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The Soul of a Man

Hier j’ai visionné le DVD The Soul of a Man, un des docus de la série sur le Blues, de Martin Scorcese. Par Wim Wenders. Un type qui m’avait scié audiovisuellement parlant avec son Paris, Texas. J’étais petit.
 
Ce docu-film retrace l’histoire de trois bluesmen qui ont profondément marqué leur domaine mais aussi et surtout, Wim.
 
 
Blind Willie Johnson. Aveugle dès l’enfance, aspergé d’acide par sa mère qui venait de se faire marrave par son mari. J’ai les yeux troubles en 1 sec. Une trentaine d’enregistrement, une vie de misère à jouer au coin des rues… Je ne savais pas que son morceau "Dark was the night, cold was the ground" était allé plus loin qu’aucune musique de notre époque n’ira. Gravé sur un vinyl saupoudré d’or, au sein du petit vaisseau spatial Voyager, sa musique, sa voix, sa guitare sont sortis du système solaire il ya trois ans. Led Zep, Beck et The White Stripes l’ont repris, aucun n’ira jamais aussi loin. S’il savait… S’il savait…
 
Skip James. Bluesman comme d’autres, si ce n’est qu’il est très bon et joue du piano en plus de la guitare. Il part enregistrer à Chicago. Les gravures de cette année 1931 font parties des plus impressionnants enregistrements de blues que la terre ai connu (en tout cas selon les experts). A la fin de la session, la question éternelle, le choix cornélien, la prise de tête du musicien se pose: cash ou percentage ?.. Il prendra les pourcentages et bien sur, n’en verra jamais la couleur. Il faut prendre le cash et se barrer, c’est bien connu pourtant…:)
 
JB Lenoir. Too funky in here. Jovial et toujours souriant avec sa jaquette zébrée à queue de pie et sa guitare Jazz… Les images de son interview (les autres sont des reconstitutions) sont vibrantes. C’est juste beau.
 
 
Temps marquants pour ma part:
 
  • Le pop du chapeau de Skip James dans le micro, qui m’a fait faire un "merrrde faut la refaire" dans ma tête. Bien vu Wim ^^
  • Beck, ce looser. Why don’t you kill him ? Sa prestation est pitoyable. Wim explique qu’il y aura 12 prises de sa version d’I’m so Glad, prises qu’il ne pourra même pas monter vu que le lascard a décidé que marquer le temps ne servait à rien. Un looser et un putain de mauvais musicien.
  • Cassandra Wilson et Nick Cave, c’est quand même autre chose niveau émotion.
  • Le couple américano-suédois. Fantastique d’humilité et plein de bonnes vibes. Merci à vous.
 
 
Le blues, cette musique noire qui ne l’est plus. Merci Martin de rabibocher un peu l’Histoire…
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Space Live

Album Showtime, du groupe funk Slave. Je scotche toujours.
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Micropaiement. Ou pas. Ou si.

Je fais suite à ce post sur la distribution musicale. Ce que je décris comme "la fin des mass medias et leur économie", c’est en fait un truc tout bête: La longue queue. C’est ni plus ni moins qu’un marché. Grandissant en volume et surtout en influence. Ouais je sais c’est chiant à lire mais si vous arrivez à bien visualiser, c’est très intéressant, pour tout domaine du service…
 
Ce qui plait dans le p2p, on ne le répétera jamais assez ce n’est pas la gratuité, c’est le choix absolu. Il suffirait d’apporter un système de micro paiement pour que le système fonctionne. Le p2p a d’ailleurs boosté comme jamais le volume de réeds des Fnac et autres. Ils doivent tracker tout les forums de musique du monde entier… Ils ressortent pleins de trucs unreleased à des prix planchers, ça fait du bien.
 
Attendez… Après avoir lu cet article qui fait le point sur la question (très bon site d’ailleurs, avec plein d’analyses qui me font tourner la tête), alors que j’étais prêt à créer un compte de micropaiement (depuis le temps que je réfléchis au cas Scott McCloud), je suis tombé sur ce point de vue franchement pertinent. Enfin disons qu’il m’arrange un peu parce que c’est ce que je pensais au fond de moi et que j’applique à mes compos. Contenu gratuit. Pas de limitation.
 
