péter ou parce que je fais du son c’est principalement parce que je veux prendre soin du truc, pas le laisser mourir ou prendre une mauvaise route, vu sa force ça serait quand même bien dommage. Or si vous avez lu mon dernier post sur Heather Chaplin vous voyez que beaucoup pensent qu’il ne faut surtout pas réfléchir à ce genre de trucs et qu’il vaut mieux balancer la purée dans sa sale tête de biatch. Ce qui me fait penser à quelques racines féministes.

Prendre soin ça veut aussi dire penser loin. Exemple tout bête, ces derniers jours temps de ouf, parc public blindé le midi. Subitement parce qu’il fait beau, les djeuns deviennent dégueulasses, genre vraiment à laisser trainer les grecs et cie. Avec le vent, charmant. On ne faisait pas ça au parc de la mairie vers 96-98 parce qu’on savait que le lendemain le banc serait plein de ketchup et qu’on serait bien comme des cons. La dernière fois avec un pote on a nettoyé le skatepark qui était dans le même état, ramassé les déchets de ces gorets.

Bref, je ressens ce grand contraste, cettre grande différence entre ce que je crois qui tend à aller vers ce qui marche et le monde, vautré dans sa grosse inconsistence.

Encore plus avec des trucs auxquels je ne pense pas aux premiers abords, comme cette satané solitude de couleur de peau qui fait que c’est super bizarre de voir des noirs toute la journée –nourrices, caissières, vigiles, mcdo, livreurs, ouvriers, balayeurs sous terre-, d’être dans mon équipe de travail celui qui “fait faire”, “le visionnaire, le relou qui tanne et qui veut du RID (rapid iterative development)” alors que les gens de couleur n’ont jamais vraiment de responsabilités où que je regarde ce qui fait que j’ai presque du mal à tenir ce rôle tellement la société me dit “tu devrais être dans ton arbre avec les singes de ton espèce”. D’être avec mes deux teléphones portables blingbling  au bois de vincennes en train de cogiter un level design, sans doute pris pour ce que je ne suis pas, fournisseur de *tuuut*, vous savez le truc là… Ah merde, faudrait peut-être bien financer des recherches. Et pendant ce temps, le couple à l’aura quasi divine en ce moment… Haha-haaaaaa..

Vraiment l’impression de me prendre des tartines dans la tête. Des tartines qui me disent “t’as raison mais sérieusement, t’es pas normal”. La normalité d’une société un brin vrillée, c’est quand même pas ma faute…

Categories
Me Myself&I

oh il est tard

Il y a trois états d’existence.

-Ne pas savoir.

-Faire.

-Finir. 

Tiré du manifest du done.

Ben c’est dingue le nombre de cas où aucun des états n’existent. Super fatiguant.

Trop souvent je crois qu’il suffit que les gens sachent pour que ça bouge facilement. Parce qu’évidemment tant qu’on ne sait pas, pas de reproches ça serait injuste. Mais à partir du moment où on sait.. Au moins on tente.

Or j’atteins le fond: je sais, je fais, j’essaie de finir un maximum, je suis à mon compte, je “dirige” une micro équipe de dev et ça reste toujours grippé et lent et laborieux. Moins qu’avant et tout mais la dynamique fonctionne mal si je ne fais pas beaucoup d’efforts, voir si je ne me coupe pas en deux: là par exemple pour un devis honnête on me dit –pardon on me fait comprendre- qu’il faut que je m’aligne sur moitié moins… Pendant ce temps je reçois les courriers pour les taxes locales…

Un peu comme si j’étais seul à courir sur le terrain. Pourtant j’adore le travail d’équipe, j’aime filer le coup de main qui va bien, j’aime aider et m’atteler à un truc mais en retour je veux pas du blabla je veux du done. On se fait des passes, une deux tactac. Pas d’coup’d’pute merde on s’auto-baise sinon.