D’un autre côté… Peut-être pour plus tard alors. Je réchéflis beaucoup à tout ça ces derniers temps.
 
 
Là ça me démange de jouer de la musique mais j’ai pas du tout le focus pour…
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Inside Out

Manifestement, le traffic P2P continue d’augmenter. Presque trois fois plus élevé aujourd’hui qu’il ya deux ans et ce, malgré tout ce qu’a pu faire -ou tenté- la RIAA et cie. De l’autre côté on veut nous faire croire qu’iTunes et autres marchent super bien et même qu’ils feraient (presque) de l’argent. Sérieusement, on nage en plein délire.
 
Ce qui est certain, c’est que le modèle actuel de business de distribution de contenu musical n’est pas le bon. On le fait durer, on alimente la hype mais derrière se cache de très grandes inquiétudes. Le bouleversement du numérique et surtout de la connexion (quasi)permanente -on y est presque- est gigantesque et il est difficile de gérer tout ses aspects. download/stream ? périmé comme débat. compressé/qualité ? périmé aussi, ce n’est plus le problème surtout avec l’habitude de consommation nomade de la musique et les codec lossless sont là plus la bande passante qui s’élargit et qui permettra bientôt du uncompressed en un temps record. Bref tout cela fait parti du passé -déjà-, il n’ y a plus de barrière mais il faut bien une économie quand même…
 
[marrant j’ai écrit ce texte et deux heures après je tombais sur le débat de la loi DADVSI à l’assemblée.]
 
 
Il faut une économie et les deux seules camps à préserver car essentiels sont le public et les auteurs. Pas de DRMs ça c’est sur, c’est trop pénible pour tout le monde. En tant qu’auteur ça me permettrais de protéger mon boulot -contre quoi, une grande diffusion ?- mais ça ne me paiera pas plus, ce sera toujours les Majors qui maitriseront.
 
La licence globale (c’est-à-dire un forfait qui permet le download illimité) c’est bien dans l’idée -ça légalise de fait le P2P- mais c’est inapplicable; on reste dans l’ancien système à répartition avec une vraie question pour moi: qui répartit quoi ? il y aurait vite des sommes colossales à redistribuer et désolé mais je n’ai pas confiance quand je vois ce que la Sacem est capable de faire avec l’argent collecté (et je parle pas des taxes sur supports numériques dont on a AUCUNE possibilité de déterminer à quoi servent ces fonds). Mais bon la Sacem -gros lobby sarkozien d’ailleurs, Neuilly en Force- est contre la licence légale car elle perdrait en pouvoir -ce serait les FAIs les nouveaux "chefs"-, so… Voilà où on en est.
 
Il y a cet article de Gamasutra qui fait frémir tout le monde mais c’est vrai, la notion de copyright, pour quelquechose comme la musique, aujourd’hui, ça veut rien dire surtout quand des grenouilles font N1 au TOP50… Fini le romantisme.
 
Comme le disait très justement un internaute, à la limite "va pour le copyright"… Mais pas pendant des dizaines d’années pour les droits cessibles et 70 ans après la mort de l’auteur pour les droits moraux… C’est exagéré un peu non ? Oui des cas comme Patrick Hernandez ne seraient plus possible si on limitait le copyright à… dix ans par exemple. C’est sur, ça fait tout de suite moins rêver de faire de la musique… Aucun artiste n’a envie de se sentir en concurrence, avoir la pression… Pourtant c’est bien le cas, plus que jamais vu qu’on est pleins et il faut séduire des gens pour vivre et les morceaux d’X vendus seront autant de morceaux non-achetés à Y. Ben ouais.
 
Les mass medias c’est terminé. Enfin pour une partie du public en tout cas. On choisit, on personnalise et on va acheter sa came culturelle chez qui on veut ou presque. On morcelle. On sélectionne. On se regroupe par intérêts communs, entre "fans", on se fait découvrir des trucs et on s’achète par petits groupes nos coups de cœur… On ne peut pas retirer/limiter cela aujourd’hui, lâchez l’affaire madame l’Edition et madame la Distrib’, c’est plié, on a vraiment peu besoin de vous now.
 
[deux trois jours que je suis sur ce post, le débat sur la loi DADVSI a pris une tournure assez incroyable avec la légalisation -temporaire- du P2P, l’adoption de la licence globale mais pas tout à fait il ya eu vote et tout mais il y a encore vote aujourd’hui, pour voir si vraiment c’est bien voté. Parce que c’est comme ça, la démocratie.]
 
 
Je ne sais quoi penser… On dit que les artistes ne doivent que créer et ne pas s’occuper du juridique/commerce/gestion… A partir du moment où la musique est devenu un tel produit de base, je ne vois pas en quoi… Je veux dire les graphistes indés ils font comment ? Ben ils font tout et ils arrivent bien… Et on leur taxe leurs jpgs.
 
Le monde de la musique est déconnecté de la réalité, sous bien des points. Sans compter le prix du matériel ou l’espèce de sentiment "supérieur" qui traine chez les auteurs de musique, sentiment faussement légitime qui consiste à penser qu’on a créé quelquechose d’absolument unique et que c’est sur, on va tenter de me le copier, Les SPRDs (sociétés de gestion des droits) sont surpuissantes alors qu’elles ne servent quasiment à rien et que dans les pays où le copyright est roi, la créativité est sans commune mesure plus balaise (U-K, U-K, U-K !!!!!!) alors… What’s going on ???
 
Au final je me dis que la souveraineté de nos pays, c’est de la connerie… A quoi ça sert à part foutre le bordel au sein d’une communauté ?.. Ca serait tellement plus simple si chaque pays de l’Union n’avait comme possibilité que de fermer sa bouche, pas de possibilité d’amendements et autres ajouts spécifiques. On voterai en commun, avec 300 millions d’européens d’un coup et pi basta, on applique dans toute l’Europe. Là ? Je sais pas mais je pense que dans dix ans, on y est encore sur cette question de droit d’auteur dans le monde numérique… C’est lent putain alors que la vie -surtout numérique- est si rapide… Monde de merde…
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Control your destiny

 
Je voulais créer un post à la gloire du M.I.D.I, ce standard qui a permis les disques électros les plus fous. Et de son atout fabuleux, la diversité de contrôle qui permet de produire des choses très complexes, avec une interface aussi humaine, aussi transparente que possible. Quoique. Enfin bref c’est parti:
 
 

Une trompette MIDI. Magnéto, Serge. Pour se prendre pour un Miles Davis de l’espace. Oui le son de trompette est pas génial, mais en synthèse, les vents -spécialement les cuivres- sont très difficiles à reproduire car immensément riche (couleur, enveloppe, harmoniques), mais le fait de pouvoir récupérer le "feeling" d’un joueur de trompette et de pouvoir changer à loisir le son, c’est juste priceless. Euh en fait je m’avance. 2500$. Ouch.
 
 

Même principe,The MIDI bagpipe (Vazy Jonathan DAvis, t’es trop has-been)
 
 
 

Là c’est écrit dessus comme sur le… Merci. En gros un chanteur, une chanteuse grâce à cela, est capable de composer comme un instrumentiste. Pas de vidéo et apparemment c’est du homemade so… Surement hors de prix :)
 
 

Une poupée vaudou MIDI, tu le crois ça ? Ben t’as bien fait car c’est un joystick dissimulé :p
 
 

Là je vous jure que c’est vrai. Des hamsters en guise de controleur, moi ça me va, à condition d’aimer l’abstrakt. Video here.
 
 

Plus classique, le pad de contrôle sur lequel on fait glisser ses doigts, voir… Non. C’est useful pour faire le pitre sur des filtres. 220 dollarz, spa trop cher…
 
 

Voyez ces deux escabots ? des controleurs MIDI. Tu montes, tu descends et ça envoie des infos vers ton séquenceur préféré. Ouais c’est un truc de ouf ! J’en veux un. Deux.
 