Je comprends pas l’intérêt de buter la dynamique de relation. La volonté de faire en sorte que ces relations soient pyramidales et surtout pas équilibrées ou basées sur du solide.

Nan mais c’est mon tort de ne faire parti d’aucun groupe. Le tout le monde ou bien l’individu, c’est seulement sur le papier.

Ca me terrorise. Ca me rend aphone.

Categories
Me Myself&I

La planche

Une copine me disait récemment: “il faut trouver sa tribu”. Ouais, facile à dire –elle elle a juste à se glisser au Pulp- mais avec un esprit résistant au formatage j’en ai jamais trouvé. J’en ai goûté pas mal.

La tribu du skate reste the best of the best.


Une petite partie de la team. Le nain est devenu skater pro. Good ol’ times 

Comment dire.. Je ne me suis jamais senti autant respecté qu’entouré de skaters en train de faire ce qu’ils ont à faire. C’était il y a un peu plus de dix ans et j’en garde un sacré souvenir. L’arrivée des skaters, rdv à 14h: en bus, en skate, à vélo, en voiture, seul, entre potes, accompagnés de leurs parents, en minivan (héhé)… Chanmé.

La “tradition” qui veut que quand tu es nouveau sur le spot, c’est comme si tu ne l’était pas. Pas d’échelle sociale à grimper. Tout le monde va passer te dire bonjour, checker ta pogne du skateur qui skate tellement bien qu’il pourrait complètement t’ignorer au mauvais skater qui pourrait se foutre de ta gueule toi qui commence. Tu es jugé sur ta dévotion à rider, sur ton envie d’y arriver. Le plus important quoi.

Le mélange. Le mélange fabuleux de toute la variété de corps de couleurs et d’âges: grands gros minces, asiatiques renois blancs rabzas petits, 12 ans à 30 ans.. Le tout avec une bonne humeur et une bonne ambiance. Aucune “tribu” ne m’a jamais offert ça. C’est con à dire, mais le Liberté Egalité Fraternité au plus haut.

Le respect mutuel vraiment fort lors d’une bonne session, avec les gens qui se motivent entre eux, qui se conseillent qui créent ensembles des obstacles à passer, à grinder, à slider.


Yeaaah! fait la foule quand Rondoudou replaque. 

Pas de pyramide sociale sauf celle assez logique de l’âge. Pas de je me la raconte sur mon taf, que des gens humbles et bon esprit. Je crois que c’était vraiment le lieu et le moment, en tout cas c’était fantastique et tout pareil que dans les cassettes 411.

FB m’a permis de recatcher les gens de l’époque, hop re skate. Re ça fait trop du bien. Re eh mais c’est une drogue en fait ! Et tout ce que je décris plus haut est toujours là, avec de nouvelles têtes. J’ai retrouvé un “petit” skater de l’époque –25 ans now- qui se souvenait grave de moi et je me souviens de ses yeux qui pétillaient quand on l’encourageait et qu’il mesurait à peine plus que sa deck. Génial putain. Je regrette de ne pas en avoir fait l’année dernière avec deux collègues de taf, mais vous savez le cd-iii..

L’activité en elle même… A la différence de tous les sports “extrèmes”, le skate est abordable à toutes –ce flip back à 1:20 dlabooombe- et tous. Véritable démocratie. Skater oblige à se concentrer, impossible de faire semblant. Etre obligé de faire le mouvement parfait, tel un samouraï un danseur ou un pratiquant d’art martial: tout sortir parfaitement, d’un coup. La sloppyness est tout de suite réprimandée avec une bonne tranche de planche à toute vitesse dans le tibia si tu fais mal ta figure genre en pensant à autre chose. Le multitask en skate, c’est mort. Etre bourré ou fonsdé, c’est mort. Discuter, c’est mort.

J’avais vraiment besoin de ça ces derniers temps. Avoir mal pour de vrai, physiquement quand je merde. D’autres devraient aussi *tousse*

Ne sous-estimez les gens de la planche. Certains sortent même des théories extraordinaires (non moi plus j’y comprends rien mais ça a l’air passionnant).