 

Ze midigun. Fallait oser mais ça à l’air sacrément bien conçu… En live ça doit être sympa… ‘Pas avoir peur d’un vigile un peu zélé…
 
 

*touche, touche* *palpe, palpe* La vidéo explique mieux la chose ( procédé optique toussa attention c’est scolaire, ça endort) même si la photo est pas mal…
 
 

Le premier (en utilisation et en achat) controleur MIDI est un clavier en général. Sauf que là il fait 14 pieds (mais quand allez vous passer au système métrique bouleeeeeets… Ca fait 3m). Regardez moi cette vidéo si ça donne pas enviepetite note mentale: me mettre aux claquettes.
 
 

Alors ça euh… C’est parait-il une guitare/theremin MIDI. Ok ça ressemble à rien. Je suis pas sur de trouver plus dingue. Si vous êtes tenter, ça se trouve içi pour 425 Schmurtz. Suisse, oui.
 
 

Un canapé MIDI ? tout de suite Mon Seigneur. On peut envoyer trois contrôles en même temps, avec une modulation fesse gauche/fesse droite et dos (plus ou moins enfonçé dans le canapé). A quoi vous pensez, mmh ?..[rec]
 
 
 
IcubeX est une société qui produit des controleurs MIDI, comme d’autres. Leur originalité provient du nombre de formes que peut prendre le contrôleur, juste en rajoutant des modules: capteurs de chaleur, de mouvement d’air, d’humidité (!), de lumière, de magnétisme (!!), de distance, de mouvement, de toucher (léger, lourd, sliiiide)… C’est mortel. C’est hors de prix.
 
Mais vive la technocreativity.
 
[compilation via l’excellent Musicthing]
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Say it loud…mais pas trop non plus

Parlons musique. Music is my sanctuary… Okok.
 
Un des moments stressant dans la production musicale est celui du mastering, du final. Le dernier traitement avant la compression MP3/tags/upload. Toujours cette peur de ne pas sonner, "est ce qu’on va bien entendre absolument tout ce que je voulais", "est ce que le petit gling à 3:18 passe", "est ce que le kick est pas trop sec/pas trop lourd", "bordel le pan est trop à gauche là, maintenant que j’ai remonté le niveau de la track 25"… Un savant dosage et une bonne prise de tête sont nécessaires. Et du temps, pour vider les oreilles. Et les re-remplir avec un maximum d’objectivité.
 
Mais on fait aussi par rapport à ce qui se fait… Et on peut dire aujourd’hui que c’est devenu n’importe quoi. Tout le monde a entendu, voir possède le CD_qui_n’était_pas_assez_fort, que ce soit celui du groupe d’un pote, ou une vieillerie des années 80s. Il se trouve que durant l’avènement du CD, les maisons d’édition de disques ont poussées artistes et producteurs à pump up le volume sur la base du raisonnement suivant (et en voguant sur la vague consumériste): si le son est FORT c’est que c’est bon. Alors si c’est PLUS FORT, c’est meilleur… Et si c’est meilleur, ça vend… Vous voyez la spirale ?.. Depuis, un CD qui ne sonne pas fort est un CD amateur et un CD qui t’arrachent les feuilles est un CD pro. Mmm.
 
Pire, avec l’amélioration des outils numériques, ce qu’on pensait fort au milieu des 90s hahaha mais ce n’était rien comparé à ce que l’on entend aujourd’hui. Ecoutez un disque d’après 2000. C’est l’hallu. Un disque de Polka fait plus de bruit qu’un truc de Death Metal des 90s. A l’écran sur mon éditeur audio, tout sature ou presque, c’est l’heure des blocks. Il n’y a plus de dynamique (différence entre le niveau le plus fort et le niveau le plus faible), tout est trèstrèstrès fort, et pouf d’un coup un énorme vide -pouvoir du digital- et hop resaturation (c’est-à-dire qu’on atteint les limites physiques du CD, mais pas juste pendant quelques millisecondes, constamment). C’est fatiguant. La chanson, les riffs, les mélodies peuvent être top, ce son surboosté vient tout ruiner.
 
POURQUOI L’APPROCHE "PLUS C’EST FORT, MIEUX C’EST" EST MAUVAISE ? PARCE QUE QUAND L’ENSEMBLE DU SIGNAL EST A SON NIVEAU MAXIMUM, CONSTAMMENT, ALORS LE SIGNAL N’A PLUS AUCUNE PECHE. L’ENSEMBLE TE HURLE DESSUS, COMME UN TEXTE EN MAJUSCULE. COMME VOUS LE SAVEZ, QUAND VOUS TAPEZ UN MESSAGE EN MAJUSCULE, IL N’Y A PAS D’AIR POUR AIDER LE CERVEAU A ANALYSER LE SIGNAL, ET L’ESPRIT SE FATIGUE VITE A ESSAYER DE TRAITER CE QUI EST EN GROS, DU BRUIT. DE MEME, UN SIGNAL QUI SATURE UN CD ENTRAINE LE CERVEAU A REAGIR: NOUS FILTRONS CE BRUIT ET NOUS CESSONS D’ANALYSER;
 
Ouais ça fait mal aux yeux, peut-être même que vous n’avez pas réussi à lire jusqu’au bout :). Imaginez les journaux, si ils étaient écrit en CAPS/36… Le son des pubs c’est ça, les dernières prods musicales, c’est ça.
 
Alors qu’il n’y aucune raison de faire cela. Les gens ont des systèmes sonores de grosse puissance, aujourd’hui la moindre chaine hifi balance de quoi ne plus s’entendre parler -voir gueuler- dans une pièce. Vous voulez que les gens écoutent vos skeuds forts ? Mais ne vous inquiétez pas, ils ont ce qu’il faut… Maintenant permettez a ceux qui n’ont pas envie d’avoir à plisser les yeux -et les oreilles- au son d’un kick de batterie sur un disque pop de pouvoir écouter convenablement la musique qu’ils aiment… L’avènement du Home Theatre change également la donne… Avec un son produit par plus de deux enceintes, avec un caisson normalement bien mieux fait pour reproduire l’énergie des fréquences basse que n’importe quelle mini chaine des 90s, le consommateur final n’a aucun besoin d’avoir un CD avec une musique qui atteint 99%/100% du volume possible, sur quasiment la totalité de sa durée !
L’oreille est un formidable organe capable de compenser ce qui lui arrive. Heureusement. Mais autant j’ai vraiment du mal à écouter les premiers CDs, autant les derniers, c’est pire. Sauf, sauf quand la musique est préservée. Car on peut faire BIG sans faire des pâtés; aujourd’hui l’enregistrement 24/96 est là pour ça; il permet de capturer le son avec un surplus de dynamique non négligeable (merci les 24bits de quantification, je peux vous assurer que ça saute aux oreilles), surplus qui une fois bien utilisé, donne des merveilles comme l’album Jazz de 2005 du Spirit Music Jamia, au son si ample, si cristallin… Fabuleux. Rien que le son de cet album me remplis de joie. Un peu comme quand tu écoutes la première fois une prod Q, rien que le son te fait frémir… Et tu peux à loisir, te plonger dans ce qui compte: la musique.
 
[sources: ProRec et un consommateur averti]
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Sweet Funky Chicken

Sweet Soul Music. J’ai fini ce bouquin il ya quelques temps. Passionnant, il raconte l’histoire de la Soul Music à travers des évènements qui se sont déroulés à cette époque et dont Peter Guralnick se souvient comme étant des balises importantes; les débuts d’Otis, la ferveur de Solomon Burke, le travail de James Brown.. On parle encore de R&B mais cela va se transformer en Soul&Funk -sa version modernisée en fait- avec Stax Records, Muscle Schoals et l’inénarrable Jerry Wrexler.
 
Encore un exemple du faux débat qui pense faire cohabiter Art et Business. Sittin’ on the dock of the bay, c’était un job comme un autre, c’était le job d’Otis et il était payé à faire des chansons. Tout est comme ça, de la construction de Stax -les fondateurs y investirent tout leurs deniers, c’était pas pour la Pop Culture mais pour l’argent, comme tout les songwriters embauchés-, à son déclin, racheté pour éponger des investissements sans retour.
Le business de James Brown, les multiples entreprises de Solomon Burke… Le démarchage de DJs, les affiches, les tours du prochain patelin dans leque la tournée arrive, l’arrivage de galettes et la distribution aux stations de radios… L’Art le devient avec le temps. Si tu es occupé à faire ton truc et à vivre, tu ne te pose pas la question. Et ils ne se la posaient pas.
 