Il y a quelque chose dans le fait de glisser de côté. Essayez.

Categories
Me Myself&I

bouffe couche louche

Je rebondis sur un post de Larcenette.

Evidemment, j’ai déjà eu l’occasion d’arrêter de fumer. Quelques semaines. Je n’ai pas mis longtemps pour avoir cette impression que je passais mon temps à manger comme le dit Larcy. Grignotage sur grignotage, gâteaux bonbons.. Hey c’est cool aussi. Ou pas (aïe mes dents).

J’ai vraiment le sentiment que consommer quelque chose qu’on aime, très régulièrement c’est humain en fait. Si on aime, on recommence. Il faut juste que ça ne gêne pas autrui quoi. Le cerveau veux à nouveau, rien à faire.

Tiens par exemple je refais du skate depuis peu. Ca fait deux jours que j’ai les chevilles qui crampent d’envie d’aller rider. Il ne se passe pas une heure sans que j’y pense ne serait-ce que trois secondes.

La semaine dernière, six jours d’affilé à Paris avec un big soleil –insane, insane- travail de l’esprit (faire des puzzles pour notre jeu, composer écrire), travail des jambes (ollie/nollie/pop shoveit/flip) et des bras (BASS). Lever tôt, repas équilibrés et tarpé diem le soir.


Voilà pareil que Miguel ! 

Ben je me sens complètement über bien après. Nickel, prêt à remettre ça, frais comme un gardon.

Alors je fais un métier que personne ne comprend, je fais une activité physique que personne ne pratique et je consomme une herbe que personne ne défend.

Je savais bien qu’entre ça et le radio/bière/foot j’allais me faire niquer.. Vous ne m’aurez jamais. Salauds.

Categories
Me Myself&I

Consultation bleue citron

Consultation européenne des citoyens français. C’était la semaine dernière. Il fallait faire part de ce qui vous préoccupe. ci-joint le screenshot du mail avec les résultats par nombre de votes:


Top 10 \o> 

Donc ouais en huitième position mon poney de bataille. Ce qui est bien mais pas top. Regardons les autres préoccupations.

La première, sous entendu “le nucléaire c’est le passé” euh… Alors certes pas mal de nos voisins sont sortis du nucléaire. Forcément, la France leur livre de l’électricité tellement on en produit: en 2005 on produisait 78,5% de notre électricité via les centrales à base d’atomes (p 14).  Sortir de cette filière énergétique alors que le potentiel de l’énergie nucléaire est grand n’a pas de sens. Il est impensable de l’abandonner, il faut au contraire plus de R&D, fermer les vieilles centrales et lancer des nouvelles etc. Il faut abandonner les trucs qui salissent le plus, pas ceux qui potentiellement peuvent ne plus salir du tout, produire mieux et plus longtemps. 78,5% les gens…

Donc bon en faire le soucis numéro un des français d’Europe je trouve ça bizarre. Il faut plutôt couiner pour que le solaire soit très vite l’énergie standard des maisons, ça ça me paraitrait normal.

Pareil pour les OGMs. C’est du croisement avancé, on fait ça depuis longtemps avec les plantes et quelques animaux –j’ai toujours trouvé ça super malsain chez les chiens- je vois pas trop l’urgence d’en faire le Mal:

La plupart des instances scientifiques internationales s’accordent sur le fait que les OGM actuellement autorisés à la production et à l’alimentation ne posent pas de problèmes sanitaires et écologiques.

Et pourtant, top 3 des préoccupations. Putain de médias à la con. Je retiens cette phrase du professeur Baulieu (allocution ici)

Qu’il s’agisse des organismes génétiquement modifiés (OGM),  de l’énergie atomique, des vaccinations, des hormones, le discours dominant aime faire la part belle à l’inquiétude ; chaque découverte est jaugée en terme de danger. On nous décrit des conditions sanitaires toujours plus menacées… en contradiction avec la révolution silencieuse majeure de notre époque que constitue l’allongement de la durée de la vie… Révolution unique dans l’histoire de l’humanité dont il est temps que nos pays se préoccupent sur le plan scientifique comme sur celui de l’intégration dans la société de ces personnes âgées et fragiles dont le nombre augmente sans cesse et dont la santé mentale et physique est tout simplement déterminante pour toute réorganisation sociale.