Le son de Stax est incroyable… L’acoustique de la pièce sans doutes (studio d’enregistrement érigé dans une ancienne salle de cinéma) mais aussi la façon de faire de la musique. Stax était en compétition avec Motown et même si Motown était numéro la plupart du temps, Stax parvenait à entrer dans le top 10 des ventes; Pas mal pour un petit label du Sud. Le son de Motown est plus gros, plus groove mais il perd également en sincérité, le label imposant des horaires et une certaine productivité: du coup ça tourne un peu en boucle.
Chez Stax… On sent que c’est c’est plus cool, porteur d’un certain espoir… Plus dur aussi, les tensions d’une entreprise multiraciale des années 60 aux Etats Unis sont perceptibles. Etre précurseur n’est jamais facile. Surtout quand tout s’arrêtera ou presque 10 ans à peine plus tard avec l’assassinat de Martin Luther King, la grogne des songwriters mal payés, et la pression des plus grosses maisons d’édition. On peut déceler qu’à cette époque déjà, le distributeur avait un pouvoir énorme qui lui permettait de gober les maisons d’éditions -si tu ne me vends pas ton catalogue, je ne te distribue plus, salut-… C’était le cas d’Atlantic, qui finit par tout avoir. Ou presque. L’histoire est un éternel…
 
L’Europe. Cette terre d’accueil, le paradis des Noirs qui leur permit lors de tournées, de voir qu’ils étaient bons, appréçiés, qu’ils pouvaient même toucher du bout du doigt un succès mondial alors qu’ils étaient à peine estimés dans leur propre pays. C’est ainsi qu’en revenant chez eux, ils persévéraient et se rebellaient. Stax en fit l’expérience, Charlie Parker, Miles Davis, Jimi Hendrix, et tout ces jazz(wo)men également… Cette ouverture d’esprit me fait penser que l’Europe sous son air de vieille rigide, est en avance sur tout le monde, normal vu tout ce qui y s’est passé mais je m’égare.
 
En tout cas sans cette Southern Soul, pas de yéyés en France qui pomperont les mélodies et progressions d’accords de ces obscurs groupes de noirs. Et dire qu’on aurait pu éviter les Johnny et Sheila…
 
Si vous aimez ce son, je vous conseille non pas The Complete Stax Volt Singles -c’est pour les frappés- mais plutôt le coffret Stax Story, qui en 4 CDs, fait le tour du label (un CD avec les tubes, un CD Live, un CD blues, un CD groove).
 

 
J’ai pas encore trouvé un moyen de faire rapidement des petits misques podcastés, sorry…
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You ! Everybody

Parlons musique. Je suis pas allé en concert depuis fin Juillet mais s’annonce quelques concerts pas piqués des vers: Brass Construction, Jaguar Wright, Kindred and the family Soul, Maceo… J’essaierais d’en être, malgré la taxe d’habitation sa mère qui vient de me tomber sur le paleteau.
 
Je voulais vous parler du prochain concert auquel je vais assister, parce que faut venir nombreux, c’est pas cher, 19 euros ET de qualitai. Concert du groupe New Yorkais Gr0ove Collective au Tryptique.
 
In english in the text
 
"Live funk, hip hop, jazz, jamming, Afro-Cuban, soul, dancers, DJs, tapers, jazzheads, club remixers; this is Jam Band Music, this is Groove Music…this is Groove Collective.

For nearly a decade, Groove Collective has been transcending categories with one goal in mind: to move listeners’ minds and feet. Long before the term "jam band" hit the scene, this crew of New York City-based stylistic adventurers was laying down grooves that buzzed with funk, jazz, house, Latin and every party-inducing sound in between. Jam? These guys helped shape the modern definition.

"We’re from all around the world — different countries, different backgrounds — you name it", explains drummer and producer Genji Siraisi, "but when the group plays together, life becomes simple again — we want our music to be lush, undeniable, beautiful, and of course, danceable."

ROOTS

New York City… early 90’s. The roaming Giant Step party is where underground DJs and musicians really came together, and where the Groove Collective first made its mark. Previous releases on Reprise ("Groove Collective," produced by Gary Katz), Giant Step/Impulse (the self-produced "We the People"), and most recently Shanachie ("Dance of the Drunken Master") all charted on Billboard. Their Beatles "I Want You," dance remix (produced by Eric Kupper) became a club hit, and "Lift Off", a remix by Salaam Remi (Fugees), made NAC heavy rotation.

In recent years, the band has opened for and jam with James Brown, toured with the Dave Matthews Band, played on MTV’s Red Hot Gershwin Groove special, and was featured on a live one hour BET On Jazz special. They’ve backed the likes of Tupac Shakur (voted #2 all time live Hip Hop performance on MTV), Morcheeba, Pharcyde and Natalie Merchant, and have shared stages with some of the biggest names in music, including Erykah Badu, Isaac Hayes, The Roots, Guru, and Tito Puente. Their uniquely NYC sound has criss-crossed the globe making stops at Switzerland’s Montreaux Jazz Festival and Paleo Nyon Festival, Denmark’s Roskilde, Netherlands’ North Sea Jazz Festival, Newport Jazz Japan (with B.B. King), and a week at Tokyo’s Blue Note. Groove Collective just returned from a 2002 tour of Europe featuring guestsoloist Fred Wesley and a trip to Moscow with guest artist P-Funk Co-founder Bernie Worrell

The pioneers of groove music, Groove Collective, is still morphing and expanding with the 2001 release of "It’s All In Your Mind." (Shamachie)and the self-release Live album …don’t miss the opportunity to experience the music live — Groove Collective may sound great on CD, but live, they’ll blow you away.

When recently asked to describe the band, a member responded…

"Part social experiment, part musical experience; We’ve tried democracy, communism, capitalism, dorian, chromatic, mescalydian, starvation diets, sleep depravation, meditation, mediation, co-op, cooped up, disco-ambient-futura-trance-jungle-drum and bass-trip hop-hip-acid-transistor-funk-rock-psychedelic-silicon-hard bop-big beat-tube-electronic-live-dub-salsa-mambo combo with a twist… and you know, I think it might be the next big thing!"
 

 

Je prépare un ‘roldCast (ça y est je maitrise o//) pour le coup ^^ Ou si vous êtes vraiment curieux, faites tourner votre client P2P préféré ou surfez la section AV (berk de l’asp) du site, pour vous faire une idée. Perso j’adore et je suis bien heureux d’aller voir enfin en vrai, ce que donne ce collectif de gr0oveurs des temps modernes…Miam !
 
Ah oui c’est Jeudaille prochain, dépêchez vous ! (il doit rester des places à priori, c’est pas Johnny…)
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Portrait of Jaco

Je parle jamais musique, j’abuse. En fait à chaque fois que je veux me lancer dans un post sur un sujet, je peux partir pour 3 heures, ce qui n’est pas trop possible.
 

Je viens de finir le bouquin sur sa vie, "La vie extraordinaire et tragique de Jaco Pastorius" par Bill Milkowski. Quelle fin abominable. Quel bassiste. Beaucoup dises que c’est les drogues dont l’alcool qui l’ont tués. D’autres que ce sont les femmes (il en a eu trois), d’autres que ce sont les histoires qui en découlent (ne plus voir ses enfants une fois séparé)… Moi mon avis perso, c’est que c’est cette foutue religion qui l’a eu.
 
Parce que Jaco était un fervent catholique, son arrivée au sommet, le style de vie du show business (et j’imagine mi 70s) l’ont déboussolé. La religion s’insinue et crée cette sorte d’extrémisme qui fait que soit tu touches à rien de ce qu’on te propose, soit tu y vas pied au plancher. Soit tu pêches pas, soit tu pêches à donf. Le tout avec la culpabilité qui va avec. C’est tellement vrai pour d’autres artistes de cette époque que je comprends pas pourquoi  on le dit pas plus. C’est d’aillleurs pourquoi peu en sont sortis indemne.
 