Touché.

Les points 2 et 4 sur les animaux… Non pas que je ne ressente aucune empathie envers nos amis les bêtes, je trouve ça quand même assez inconcevable que ça passe devant les citoyens eux mêmes. Même quand ça concerne la santé public comme le cannabis ou la planète elle même avec les déchets. Les corridas il y a un public j’y peux rien. Le droit de l’animal quand l’esclavage humain existe encore ça m’énerve quelque peu. Lisez le début de la proposition:

Il serait plus que temps d’accorder un réel statut juridique à l’animal qui, de nos jours, est encore considéré comme un "meuble" dans le code civil. Comment s’étonner alors que des abus, tous les plus cruels les uns que les autres, soient perpétrés à l’encontre de ceux qui n’ont pas eu la "chance" de naître humains…

Pleaaase.. Comment ça peut finir en quatrième position de ce qui préoccupe les français ??

Le point 5 est tellement vague que je ne vois pas en quoi il a de l’intérêt en tant que préoccupation. Ca fait un peu j’attends-qu’on-appuie-sur-un-bouton-pour-que-je-me-comporte-bien.

Le point 6 est bon et bien vu. Ca va en faire chier un paquet mais oui, il le faut absolument.

Le point 7 se tient (j’ai bien envie de visiter l’Allemagne, jamais je n’apprendrais cette langue) bien que l’anglais soit déjà là. Il faut absolument que l’on se démarque de ces sales rosbeefs et amerloques et suédois et hollandais bon bref, nous les latins il faut qu’on ne soit pas pareil j’imagine…

Le point 9 aussi, je crois qu’il faudrait surtout que la médecine en générale s’ouvre plus aux techniques divers et variées, aux produits divers et varié d’à travers le monde. Pour le bien de toutes et tous.

Le point 10, on se demande encore comment ça se fait qu’on lutte tant à faire rouler des voitures électriques. N’oubliez pas, la première voiture à dépasser les 100 km/h était électrique. C’était en 1899 et aujourd’hui en 2009 on ne sait toujours pas produire facilement, efficacement ce genre d’engin ? Bullshit.

Donc pour moi 8 6 et 9 seraient tout en haut. Surtout le 8. Vous ai-je dit que le huit devrait être en preums ? Au moins top 3.

Et c’est là où ça me fait bien marrer les réseaux sociaux: pas une personne n’a transféré ce lien quand je l’avais posté, malgré une large majorité de fumeurs occasionnels ou pas dans mes “friends”. Ventres mous de chez Mou !!

J’en ris là mais en fait ça me fout les boules. L’impression de me radicaliser alors que pas du tout, je maintiens juste ma position c’est totalement différent. Tout le monde me dit “oui oui à fond” mais personne ne bouge.

J’ai cette horrible sensation que l’éducation telle qu’on nous l’a servi ne sert à rien. Ca rend les gens beaucoup mais beaucoup trop sages. Les raisonnements sont parfaitement exécutés, l’action est inexistante.

Bien joué les gars…

Categories
Me Myself&I

I’m the godamn Ron Paul

Cette vidéo résume beaucoup de choses de ces derniers temps c’est dingue.

4 000 commentaires sur la vidéo et pas que des conneries.

La consistence du discours de Ron qui n’a jamais vu ni fumé de pétard de sa vie mais qui défend la liberté de choix basée sur des faits concrets (et donc la légalisation de l’amie Maryjane), le fait qu’il y est débat à la télé -ok j’en parle souvent mais les médias français vu la population de fumeurs de spliffs devraient en parler plus non ??- qui donne cette impression que putain, c’est possible là où chez nous parfois je doute pour faire court.