Bref le père Jaco ne touchait à rien et jouait jouait jouait durant des heures, des tournées en Floride et son but de devenir le meilleur bassiste de la planète s’accomplissait, il avait une vingtaine d’années. Quel putain de culot quand même. Il était si énergique que quand il ne jouait pas de basse il faisait du sport, baseball, basketball etc… constamment. Une pile. Et puis en entrant chez Weather Report et dans la légende, il a commençé à boire. Macho man, bataille de celui qui encaisserait le mieux une cuite avec Joe Zawinul, etc… Le genre de conneries qu’aujourd’hui, les enfants du capitalisme ont testés avant la vingtaine. Mais quand t’as trainé ton cul de grenouille de bénitier dans les églises durant les 60s, tu testes ça à 30 ans. Et ça te ruine. Bingo. Autant il accomplira ses meilleures prestations bassistiques live à cette époque, autant il commence à débloquer car la vie de tournée n’est pas facile non plus. Sa femme et son enfant lui manque et quand il divorcera, cela l’emmènera à siffler encore un peu plus de bières. Et ainsi de suite. Sans compter ses extravagances (courir à poil sur scène, prendre un solo et démollir complètement le morceau, claquer les avances dans tout et n’importe quoi) le jazzrock étant de moins en moins côté, l’industrie du disque lui tourne le dos fin 70. Et Jaco de plonger dans la coke.
 
En même temps comme dis Mike Stern (guitariste et pote de Jaco) que j’ai vu au Parc Floral de Paris cette année que je me disais qu’il avait dû bien se mettre dans sa jeunesse vu la tronche, "a cette époque, TOUT les musiciens étaient cokés". En même temps c’est déjà mieux que l’héroïne qui trainait dans les années 40s. Il faut savoir que la coke/alcool font très bon ménage dans le sens qu’ils s’annulent plus ou moins et que du coup tu peux en prendre plein. Enfin j’ai pas testé mais à ce que j’ai pu voir, c’est ça. Oui c’est con. Mais c’est comme ça que les 80s vont passer pour Jaco et tant d’autres.
 
Jaco après avoir été au top du monde, tournées mondiales sur tournées mondiales, élu meilleur bassiste plusieurs fois, était durant les 80s un poivrot qui dormait dans les rues de New York, à moitié dingue à jouer au basket toute la journée avec les clodos du coin et à jouer de la basse le soir avec les potes qui voulait bien de lui dans les bars Jazz de la grosse pomme. C’est à dire de moins en moins. Car tout le temps bourré et sans aucune capacité à se gérer. Il finira défoncé par un videur un matin de 87 (Perte d’un œil, et de son bras gauche tellement il se fera tabassé la gueule).  Il mourra quelques jours plus tard, uns fois les machines débranchées.
 
 Je raconte ça parce que si vous avez entendu ses lignes, mélodies, cette façon unique de toucher la basse, cette dextérité, cette maturité, cette maitrise absolue de l’harmonie… C’est pas possible de l’autre côté, d’être à la masse, de finir comme ça. Ca colle pas. J’arrive toujours pas à le croire. Ce type aurait été libre dans sa tête, sans dogme religieux de merde (il s’est pris pour Jesus un moment), il aurait surmonter ces histoires et ces moments difficiles de la vie. Et en 2005, qu’est ce qu’il nous ferait ?.. Dommage. En tout cas il nous a laissé des morceaux de fou. Et à chaque fois que j’ai un peu mal au poignet sur ma basse je me dis "mais genre, regarde ce petit fluet de Jaco qui te owne en résistance; vazy bouges" et je me remets à bouger mes doigts, avec une petite pensée pour ce grand homme.
 
Peace man.
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Il jouait du phonetel debout

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
The Handy Dandy (concert/performance 2005). Quartet de geeks autrichiens avec des téléphones mobiles en guise d’instruments. Ils se connectent aux ordis portables via bluetooth et contrôlent la synthèse sonore. On comprend vite pourquoi il ya une bouteille de sky au centre de la photo.
 
[via MusicThing]