Le fait que ce soit un républicain évidemment, me donnant cette satisfaction dans le fait que les idées passent avant tout. Ton appartenance/apparence politique, rien à foutre osef grave. Si c’est cohérent, ça sera suivi si ça ne l’est pas, tu seras puni. Ron Paul va finir par se faire buter à force de dire la vérité et d’asséner qu’il veut de la transparence partout. Comment il me fait kiffer sur cette vidéo purée.

J’ai besoin de ces preuves par moment. Preuve qu’il y a des gens qui réfléchissent par eux même, first. Même quand c’est pas très malin (cf les commentaires). C’est plus important que de gober un discours qui parait intelligent mais qui en définitive est erroné.

Et dire qu’on a “inventé” la liberté d’expression en France, article 19 de la déclaration universelle des droits de l’humain:

Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Challenge everything. Freedom of speech, freedom of choice.

Categories
Me Myself&I

Tube de la mort

Je viens d’apprendre qu’il a un cancer de l’oesophage. 70 ans, au moins 40 à fumer et à boire du matin au soir deux frères morts récemment pour la même maladie au même endroit, autant dire que ça s’annonce mal. La chimio a commencé.

Je me souviens de ses gitanes maïs sans filtres. Paquet bleu gaz avec volupt blanc et ombre gitane noire. Les parties de belote enfumées et les ptis canons de rouge ou de blanc -on est pas raciste dans le sancerrois- de 10h00.

Il c’est le premier homme de ma vie. Pèpère.

Demain il faut que je me rachète une cartouche de clopes pour mes petits pétards. Et demain soir je serais sans doute torché bien comme il faut.

Oh irony.

Oh putain c’est bizarre ce soir.

Categories
Me Myself&I

PJ #2

J’ai fait ça vite fait ce matin.

.

Donc le concept c’est de se lever, d’aller prendre son instrument et de jouer. Bon presque, moi je prends d’abord une Ricoré en lisant des articles avant et là je tombe sur celui-çi, qui me fend le coeur en deux. Et puis ça m’énerve aussi, pour toutes les phases où on dit que c’est pire ailleurs pour les femmes et que donc ici, fermez votre bouche.

Laziness > World.

Anyway. Let’s jam (and think but I should not).

Categories
Me Myself&I

Contrats d’esclaves

Il y a un an, je signais le contrat français le plus recherché de tous les temps, le fameux cd-aille.

Aïe, exactement.

Premier constat: en dehors de deux trois cas particuliers, les potes de mon âge qui travaillent et qui sont indépendants vis à vis de leurs parents, proprios ou en passe de l’être etc, travaillent tous pour le public. Sauf les codeurs. Et encore.

La dualité cdd/cdi date des années 70. Depuis, le cdd n’a fait que être renforcé et de plus en plus utilisé au fur et à mesure que les règles du licenciement devenaient de plus en plus strictes.

Là est tout le paradoxe (là où on préfère se coller la tête dans le sable); pour faire en sorte que tout le monde soit sur un pied d’égalité au niveau du marché du travail, il faudrait simplement que le licenciement soit moins stricte. De plus le cdd touche particulièrement le secteur des services et de la connaissance vous savez, les seuls encore d’avenir (je vous conseille vraiment fortement ce bouquin, dispo en français) ou disons encore en expansion.

Effectivement la France traine des pieds dans ces domaines l’emploi est très précaire, là où des pays moins rigides à ce niveau tirent leur épingle du jeu.

Alors bon mon contrat n’a pas fonctionné, j’ai fait deux fois 3 mois de période d’essai pour m’entendre dire que finalement non. Je crois que toute mon âme voulait que ce soit le cas. Sorte de dégoût et de soulagement à la fois, bizarre.

Quand j’ai signé ce contrat, j’ai eu cet espèce d’impression de me sentir soudain en sécurité tout en ayant la sensation que je venais aussi d’enclencher la putréfaction de mon être. Comme si j’étais au chaud chez moi avec un zombie rodant entre ma chambre et mes toilettes. Can’t end well.

Mais j’ai laissé aller. Concentré sur ma tâche de faire un bon boulot, de rendre le logiciel vivant j’ai pour le reste tout laissé trainer: le soir je rentrais, junk food séries films et surtout pas d’action, plus d’efforts pour jouer de la basse tout le temps avachi etc. Il est vrai que les transports en commun, le traintrain quotidien usent et c’est là où tu te dis à chaque fois “ouais mais je m’en fous chuis en cd-IIIII \o/”. Bonjour la motivation de grand-père.

Je me souviens d’un truc horrible quand j’étais dans ce cas là: la discussion avec ceux qui ne le sont pas. Et qui t’envient, ne serait-ce que l’espace d’un regard de la part de ton interlocuteur, d’un coup tout vide. Assez terrifiant. Plus la presque impossibilité de ne pas être FIER d’être en contrat indéterminé… Moi ça me mettait super mal à l’aise. J’ai pas vraiment aimé ça, de faire un job qui me plait comme elle ou lui, de bosser comme elle ou lui de la même manière mais d’avoir tous les avantages et pas eux.


C’est bien mais tu peux toujours pas te loger. Ohlescons. 

Le cdd je ne lui en veux pas spécialement, j’ai pas mal gagné ma vie avec en 9 ans de taf. Je me rappelle que l’intérim quand j’étais étudiant c’était pareil, ça pouvait permettre de gagner pas mal de blé. Le manutentionnaire avec qui je travaillais se faisait ses 2 000 euros net via contrats chez Adecco.

Sauf que tu peux toujours pas bouger de chez tes parents vu que ces contrats sont nuls et non avenus devant un proprio. Ce qui est totalement dégueulasse vu que les cdi se sont largement rarifiés en trente ans que ces contrats existent mais que le besoin d’être logé lui, n’a pas bougé.

L’argent rentrant n’a pas d’importance, place au statut. Place à la pyramide du motherfuckin’ system. Place aux coups de pute et autres passe-droits.

Pour accéder à une situation stable dans une petite case de la pyramide en France c’est simple: il faut un cdi ou être en couple avec quelqu’un qui en a un (et en général les femmes vous êtes abonnées au temps partiel) ou travailler dans le public ou être en couple avec quelqu’un qui l’est. Celui qui a le poste de la sécurité “se fait chier” pendant que l’autre en situation plus précaire “s’éclate”.

Sérieux les stats autour de moi sont ultra flippantes à ce niveau c’est quasi du 100%. En province c’est 110% même. Du coup je vois des gens qui sont ensembles pour la raison principale de pouvoir vivre dans autre chose qu’un studio, pas spécialement parce qu’ils s’entendent bien ou qu’ils partagent véritablement quelques valeurs (naturellement, ça ne se dit pas ça). Les conséquences sont lentes et profondes. Les femmes seraient les premières à profiter de plus d’égalité, sans doute que beaucoup d’affaires se termineraient beaucoup plus vite sans dépendance financière -et de statut- envers l’autre etc.

Les générations précédentes nous ont dit “mais faites des études longues et vous serez sauvé”. My FUCKING ASS. Des milliers de bac +4 et plus se sont retrouvés bien niqués par les conneries des vioques.

Le système est pourri cherchez pas, études ou pas ça ne change rien. Il y a une énorme inégalité entre le cdi et les autres, point. Et ça moufte pas hein, on entend personne là-dessus. Le président voulait tuer la dualité indécente du contrat de travail français, tout le monde lui a dit de la fermer (alors que perso, j’aurais voulu l’entendre et le voir faire qqchose uniquement là-dessus). Il doit y avoir des intérêts cachés, genre la force du public qui à coup sur faiblirait si le contrat de travail du privé était sympa et bon joueur. Bref.

Le problème c’est qu’en trente ans de cette merde, les gens sont devenus dingues. Mes parents, génération “le chô quoi ?” pour eux le fait que je signe un cdi c’était la consécration.

 
Et les tickets restaus et la mutuelle et la clé pour les cafés pas chers..

On a descendu plusieurs bouteilles de champ’ entre la signature, la première période d’essai et la deuxième. Ils étaient trop jouasses, quand bien même je leur disais que la boite était pas très carré et que ça présageait des difficultés à venir. C-D-I osef !

Le problème c’est que le fait que je ne l’ai pas, que je m’en sorte autrement, plus indépendamment, ça leur en bouge une sans toucher l’autre alors que c’est maintenant que j’aurais besoin de cheering you know. Ils restent sur la déception du “ok, cruise control” raté. Il n’ y a pas de cruise control dans la vie. Pas pour ma génération,  mais ça ça leur passe au dessus de la tête.

Pour nous les jeunes actifs, ce cdi c’est devenu le piège de la mort qui tue: une fois que tu l’as, tu ne bouges plus vu tout ce qu’il t’apporte. Même si la boite te sous-paye, même si tu galères ta race dans les transports en commun, même si ton boulot te fait vomir parce que tu pourrais faire des trucs bien mieux. C-D-I mec !!

Et ça, c’est pour moi le pire de tout, le gâchis social, voir des gens talentueux baisser la tête et pourrir de la sorte à la cafette en mode COGIP, “impossibles à licencier” par la boite non plus. Statu quo le plus inefficace possible qui plombe le pays. Mais chuuut.

Une horrible culture s’est imposée: profite et branle un minimum.

Ce qui me fait halluciner c’est que personne n’est heureux plus de 3-4 ans à un même poste. D’après ce que je vois c’est déjà un extrème. Alors à quoi bon le côté “écrou en titane” du contrat ? Dans mon secteur ultra compétitif, ultra hardcore en terme de marché, cette sclérose et cette raideur ne sont pas envisageables. J’ai mis du temps à le comprendre.

C’est même plus le contrat en lui même le problème aujourd’hui je pense, c’est l’attitude générée qui fait que les boites feront tou
t ce qu’elles peuvent pour ne pas embaucher avec. La COGIP zombifiée au secours. Pas entre trentenaires de l’industrie du logiciel c’est pas possible. Ben si, chez quelques rares boites du secteur à embaucher avec ce statut c’est ça. Ca m’a fait flipper moi qui sortait de la jungle. Merde des gens qui ne s’intéressent même plus au domaine et qui comptent les jours voir les heures comment dire, ouaaaaa. En fait tous les cdis dans mon milieu se sont tous transformés en quelque chose de moisi qui pourri à plus ou moins vive allure selon le caractère de la personne. Vous aussi ? Fear mon gars, fear.

Les compétences se rouillent, les idées ne fusent plus.. C’est la paupérisation de l’esprit quoi. Dans le domaine du computer game (R&D + innovation) il est n’est pas possible de se le permettre. Sauf dans quelques boites aux poches bien remplies et qui se vident à vitesse grand V en temps de crise (cf les 40 milliards de fermetures de studios de dev et les licenciements qui vont avec mais au moins aux US ils peuvent retrouver du taf ou créer de l’activité plus rapidement).

Alors je sais, de l’autre côté il y a un autre système qui aimerait bien qu’il y ai qu’un seul contrat de travail: les banques, comme ça elles nous fourniraient des crédits à gogo et nous feraient payer des agios de oufs comme aux US avec tout ce que ça leur profite, et tout ce que ça nous coûte.

Il y a sans doute un équilibre à trouver. Vite avant que toutes les personnes qui souhaitent faire des choses se barrent ailleurs. Oh merde l’exode a déjà commencé. Et ça me titille parfois.

Depuis l’année dernière je n’ai jamais autant pesé le pour du contre. Et ça me fait chier.